Entretien avec Last Train au Main Square Festival 2022

Timothée et Antoine de Last Train nous ont accordé une interview lors de leur passage au Main Square 2022, le dimanche 3 juillet. Ils nous racontent comment se passe leur tournée depuis le début ainsi que d'autres anecdotes. 

La Grosse Radio : Hier vous étiez aux Eurockéennes, vous avez fait la route de nuit pour venir à Arras, ça va ?

Timothée : Oui ça va, on est très heureux car on est en bus pour la première fois, donc on a un chauffeur !

Celui que vous avez posté sur les réseaux sociaux ? On se demandait justement si c’était une blague.

Timothée : C’est drôle car le bus est très…

Antoine : C’est très “le rock” !

Timothée : Si jamais les gens ne savaient pas qu'on était un groupe de rock (rires). Sur une date comme ça c'est pas trop grave il y a plein d'autres groupes de rock, donc tu passes un peu inaperçu avec ce genre de bus.

Antoine : On est quand même le seul avec le signe des “horns”.

Timothée : On a du bol et on est très heureux d'avoir un bus pour la première fois, c'est une chouette étape dans la vie d'un groupe. C’est plus confortable, on peut justement dormir pendant la nuit. D’ailleurs, pendant tout le trajet on a dormi. Ce qui est cool c'est que ce n'est pas arrivé du jour au lendemain. Il y a des artistes qui ont un bus dès leur première tournée et nous on a mis 500 dates (rires).

Vous étiez en van avant ?

Antoine : Et on y retourne dès la semaine prochaine. Là vu qu’on a un gros weekend et que les routings sont impossibles à faire sans rouler de nuit, ça serait compliqué. Du coup on s’est offert ce petit luxe pour être en forme et là on a la pêche !

Timothée : Il y a six ans on a fait pareil, Eurockéennes et Main Square du jour au lendemain et on était pas très frais. On avait dû partir à 5h du matin pour arriver à temps.

Vous êtes arrivés à quelle heure ce matin ?

Timothée : 10h30 et on est en super forme contrairement à 2016 !

On a hâte de voir ça alors !

Et comment se passe votre tournée actuelle, car vous enchaînez les dates !

Timothée : Elle se passe bien ! Bon comme tous les artistes on a mis du temps à se lancer, parce qu'on a eu une annulation due à la canicule, après on a eu une annulation à cause de l'orage.

Quand on regarde les deux premiers jours des Eurockéennes c’est impressionnant !

Timothée : C’est clair et on a eu du bol pour que la journée d’hier soit maintenue ! Pour en revenir à notre tournée, c’est vraiment cool et je pense qu'on est tous très excités de pouvoir faire des concerts à nouveau après le Covid.

Et en plus le public se montre bien présent à vos concerts !

Timothée : Ah mais complètement ! Pour le public c’est la même chose j’imagine, ça leur fait trop plaisir de refaire un festival en entier.

Il paraît même que vous avez fait une Maroquinerie complète en quelques minutes !

Antoine : On a fait ça apparemment (rires). En plus, c'est drôle parce que la veille on avait fait un peu des paris et je disais en mode vraiment flambeurallez c'est complet en une journée”, alors que je ne le pensais pas du tout.

Timothée : Et en quinze minutes c’était complet.

La dernière chanson que vous avez sortie “How Did We Get There?”, elle dure près de dix-huit minutes et s’accompagne d’un court métrage. On sait qu’il y a des amateurs de cinéma dans le groupe mais qu’est-ce qui vous a donné envie de faire tout ça ?

Timothée : Il y a plusieurs choses ! Je pense que c'étaient des envies qui sont nées ces dernières années, déjà on a eu envie de faire un titre un peu long après avoir fait “The Big Picture” qui dure déjà une dizaine de minutes. Il y avait aussi cette autre chose de lier ça avec de la vidéo.

Antoine : C’est d’ailleurs ce que l’on peut ressentir sur l’album The Big Picture ou tu sens que l’on a envie de jouer avec des violons. De commencer à aller voir par là-bas, ça nous a bien plu et nous a vraiment poussés à fond dans ce truc là.

