Retour en adolescence réussi avec Johnnie Carwash

Le trio lyonnais Johnnie Carwash vient de sortir le 28 janvier son premier album, Teenage Ends sous le label Howlin' Banana et Luik Music pour la Belgique. Un disque percutant et joyeux pour vous embarquer instantanément au cœur de vos années adolescentes.

La pochette de l’album annonce immédiatement la couleur: des chaussettes hautes sur des jambes nues éraflées, un skate cassé en fond et un dessin enfantin. Ça sent l’été, les chemises en jean, les crop top et les cheveux peroxydés. Ça sent la plage, la peau qui colle et les glaces qui s’écrasent contre le bitume encore brûlant des journées éternelles. L’odeur du mercurochrome sur un genou égratigné et le malabar qui s’éclate contre la joue rugueuse.

De "I don’t give a shit" à "Francis Cosmic" (petit clin d’œil au groupe Frankie Cosmos), Johnnie Carwash nous replonge dans nos amours adolescents et obsessionnels. Ceux qui mettent du baume au cœur et donnent l'illusion que tout est réalisable. Ceux qui sont si forts et si douloureux parce qu’ils portent en eux le goût des premières fois.

Avec  "Teenage Ends", morceau éponyme de l'album, le groupe nous rappelle aussi que cette phase délicate et ingrate ne dure pas."Today everything seems dark but tomorrow will be bright". Ils chantent aux lendemains heureux, aux lendemains joyeux entre deux frappes incisives.

D’un morceau à l’autre, nous voilà entraînés par les riffs énergiques et cette voix féminine au timbre si particulier. On se croirait dans un garage mal isolé, avec permission de brancher les amplis jusqu’à 17h avant de se faire couper le son à la Freaky Friday (référence filmique majeure pour toute personne ayant été ado dans les années 2000).

Johnnie Carwash album Teenage Ends
Crédit photo: Clara Ozem

De "Public Toilet", court morceau très punk, qui déverse son dégoût envers les toilettes publiques à "Junk food" qui elle, encense la malbouffe, Johnnie Carwash s’amuse et nous emporte avec eux. Nous voilà en voiture, après avoir récupéré des burgers et frites trop cuites qui embaument l'habitacle. Les vitres ouvertes, la peau encore parfumée d'un parfum trop sucré nous fredonnons: "Junk food you’re so good. I love you so much I hate myself". Entre surf garage et chœurs mignons, le trio sait nous séduire une fois de plus.

La chanson "Slut skirt" contient en elle la rage féministe. La basse, inépuisable, pose les fondements tandis que le chant met en lumière la colère, l'indignation assumée envers ceux qui harcèlent et prennent un bout d’étoffe pour un "oui". Le clip est une merveille animée réalisée par Margaux Jaudinaud, illustratrice. Elle est aussi musicienne au sein des projets Ottis Coeur et Jody Jody.

"No matter how I’m dressed", telle une litanie qui se répète, s’amplifie et casse tout sur son passage : le patriarcat, le sexisme, l’oppression. Un air qui reste en tête durant des heures. 3 minutes et 41 secondes pour reprendre le pouvoir. De nos vies, de nos corps et de nos idées.

Tandis que "Napoléon" dynamite tout sur son passage, "Shy" quant à elle, révèle un autre aspect de la jeunesse: cette timidité maladive. Une chanson douce pour les âmes craintives.

Enfin, "Nothin’" est une ode à la paresse. Joie de ne rien faire. Indéniablement, voilà mon titre préféré. Je m'y revois, moi aussi. Étendue sur mon lit, trop occupée à fixer le plafond et réfléchir au sens de la vie. Est-ce que tu te rappelles, toi, quelle odeur avaient tes rêves à 17 ans ? Johnnie Carwash conclut avec force et beauté. Perte et fracas. Avec la guitare et la basse, puissantes, qui s’emmêlent, ne formant plus qu’une. La batterie qui donne le ton et nous guide vers les prémices de l'âge adulte. Un morceau progressif, qui prend des allures de post-rock et qui promet de grands moments en live.

Johnnie Carwash nous offre en définitive avec Teenage Ends un album délicieux. A écouter en boucle. Pour repenser à ces années et les faire revivre encore un peu. Pour les exorciser et ainsi créer de nouveaux souvenirs. Entre mélodies pop et refrains acérés, punk frontal et rock piscine, je n'ai plus qu'une seule envie: sautiller partout, refaire le monde et chanter avec eux. Cela tombe bien, ils seront à l'International le 17 février et j'y serai.

A suivre sur Facebook et Instagram.

Sorti le 28 janvier chez Howlin’ Banana et Luik Music

Tournée Johnnie Carwash Teenage Ends
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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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