Mac Demarco – 2


2, c'est sous ce titre minimaliste que nous revient le jeune Mac Demarco, seulement quelques mois après la sortie de son premier EP (ou album?) Rock and Roll Night Club. Même si le son n'a pas excessivement changé, on se rapproche bien plus du songwriter subtil façon John Lennon que du Elvis foutraque et fiévreux de Rock and Roll Night Club.

Tout est plus maitrisé dans cet album. On passe moins souvent du coq à l'âne en l'espace de quelques titres. La cohérence est d'ailleurs presque trop poussé, l'uniformité de l'ensemble pouvant s'avérer de temps à autre redondante. Mais peu importe, car Demarco; sous ses airs de je-m'en-foutiste patenté, se révèle en réalité un artiste complet, privilégiant la spontanéité à la maniaquerie névrosée. Tout semble couler de source, sans effort.
 


Au niveau des influences, on retrouvera surtout de la pop 70's mâtinée de sons rock de la même époque, quelques slides de guitares hendrixien venant se placer ici et là. Comme dit plus haut, le chant qui sur Rock and Roll Night Club pastichait le timbre grave d'Elvis de façon quasi cartoonesque pioche maintenant dans des voix plus hauts perchées, façon Lennon ou Dylan, le tout étant parfaitement assimilé et devenu propre au chanteur.

2 ressemble à une suite de petites ritournelles sur la vie de tous les jours, épinglant ici et là des moments doux-amer, sans jamais tomber dans la démesure façon Arcade Fire ou Sigur Ros. Cela n'empêche pas quelques titres de faire mouche et de devenir en une poignée de secondes des classiques instantanés. Difficile de ne pas tomber raide dingue de chansons comme "Ode to Viceroy" et "My Kind of Woman", ou bien de ne pas avoir envie de swinguer sur " The Stars Keep Calling My Name", ou de sentir fondre notre cœur de pierre à l'écoute de la chaleureuse et intimiste "Still Together".
 


Mine de rien, Demarco nous embarque dans sa déambulation pop, à coup d'arrangements clichés revisités encore une fois sans que l'on s'en irrite pour autant. Car c'est bien là le tour de force du chanteur, faire du vieux avec du vieux, ne pas spécialement chercher à s'en cacher, et réussir tout de même à emporter l'adhésion.

Un bon petit disque à écouter, une après midi d'un dimanche ensoleillée, la tête en l'air pour compter les feuilles des arbres en toute quiétude. Hipster, vous avez dit hipster?

 

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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