Timothée : Et la période a sans doute joué et fait ça parce qu’on était en pleine tournée “The Big Picture” au début du covid et du confinement, donc ça a été retardé comme tout le monde. D’autres idées sont nées et cela a permis d’avoir d'autres choses à dire.

Antoine : Ca nous a permis de prendre le temps aussi parce que je ne suis pas sûr qu’en tournée on aurait pu avoir ça. Le composer aurait probablement été possible mais le répéter et composer le clip non. Le clip nous a pris beaucoup de temps. De toutes façons, on ne serait pas restés à rien faire.

Timothée : Puis c’est tellement réglé et cadré quand tu fais un album, tu alternes avec une tournée, un second album, une nouvelle tournée etc. Là c’était une période étrange, on était un peu au milieu, on n'avait pas envie de faire un troisième album direct parce qu'on était encore dans le deuxième. Là on a fait “un nouveau truc” qui n'est pas un album mais qui est quand même quelque chose.

Antoine : Et puis on se voyait mal revenir un an et demi après et faire le même concert qu’un an avant. Ca nous aurait fait bizarre. On a ajouté “How Did We Get There” sur notre nouvelle tournée et ça faisait plaisir au public.

 

D’ailleurs comment avez-vous vécu ces deux dernières années ?

Antoine : Déjà en France on a de la chance parce que notre train de vie n'a pas été menacé, ils ont maintenu l’intermittence. 

Timothée : On n'a pas eu de gros problèmes de santé, que ce soit le groupe ou nos familles !

Antoine : On avait pleins de trucs à faire aussi. Finalement ces deux années sont passées assez rapidement. Elles étaient étranges car d’un côté il n'y a pas eu de tournée, mais de l’autre on avait plein de projets. Déjà “How Did We Get There” nous a pris entre huit mois et un an quasiment. Les premiers mois on bataillait à fond pour reporter nos tournées.

Alors qu’au bout d’un moment on ne savait pas quand ça allait s’arrêter…

Antoine : C’est ça, et on essayait de prévoir le plus rapidement possible des concerts pour les groupes de Cold Fame, mais il y avait des aberrations complètement folles dans le milieu des tournées. Ensuite, on a commencé à penser à la suite.

Timothée : Parallèlement à ça, on s'est un peu séparés de notre entourage pour des raisons et d'autres, c’est quelque chose qui nous a aussi pris du temps. On a donc créé une structure pour gérer Last Train, on s'est encore plus impliqués là-dedans, on est encore plus indépendants qu'auparavant et on en est très heureux.

Parlons maintenant de l’Olympia. C’était un sacré challenge pour vous en tant qu’artiste et organisateur, comment est-ce que vous le voyez aujourd’hui avec le recul ? 

Timothée : C’était très engageant et plein de responsabilités donc plutôt stressant autant d’un point de vue artistique que d’un point de vue production.

Antoine : En plus il a été reporté comme pas mal de dates, donc c’était tout comme avoir une grosse deadline importante que tu repousses encore et encore. Du coup, tu l’as toujours dans un petit coin de ta tête. Après la date, on avait limite plus envie d’en entendre parler, on se disait “laissez nous tranquilles avec ça”.

Timothée : En plus on voyait vraiment le logo de l’Olympia absolument partout sur nos affiches.

Antoine : On en entendait parler au moins quatre fois par jour. Mais maintenant on est contents que ça se soit fait, en plus ça s'est bien passé. On a eu de la chance aussi parce que comme vous dites, c'est un challenge et si ça se trouve on aurait pu faire un Olympia à moitié rempli. Finalement on n'a pas fait complet mais c'était pas loin.

Timothée : Il y avait cette peur aussi depuis le retour des concerts après les confinements, car des fois les gens qui avaient des billets ne venaient pas et faisaient du no show. Financièrement c'est cool comme forme de soutien mais on s’est retrouvés à faire des dates chez nous à Mulhouse, où c’était complet depuis longtemps, alors que la salle n’était clairement pas remplie. Les no show c’est particulier et on avait peur pour l’Olympia. En réalité pour l’Olympia on a eu un no show de seulement 10% donc c’est plutôt classique.

Il y a toujours des pertes que ce soit en événementiel et en concert…

Timothée : Mais à l'époque il n'y avait pas trop ça. Tu achetais un billet de concert et tu y allais.

