Entretien avec Res Staudenmann pour Female Reggae Voices

Female Reggae Voices - L'interview

Il y a quelques temps, on vous a fait découvrir le Female Reggae Voices. Album riddim mettant en vedette plusieurs chanteuses parfois méconnues de la scène reggae internationale. On avait d'ailleurs échangé avec Delphine à ce sujet lors de notre échange téléphonique quelques jours après la sortie du projet.

Cette fois-ci, c'est avec Res Staudenmann, le maître d'oeuvre de ce projet,  qui a eu cette belle idée de réunir tout ce beau monde. On l'a donc contacté pour le soumettre à quelques questions et en savoir plus sur cette production.

LGR : Salut Res comment vas-tu ?

RES : Salut ça va et toi.

LGR : Je vais bien, merci. Bravo pour cet album riddim, il est vraiment trés joli !!!

Au sein de La Grosse Radio Reggae, avec Catherine, on se disait que les riddims c'était toujours un peu rébarbatif, ça se ressemble à la longue mais dans le Female Reggae Voices, chaque chanson est différente, il y a une âme dans ce projet.

RES : Oh merci du compliment. Moi franchement, je suis très content et fier, même si je trouve que la fierté ne sert à rien. Je suis fier car le rythme me plait beaucoup et le projet est très bien mixé, les chansons sont toutes bien. Et c'est vrai, il y a de quoi avoir un peu la pression avec les riddims mais là, ce sont vraiment toutes des chansons différentes. J’aime beaucoup.


Artwork Female Reggae Voices by Res & Samora


LGR : J'ai eu Delphine y a quelques jours au téléphone, elle me disait que les titres étaient tous différents et qu'ils passaient super bien et que toutes les chanteuses avaient mis du cœur à l’ouvrage. Tu ressens qu'il se passe quelque chose durant l’écoute, donc bravo pour tout ce travail !

Est-ce-tu peux nous décortiquer un peu plus ce projet, j'ai vu que tu étais en tournée avec des artistes des Pays-Bas et de Suisse et c'est à la suite de ça que tu as fait le constat qu'elles étaient moins plébiscitées.

RES : Oui, en fait au début, je suis tombé sur Samora sur Instagram. Elle avait une chanson qui me plaisait énormément. J'ai vu que son style correspondait bien au mien. Quelque chose qui part un peu dans tous les sens, si je peux dire comme ça. Et à cette époque-là, on n’avait pas de concert avec Open Season parce que nos chanteurs et saxophonistes étaient occupés ailleurs.

J'ai dit à mon groupe :  " Est-ce qu’on fait quelque chose, on continue de travailler ensemble et on essaie de créer quelque chose ? " Au début, on voulait juste faire des chansons, des enregistrements et je me suis dit que la chose que l’on sait faire le mieux, ce sont les concerts. On est un groupe fort en live. Donc on s'est dit que l’on pouvait essayer de donner des concerts, d’organiser une petite tournée en Suisse. J'ai donc contacté le Reeds Festival, c'est peut-être le fest le plus important de reggae en Suisse. Je leur ai parlé de mon idée, et ils m'ont proposé de faire ceci avec plus de chanteuses. Je leur ai répondu que j’allais faire mon maximum et j’ai réussi à rassembler 3 autres chanteuses Suissesses. Naïma, Irina et Caroline et elles ont de suite dit " oui ".

Après avoir fait ce concert, c'était confirmé, j'étais encore plus motivé. J'ai commencé à travailler une petite tournée et c'est là que j'ai créé ce label, cette affiche, le Female Reggae Voices. Je me suis dit que j’allais quand même vendre ce projet, et pour cela, il devait avoir un nom que l'on peut retenir, et j'avais cette idée dans la tête. Du coup voilà l'histoire du commencement de ce projet. Dans cette année 2018, on parlait aussi beaucoup du mouvement Mee To, dans les médias et partout.

