Envy of None – Envy of None

L'album éponyme d'Envy of None était attendu comme le messie. Rien que le nom d'Alex Lifeson, ex-guitariste du groupe Rush, a suffi pour que le monde de la musique s'intéresse à ce projet. Et pour cause, cet album contient les premiers morceaux composés par Alex depuis Clockwork Angels, dernier album de Rush. Si on se penche sur la discographie du guitariste, cela fait même depuis 1999 qu'il n'avait pas composé en solo. Et pourtant il serait tellement réducteur de poser une oreille sur Envy of None uniquement pour l'ex Rush, tant le reste du groupe et notamment la chanteuse Maiah Wynne apportent à cet album sorti le 8 avril 2022 sur le label Kscope !

Que l'auditeur soit prévenu : ce n'est pas un album solo d'Alex où il fait du Rush. Non, Envy of None est un groupe à part entière bien éloigné du rock progressif. Si on devait définir son style, il pencherait plutôt du côté de la synthpop mais encore. L'album regorge de morceaux différents, ce qui évitera un ennui profond lors de l'écoute. Ce qui frappe par contre c'est la discrétion du guitariste sur la globalité de l'album. En toute humilité, il a préféré s'effacer à la fois sur les clips et dans le mix. "Never Said I Love You" ouvre donc l'opus avec une grosse basse de synthé et directement, on pense à des artistes comme Steven Wilson ou Little Boots.

Mais ce qui marque très clairement est la voix sublime de Maiah Wynne, la révélation de l'album. Empruntant le côté aérien de Beth Gibbons ou Dido, notamment sur la ballade "Old Strings", la chanteuse arrive à insuffler ce groove ou cette légèreté qu'on retrouve sur l'ensemble de l'album. Ses capacités lui permettent de passer d'un style à un autre sans aucun difficulté.

Cet album éponyme emprunte certes à la synthpop avec des claviers extrêmement bien produits, mais évoque également le côté plus industriel de la pop avec "Liar" qui, par ses rythmiques très indus, fait penser à Depeche Mode. D'autres influences plus éclectiques comme du reggae sur "Shadow" ou indiennes sur "Look Inside" et "Kabul Blues" viendront parsemer Envy of None pour inviter l'auditeur au voyage.

Alors bien sûr, quid d'Alex dans tout ça ? Il monte petit à petit en puissance sans en faire trop. "Look Inside" lui permet de développer un jeu très proche de "Within You Without You" des Beatles et il faut attendre le cinquième morceau "Spy House" pour trouver un riff un peu Rushien et un solo du maestro tout en retenu. Point d'orgue de l'album, la composition très personnelle "Western Sunset" rend hommage à Neil Peart. Sorte de "Wish You Were Here", ce morceau instrumental où la guitare acoustique se mêle aux synthétiseurs discrets évoque une plage hawaïenne et apporte un sentiment de plénitude.

L'auditeur est certes venu pour Alex Lifeson, mais il restera pour la qualité et la diversité des compositions du groupe. C'est une belle prise de risque et l'occasion de mettre en lumière des talents moins connus comme notamment Maiah Wynne. Avec des morceaux efficaces et facilement assimilables, Envy of None nous livre un premier album réussi.

L'album est sorti le 08 avril 2022 sur le label Kscope et est disponible ici.

Tracklist

1. Never Said I Love You [04:06]
2. Shadow [03:21]
3. Look Inside [04:44]
4. Liar [03:13]
5. Spy House [02:23]
6. Dog`s Life [04:36]
7. Kabul Blues [03:12]
8. Old Strings [05:15]
9. Dumb [04:19]
10. Enemy[04:16]
11. Western Sunset [02:25]

Envy of None, Alex Lifeson, Rush, Depeche Mode
close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...