Antoine : C’était clairement pas facile après tous ces reports car tu étais dispo pour la première date mais pas forcément pour la seconde. Je pense notamment à ceux qui viennent d’un peu de partout et de province. Ce n'est pas facile pour eux de se libérer. Mais l’Olympia c’était super et super grand ! On a hâte de se refaire des plus petites salles comme la Maroquinerie.

Il y a d’autres salles parisiennes dans lesquelles vous aimeriez jouer ?

Antoine : On veut toutes les faire (rires) !

Timothée : Le Trianon on avait adoré ! Mais j’aimerais bien faire La Cigale. Le Trabendo aussi pourquoi pas !

Et d’autres salles mais à l’échelle nationale ?

Antoine : Je dirai Le Rocher de Palmer à Bordeaux, on n’est jamais allés jusque là-bas.

Timothée : Après globalement on a envie de tout faire, c’est juste génial de découvrir toutes ces salles. Récemment on a fait Paloma à Nîmes et c'est trop bien.

Antoine : Elles ont toutes leur petit caractère.

Parmi toutes vos chansons, quelle est celle qui vous touche le plus et pourquoi ?

Timothée : “On Our Knees” ! Je réponds du tac-o-tac je suis comme ça ! Réponse coup de poing.

C’est assez rare avec cette question ! Et pourquoi cette chanson ?

Timothée : Elle me met bien cette chanson, je la trouve belle et elle résume bien ce qu’est Last Train dans différents styles. Il y a aussi l’orchestre de Mulhouse sur cette chanson et c’est magnifique. En concert, c'est le troisième ou quatrième titre que l’on joue et pour moi c’est vraiment le moment où le concert commence.

Antoine : Moi il y en a deux, “The Big Picture” parce qu’elle résume bien l'album, c’est aussi la chanson par laquelle on a commencé la compo de cet album éponyme. C’est le genre de chanson où l'on n'a fait qu’une seule prise parce qu'on est bien avec. La seconde c’est “How Did We Get There?”, car on a pu aller chercher tous les trucs qu'on aime bien faire.

Et celle que vous aimez le plus jouer sur scène ?

Timothée : “On Our Knees” c’est sûr ! On adore jouer des morceaux longs comme ça. On adore tellement jouer ce genre de morceaux longs que lorsqu'on joue nos morceaux les plus courts, c’est comme une balade de santé sauf que parfois on les détruit. Du coup des morceaux comme “The Big Picture” ou “On Our Knees”, on les joue généralement bien..

Timothée : Il y a un petit truc qui se passe en plus, c’est le genre de morceaux avec lequel tu oublies parfois où tu es à l’instant présent! 

Vous êtes en tournée jusqu'en septembre, qu’est-ce que vous avez envie de faire ? Vous reposer ?

Timothée : On va avoir besoin de fermer ce chapitre “The Big Picture” qu’on a ouvert en 2019, ça va nous faire du bien je pense de mettre un terme à ça. On va avoir besoin de se poser pour penser à la suite.

Antoine : On commence à sentir en répètes qu’on a envie de faire de nouvelles choses ! On a plein d'idées mais on a besoin de se poser un peu le temps d'organiser tout cela et de savoir quelles directions on veut prendre.

Timothée : C’est important, et pour les programmateurs, et le public, que de se faire un peu oublier pendant un an ou deux. C’est sain ! Faut apprendre et développer nos idées, savoir où l’on va.

Et vos projets sur le long terme ?

Antoine : Faire un prêt immobilier et acheter un appart (rires). En vérité je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas ce qui va se passer, il y aura forcément une histoire d’album mais quand ? Aucune idée. Au début on faisait des plans sur trois ou quatre ans et finalement ça change tout le temps.

 

Si vous deviez décrire Last Train en un ou deux mots ?

Antoine : Je dirai sincère et émotion. Si on fait de la musique c’est pas alimentaire, on essaie de faire passer des émotions.

Certaines personnes ont déjà pleuré devant vos concerts !

Antoine : C’est un des plus beaux compliments !

 

On vous donne le mot de la fin !

Antoine : Le catering (ndlr : nourriture) du Main Square est génial, on remercie le festival !

Crédits photos concert : David Poulain
Last Train au Main Square Festival 2022
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

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