Nuits de l’Alligator 2022, “second round” à la Maroq’ !

Après le triple plateau du 20 février dernier, ce sont deux groupes from Paname City qui se sont succédés sur la scène de la Maroquinerie pour cette seizième édition des Nuits de l’Alligator. Le quatuor de power-rockeuses de Alvilda, qui ont le grand mérite de se la jouer “french-singueuses” perpétuant ainsi la tradition des Calamités et des habitués de la scène classic rock parisienne, et le trio Howlin’ Jaws. Jusqu’ici cantonnés aux premières parties de luxe, nos jeunes garageux accros au 50’beat ont franchi un cap avec leur premier album qu’ils ont défendu ce soir-là ; ils peuvent désormais prétendre en toute légitimé jouer les têtes d’affiches !  

On avait assisté à la classique photo d’avant concert de Alvilda posant devant le mur de briques rouges de la cour de la Maroq’. C’est là que la plupart des groupes prennent la pose avant de descendre dans la salle en sous-sol. Rigolardes, complices et visiblement chaudes bouillantes à la perspective d’ouvrir pour leurs potes les Howlin’ Jaws… Comme elles l’avaient fait la veille à Bruxelles et manifestement, ce tour de chauffe belge leur avait fait le plus grand bien. Nina (chant et guitare) Mélanie (guitare) Eva (basse) et Sandra (batterie) démarrent au quart de tour. Les rockeurs “oldies but goodies” vont de suite tenter la comparaison avec les Runaways ou les Calamités, les plus jeunes invoquent les Plasticines, baby-rockeuses des années 2000, on bottera en touche en votant pour les américaines de Baby Shakes. 

Crédit photos : David Poulain / David Poulain

Apparues dans la première compilation de Cartelle, un nouveau label rennais manifestement majoritairement féminin au vu de sa devise - “féministe, généreuse, joyeuse et défricheuse”-  les quatre parisiennes ont sorti l’an passé leur premier EP “Négatif” et c’est avec ce titre qu’elles débutent leur set. Et elles enchaînent avec Cinéma, une baffe aux beaux-parleurs à qui elles offrent leur coeur plutôt qu’un clin d’oeil au 7e Art. Elles poursuivent avec de nouvelle compositions “Mousticos” et “Vortex”, un “morceau pour les gens qui aiment la fête toute la nuit”. Pas besoin de connaître les paroles pour les reprendre en choeur avec elle, nous sommes encadrés par d’accortes fans qui nous les braillent littéralement dans les oreilles. Même en ayant offert pour l’occasion les inédits “Mélanie” et “Téléphone” et terminé avec leur hymne “Alvida” et “Kylie”, nos quatre parisiennes sont un peu prises au dépourvu lorsque vient le rappel. Plus de titres dans le fly-case, c’est ça le problème de faire dans le deux minutes trente max… Qu’à cela ne tienne, elles en reprennent un déjà joué et ça passe crème !

Crédit photos : David Poulain / David Poulain

Les Howlin’ Jaws ont sorti l’an passé “Strange Effect”, leur premier album (après un E.P en 2018). Cela fait un bail qu’ils ont été l’enregistrer à Londres, en 2019 pour être précis et comme bon d’autres artistes, ils ont dû attendre 2021 pour le défendre sur scène ; c’est dire si ils avaient à cœur de le présenter au public du Festival de l’Alligator. Pour avoir participé aux côtés des Schizophonics et de Yak à l’édition de 2019, le trio est en pays de connaissance et dans une salle où ils ont déjà joué à plusieurs reprises. Mais cette fois, ce sont eux les têtes d’affiches ; une reconnaissance justifiée et amplement méritée. Sur les photos récentes publiées sur leur page Facebook, il nous avait bien semblé percevoir un changement dans leurs vêtures et leurs coiffures. Où étaient passées les bananes gominées et autres rouflaquettes fifties-sixties ? Ce changement de look en annonçait-il un autre…

Crédit photos : David Poulain / David Poulain

C’est Lucas Humbert le guitariste - moustache, cheveux en bataille et blouson de jeans - qui pénètre le premier sur la scène et démarre le show pied au plancher à grand coups de riffs. Djivan Abkarian, mèche corbeau recouvrant son front et élégante veste à damiers / col pelle à tarte, prends sa basse tandis que Baptiste Léon, discrète coupe mulet et costard cintré, s’installe derrière sa batterie. Alors le verdict, exit le 50’ beat de garage et les racines blues comme uniques références affichées ? Les deux premiers morceaux,“Oh Well” un ancien titre et “Heartbreaker” extrait de l’album, ne semblent pas vraiment infléchir la tendance. On dresse l’oreille à l’écoute de “Long gone the time” -  ses choeurs, le son “so British London” -  et à la basse groovy et sensuelle de “She lies”. En présentant “Dust” et “The Seed” comme un diptyque créé dans les studios de ToeRag du sorcier “analogique” Liam Watson - The Kills, White Stripes - Djivan confirme notre analyse. Les Howlin’ Jaws ont vraiment capté le meilleur du son 60’s pré-psyché élargissant ainsi leur palette (“Sugar mamy” quelle petite perle..). Et la performance scénique dans tout cela ? Du pur Howlin ; Djivan séduit le public avec sa voix de velours et sa contrebasse aux courbes dévastatrices - les Alvilda en tombent raides dingues - Lucas est branché sur cent mille volts, fait le show sur scène et dans la salle et Baptiste demeure coolissime au possible. Le rappel fait figure de climax du set avec ses covers-hommage ; presque en acoustique pour le magnifique “Strange effect” des Kinks et en mode “dernier titre et on s’casse”, avec le pétaradant “Long Tall Sally”. Les Howlin’ Jaws viennent de signer chez le tourneur Radical Productions, un bon présage pour la suite ! 

Crédit photos : David Poulain / David Poulain

Avant toute utilisation des photographies publiées sur cette page, merci de contacter David Poulain. Idem pour les vidéos : contact : Franck Rapido

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