Delphine
" Precious "

 


LGR : Donc dessus 17 artistes, des femmes du monde entier réunies, ce sont toutes des artistes que tu connaissais déjà ? Des relations, des contacts ?

RES : Pas du tout, en fait, j'avais contact avec les 4 Suissesses, par-dessus cela, je ne connaissais vraiment pas les artistes. Je me suis vraiment mis à chercher en avril, quand avec Samora, on a travaillé sur " Free Up ". Je me suis dit, je veux faire plus, je veux en faire un truc. J'en avais déjà parlé avant mais ce n’était pas très sérieux à ce moment. Avec le confinement, on a eu le temps de réfléchir à tout ça et c'était parti.
J'ai fait une liste avec beaucoup d'artistes – Koffee et Lila Iké bien sûr en tête de liste et cela allait en crescendo un peu jusqu'aux artistes un peu moins connues. Je les ai toutes contactées et il y en a vraiment pas mal qui ont répondu. Après il y a ces 17 artistes féminines qui ont dit oui. Avec d'autres, c'est par manque de temps ou de moyen que l'on n'a pas réussi à tenir le délai et en période de Covid, ça complique encore plus les choses.

Samora
" Free Up "

 


LGR : vous êtes créatif du côté d’Open Season.

RES : Oui. En fait pour ce projet, ce n’est pas totalement avec Open Season. C’est plus moi personnellement qui me suit investi. Pour le groupe, le Female Reggae Voices était secondaire.

LGR : Catherine me dit qu'elle est un peu dérangée par le titre. Elle me demande pourquoi avoir appelé ça le Female Reggae Voices qui par l’emploi du mot " Female " fait un peu péjoratif en France et non pas par exemple le " Women Reggae Voices "?

RES : Je pense qu’en anglais cela n'est pas du tout péjoratif, et puis comme je te l’ai dit avant, je voulais un nom qui sonne. Bien sûr j'aurais pu dire women mais l'adjectif pour les voix féminines c'est female, mais cela n'est pas du tout péjoratif

LGR : C’est plus mis en œuvre pour représenter les artistes féminines et c'était pour donner cette empreinte forte à ce riddim. Y’aurait-il autre chose que tu aimerais mettre en avant et que nous n’aurions pas évoqué dans cet échange ?

RES :  Bah, écoute. Moi, je suis très heureux et très content que toutes ces femmes se soient autant impliquées sur ce riddim. Pour moi, c’était un peu un voyage dans le vide, je ne savais pas à quoi m’attendre. J’aimerais aussi remercier mes amis Ludovic qui a fait le mix et Olivier qui a fait le master, leur participation à ce projet a été essentielle, ils ont été d’un grand soutien.

Il y a aussi Irie Mag. Quant j’ai parlé de ce riddim à Nico et Michelle, ils étaient vraiment super motivés, ils ont poussé ça à fond. Si je les avais écoutés, on aurait même fait du merchandising mais ça allait un peu trop loin pour moi tout ça. En fait, je suis vraiment content de toutes ses collaborations et reconnaissant envers tout ceux qui ont poussé, tiré, fait avancer le Female Reggae Voices.

LGR : Une préférence parmi toutes ses chansons ?

RES : J’aime toutes les chansons, très franchement. J’en ai une qui m’a particulièrement touché, c’est la version de SumeRR, " Black ". Qui a parlé de ses problèmes de confiance d’être une femme noire et quand on voit tout ce qui se passe aux Etats-Unis, ces événements terribles. Cette prestation m’a filé les larmes aux yeux, j’avais la chair de poule. Ce moment était très très intense mais je suis beaucoup satisfait de tous les titres.

LGR : Merci beaucoup Res. 

 

Notre chronique du Female Reggae Voices à (re)voir ici
Notre interview de Delphine à (re)voir ici

SumeRR
" Black "

Cover Female Reggae Voices - By Mag-Mamatte

 

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