Festival Nuits de l’Alligator 2023 – Part 4

Dernière du Gator, 17e édition. Le 27 février, un lundi donc… Duraille ? Que nenni ! Il en fallait plus pour décourager les addicts de ce festival-avec-du-blues-dedans, tout aussi mobilisés que lors des trois autres soirées. Le punchy Cyril Maguy a.k.a. Vicious Steel les a bluffé avec son pedal steel monté sur roulettes. Et comme les Staples JR Singers avant eux, les North Mississippi All Stars ont démontré que le berceau de cette musique produit toujours d’exceptionnels bluesmen.

Vicious Steel

Comme à notre habitude, on a volontairement omis d’éplucher le pedigree du dénommé Vicious Steel, préférant voir et entendre en live ce qu’il avait dans l’ventre… Et de toute manière, nous avons nos aficionados du premier rang qui nous renseignent d’entrée sur l’animal. “Cyril, c’est un gars adorable !”. Béa est fan, et Serge son compagnon surenchérit ; “on l’a vu à Blues sur Seine, il fait de concerts en one-man-band à l’arrière de sa Peugeot 404 et un spectacle pour mômes - Rock The Cavern - qui dépote… Top ce mec !”. Grâce à nos informateurs, nous savons donc à quoi nous attendre, ce sera encore une bonne ce soir à la Maroq ! Le Poitevin Cyril Maguy, alias Vicious Steel est en formule power trio, avec Richard Puaud à la basse et Antoine Delavaud à la batterie. Comme souvent, c’est ce dernier qui lance le set à grands coups de grosse caisse.

Crédit photos : David Poulain / David Poulain

Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

Cyril Maguy frétille devant son micro à droite de la scène, rejoint de temps à autres Richard Puaud et à plusieurs reprises, il nous fera de petits sauts de carpes très photogéniques. Souriant, rayonnant même, mais peu disert entre chaque morceau. Son bonjour est néanmoins très cordial, autant que sa façon de nous remercier. Son “Z’êtes ben aimables” en amuse plus d’un. Impeccable à la guitare Vicious Steel, même lorsque s’invite un méchant Larsen. Et très à l’aise au chant pour un blanc-bec frenchy. Mention spéciale au titre “Gas Station” qui donne son nom à son album, un dirty boogie de haute cuvée ! Sur “Ride On”, il change de guitare pour une boîte à cigare patinée à souhait, mais la vraie surprise va venir lors de “Tell me More” quand il nous ramène sa pedal-steel montée sur roulettes et ornée d’une calandre de tracteur ! Vicious Steel et ses deux acolytes feront durer le plaisir sur “Long Haired Doney”, une reprise de R.L. Burnside qu’ils dynamitent façon dance floor. 

North Mississippi All Stars 

Les frangins Luther et Cody Dickinson ont de qui tenir puisque leur paternel Jim, un fameux producteur et pianiste de Memphis, a bossé avec les Rolling Stones et Aretha Franklin, les Cramps, Willy de Ville... Pas d’invités “all stars” à leurs côtés ce soir, mais les esprits des grands anciens du blues seront bel et bien présents durant tout le set. Même s’ils ont formé North Mississippi All Stars depuis plus de trente ans, ils n’ont ni l’allure, ni l’air de vétérans. Alors qu’il règle le son de sa batterie avec la backlineuse de la Maroq, Cody a l’air enjoué d’un gamin de douze ans et dégage une aura de sympathique irrésistible. Comme Vicious Steel, Luther s’installe lui sur la droite. Pas de pédales d’effets à ses pieds, mais derrière lui, deux énormes amplis dont il va jouer avec une dextérité impressionnante et avec lesquels il va modeler son son. Pas de rack de guitare non plus, ses deux grattes logent en toute simplicité dans le flightcase d’un ampli. Pas de chichis sur scène, à l’image de leur musique ! 

Crédit photos : David Poulain / David Poulain

Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

Ils sont tanqués l’un à côté de l’autre au premier rang, mais cinquante piges séparent un vieil Anglais chauve et bavard d’un gamin aux bouclettes brunes démesurées. Durant tout le set, plus de différence d’âge ; tous deux vont s’extasier devant le jeu de Luther Dickinson et se lancer des bourrades complices. Il faut dire qu’il y a de quoi ; outre le fait qu’il se tape des parties de basse, son jeu est précis autant que concis. Ce qui ne l’empêche nullement de se lancer dans des soli, qui auraient paru longuets s’il n’alliait pas dextérité et âme. Dès le second morceau, les Dickinson vont eux aussi se fendre d’un hommage à Burnside avec “Going Down South”. Sur “Need to be Free”, ils tenteront de faire reprendre en chœur un vigoureux “Here My Train Coming”, mais le public est manifestement trop hypnotisé par leur musique pour suivre. Leur dernier titre “Mow” aurait sans doute mieux convenu ; plus simple de meugler comme une vache même en anglais ! En fin de set, ils échangeront leurs instruments et tous deux se sortiront haut la main de l’exercice. 

Captations vidéo de Franck Rapido

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