Daddy long legs (+ Dynamite Shakers) à la Boule Noire le 29 mars

Le 29 mars dernier, la salle de Pigalle affichait complet. C’était “the place to be” pour les rockers de Paname City. Sans charre, on y a même vu des membres des Howlin’Jaws, The Wave Chargers ou de The Shazzam, c’est dire ! Ces briscards de la scène Parisienne étaient sans doute venus reluquer les jeunes et fougueux vendéens Dynamite Shakers, mais surtout le combo garage rock new-yorkais. Comme nous, ils ont dû être scotché par Daddy long legs, emmenés par leur hurleur possédé Brian Hurd. Toujours aussi dévastateurs les gars de Brooklyn ! 

Dynamite Shakers

Quinze jours avant à la Boule Noire, les Dynamite Shakers ne savaient pas qu’ils allaient jouer en première partie des New yorkais. Dixit après le set Lila-Rose la bassiste, laquelle assume binouze à la main et en rigolant de faire 15 ans à peine… Depuis leur création, ça glose sec dans l’hexagone sur la jeunesse de cette formation Vendéenne. Et si cette particularité s’avère précieuse pour dynamiter la soi-disante musique de vioques qu’est le wak’n and roll, nos quatre jeunots de Saint-Hilaire-de-Riez appliquent à la lettre l’adage (la “valeur qui n’attends pas le nombre des années”, ou un truc dans l’genre). Impressionnés les p’tits jeunes par Paname, ou même par les Daddy ? C’est vite oublié qu’en 2021 au Petit Bain, les Dynamite Shakers ouvraient pour d’autres natifs de Big Apple. “The” vétérans, les Fleshtones en personne, qu’ils avaient d’ailleurs rejoint à la fin d’un concert mémorable. François - coupe Sixties et élégant gilet de costard - monte le premier sur scène et bastonne ses fûts tandis que ses comparses le rejoignent. On est prem’s devant le crash barrière, alors on confirme ; le stress du rookie, ce n’est pas pour eux… Plus droits dans leurs boots que les vieux rockers qu’ils vénérent - et plus véner aussi - tu meures ! De mémoire de chroniqueur, le dernier “débutant” à nous l’avoir joué aussi à l’aise-Blaise, c’était Theo Lawrence et les Dynamite Shakers semblent bien partis pour suivre ses traces.

Crédit photos : David Poulain / David Poulain
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

Une sacrée assurance donc, doublée une belle prestance. Si Lila-Rose, chewing-gum au bec, se la joue volontiers androgyne, Calvin arbore lui une crinière bouclée du plus bel effet, un look so glam-rock et il triture avec brio des Gretsch rougeoyantes. Elouan a beau avoir opté pour une discrète chemise grise et un futal assorti, il assure en tant que lead singer charismatique. Quant à François, le bras en l’air, il prends la pause pour les photographes comme un vieux routier de la scène. “Broken space spirit”, “I can’t wait for you”, “Ticket girl”, les titres de leur EP défilent, plus impeccables les uns que les autres. La ligne de basse d’un inédit, “French top ten” et le chant d’Elouan fait étrangement penser à du Joy Division sous haute tension. Nos oreilles déconnent sans doute car côté références musicales, les Dynamite se situent plus du côté des grands anciens du garage que sont les Sonics ou les Flamin Groovies, auxquels ils rendent hommage avec “Headin' For The Texas Border”. Ils termineront pied au plancher avec “The bell behind the door”. 

Daddy Long Legs

Durant le set des Dynamite Shakers, Brian Hurd avait pointé un museau approbateur à travers le rideau côté cour. Et peut-être aussi pour vérifier que l’on avait bien aménagé la scène afin qu’il puisse l’arpenter de long en large. Celles et ceux qui ne connaissent pas les Daddy Long Legs - ils devaient être plutôt rares ce soir-là -  ne s’attendaient peut-être pas à voir évoluer un fauve en liberté déguisé en prêcheur rock n’roll… S’il fallait choisir, on le comparerait volontiers à un lion. Pas un sac-à-puces de cirque, non, mais bel et bien un coureur de savanes au coup de patte mortel et précis. On sait de quoi on cause, vu que sa boots droite s’est arrêtée à ça de notre tronche ! Même pas peur, même une micro-seconde ; pour ça comme pour le reste, leur show transpire le professionnalisme à l’américaine. Murat Aktürk s’est vite tanqué à droite. L’ineffable Josh styles, muni de ses attributs - Ray-ban et Maracas - s’est posté dos au mur tel Wild Bill Hickock et le clavier, le malheureux Dave Klein jouait lui côté cour. Malheureux, car outre le fait qu’il nous tourne presque le dos, on ne l’entendra guère dans les premiers rangs…

Crédit photos : David Poulain / David Poulain
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

Qu’il souffle dans son harmo, qu’il gratte sa Dobro ou qu’il s’époumone au micro, difficile de pas être subjugué par Brian Hurd. Murat Aktürk arrive à nous distraire avec sa rythmique et ses soli profilés comme des fusées, Josh styles nous amuse binouze à la main à nous souhaiter une bonne santé, mais on a d’yeux que pour le Bob Mitchum du blues heavy qui s’agite devant nous. Songez ô piteux païens absents en ce jour mémorable, qu’il a étreint l’épaule de votre humble serviteur et que ce dernier lui a même serré la main ! Si les Daddy débutent le set avec “Long John’s Jump” et qu’ils nous serviront bien chaud leurs hits, de “Pink Lemonade” à “Harp razor” en passant par “Evil eye”, ils vont évidemment nous balancer des titres de leur dernier opus, le bien nommé Street sermons. “Nightmare” et son incantation à faire s’retourner dans sa tombe Screamin’ Jay Hawkins, “Been a fool once” ou “Silver Satin”. Sur “Motorcycle Madness”, Brian Hurd nous prouvera qu’il sait faire vrombir son harmo mieux qu’une Triumph Bonneville et lorsqu’il se jettera dans la fosse, Dave Klein aura enfin ses minutes de gloire grâce à un spectaculaire grand écart. Un pied sur le fil du micro de Brian Hurd, tout en continuant à jouer envers et contre tout ! Sans doute pour ne pas être en reste, Josh Styles se livrera lui pendant le rappel à une pantomime digne d’un chaman Indien. À genoux, il frappa généreusement le sol de son maracas. Fort heureusement, on a pu constater en sortant que son incantation ne nous avait pas amené pas la pluie !

Captations vidéo de Franck Rapido

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