John Wayne Supermarket – Les plus grands succès

Attention, album à ne pas mettre entre toutes les oreilles. En ces temps pourris où la valeur travail reprend dangereusement le dessus, cet opus presque dadaïste est un délicieux hymne à la paresse, l’œuvre d’un “douanier Rousseau de la pop tropicale”.

Franchement, un collectif affublé d’un tel blaze ne pouvait que susciter notre curiosité ! Les plus jeunes - façon d’parler - se souviennent de John Wayne honteusement parodié dans le mythique “Grand détournement”, les autres du cow-boy symbole du western de grand-pa… Philippe Gilard (ex Prehistoric Pop, Indian Ghost…) et à l’origine du projet, s’est sans doute abimé les yeux en matant ses films dans la petite lucarne, mais si le clin d’œil au Duke est bien présent (“Mon crocodile pneumatique”), son inspiration semble plutôt provenir de ses années passées dans les Antilles. Tous les titres, ou presque, respirent la nonchalance propre au rythme tropical, mais s’inspirent également de son background musical. Ingé son et producteur artistique (pour The Primevals notamment) Philippe Gilard s’est acoquiné pour l’occasion avec un autre vieux briscard dans son genre, Christophe Van Huffel. L’ex-guitariste de Tanger et compagnon de son de Christophe, lui a mitonné de classieux arrangements à base de cordes, vents et chœurs et de pedal steel…

Les susnommés succès lorgnent musicalement vers la folk sixties, l’intemporelle country et les textes sont empreints d’un fausse naïveté digne d’un Antoine. Volontiers flegmatique, la voix de Philippe Gilard n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui qui chantait avec ses Problèmes (pas quand il faisait de la pub pour un lunetier…) et elle se marie parfaitement avec celle de Christel Parissenti. “Silly pop song, 3 accords, simple, basique”. On lui reconnaîtra sans peine la paternité de son concept qu’il revendique haut et fort. L’ode à la glande, pierre angulaire de l’album, se ressent particulièrement avec l’explicite “Rien faire”, mais elle est omniprésente “Sous un tamarinier” ou sous les cocotiers de la “Plage du vieux fort”. Philippe Gilard revendique la référence de Towne Van Zandt un cador de la musique Country et lui tire son chapeau en s’appropriant “Don’t the sunshine fool aa”, un standard de Guy Clarck que ce dernier avait repris. La couleur bluegrass s’entend nettement sur “Alizé Montmartre”, “Johnny B”. Elle colle également parfaitement à la complainte du looser-dealer de “Toronto Vice”. Philippe Gilard y fait un savoureux clin d’œil à l’histoire d’une “équipe de dealers qui comptaient profiter du passage à la douane de Keith Richards à l’aéroport de Toronto pour faire entrer quelques kilos de poudre au Canada”.

Pour se procurer l'album sorti chez Twisted Sounds Records, c'est ici.

Tracklist
Bleu
Alizée Montmartre
Sous un tamarinier
Johnny B
Plage du vieux fort
Mermaid
Mon crocodile pneumatique
Rien faire
Coconut tree
Toronto vice
Don't let the sunshine fool ya'
Assis là
Waiting around to die

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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