Angelwish – The Dark Opera Part One (Eyes Of The Beast)

The Dark Opera Part One (Eyes Of The Beast) par Angelwish ! Tout un programme ! Mais comment vous présenter ce projet ? Ce qui est sûr, c’est qu’il est loin des sentiers battus. On va s’éloigner de notre zone de confort. Aujourd’hui, point de rock garage, point de Rolling Stones... On va plutôt faire appel à la fibre hard rock qui a pu nous bercer dans les années 80.

Angelwish, c’est l’affaire de deux gars. Un est familier des radars rock ‘n’ roll même Metal. On parle de Johannes Nyberg, chanteur, clavier et compositeur du groupe Zonata et leader de nombreux projets lorgnant sévèrement vers le Metal. Il s’est accoquiné cette fois-ci avec Robert Punzano. Lui, son truc c’est le théâtre, la comédie. Ses pièces cartonnent à Paris et dans toute la France, avec notamment « Les Colocs » et son million de spectateurs. Mais que diable vient-il faire dans cette galère, me direz-vous ? Et bien, le gars a écumé les salles de concerts. Dans les contrées audoises dont il est issu, il suffisait de suivre les affiches de concerts Metal pour être quasiment sûr de l’y croiser. Donc Helloween, Mr Big, Aerosmith, AC/DC, Iron Maiden, Accept, Angra, si possible à Toulouse (il n’avait pas encore succombé aux sirènes de la capitale), c’était son fonds de commerce même si K’s Choice, Heroes del Silencio ou encore les Ritas ne le laissait pas indifférent.

Pas étonnant donc qu’il ait mis à profit le confinement pour prendre la plume et nous balancer un cocktail (molotov) à base de personnages légendaires et réels, le tout formant une fresque épique, un opéra Metal, comme il aime à le définir.

Un objet atypique, loin des standards musicaux dont on connait les codes, mais cela pique la curiosité. Résultat des courses, maintenant que le décor est planté, il n’y a plus qu’à s’installer confortablement et se laisser porter.

Angelwish Eyes Of The Beast

Pas le temps de se poser qu’un « Prologue » instrumental nous embarque dans un univers façon Tim Burton. Onirique, fantastique, décalé, épique. Les qualificatifs se bousculent.

Puis dès que le premier acte commence avec « Eye Of The Beast », on reste dans le mystique avec une belle histoire qui revisite le mythe de Rennes le Château et de l’Abbé Saunière. On connait l’importance de cette histoire dans le pays Cathare où le songwriter puise ses origines. Niveau musical, on se trouve embarqué dans des choses inhabituelles. Le phrasé du chant renvoie vers du Iron Maiden période Dickinson mais aussi lorgne vers les ballades épiques de Helloween époque Keeper Of The Seven Keys. Mais attention, ici, pas de guitare ni de batterie. C’est déroutant au premier abord mais ça installe une ambiance et créée un style particulier. On aura ainsi une première partie avec trois titres consacrés à cette folle histoire, à un trésor caché avec la touche historique et l’histoire d’amour qui s’invitent à la fête. Alors oui, le style « opera rock » est très cool mais faut maitriser la langue de Shakespeare sinon on perd beaucoup… (qui a dit que dans le rock ‘n’roll, c’est l’inverse, moins on comprend mieux c’est…). Une belle mise en bouche en tout cas.

Le deuxième acte se veut plus sombre et nous embarque vers la vallée de la mort. Bienvenue dans le monde la nuit. Cette vallée regorge d’espaces maléfiques. On pense musicalement aux grandes fresques épiques des premiers Judas Priest et niveau écriture à quelques Manowar. C’est fou d’arriver à renvoyer des souvenirs de hard rock d’une telle qualité sans utiliser une seule guitare. Et c’est ici que réside la force et l’originalité musicale du projet.

Au passage, Angelwish n’hésite pas à revisiter le mythe de la Dame Blanche resservi sauce Punzano. La ballade de l‘album !!! On pense à du Metal symphonique même si l’orchestre symphonique c’est Johannes Nyberg himself et alone. On se laisse bercer et les fans de hard rock seront renvoyés au intros à rallonge des Guns ‘N’ Roses comme sur November Rain en live par exemple.

L’auteur s’inspire aussi d’autres légendes comme celle du Masque de Fer. En Catalogne, à quelques kilomètres des voisins audois, on parle beaucoup de la légende selon laquelle le dauphin du roi Louis XIV aurait été emprisonné du côté du Castillet à Perpignan. Le phrasé de Johannes renvoie encore vers Bruce Dickinson période Somewhere in Time où les claviers font leur apparition chez la Vierge de Fer. Et juste avec clavier et voix, on peut dire que ça envoie puissamment !

Johannes Nyberg & Robert Punzano - Photos NEWMOUNTAIN

Après un deuxième acte très sombre, on nous annonce une embellie. Premier single révélé au grand public, « Nightmare’s End » ! On nous invite à explorer les rêves hantés de l’auteur. On sent immédiatement un lourd passé bercé par les hard rockers torturés par les créatures de la nuit. On pense aux textes de Dokken notamment en référence à la BO des Griffes de La Nuit ou encore au grand Alice Cooper, prince du shock rock.

Puis, « Land Of Promise » nous invite à emboiter le pas du grand Cristobal Colon à la solde de la couronne d’Espagne. En route vers l’Amérique ! On se prend à regretter que le titre ne soit pas sorti à l’époque où Ridley Scott mettait en boite son film 1492. Ce « Land Of Promise » en eut été une parfaite bande originale.

Et tiens, un moment de détente dans une fresque épique ! La pause repas au bar de cette « Tavern Of Joy ». Un morceau « fun » qui détend l’atmosphère. On pense aux Doors lorsqu’ils balancent un « Alabama Song » au milieu de choses plus sérieuses ou encore aux Pink Floyd, lorsqu’ils entonnent « The Gnome » au milieu d’« Interstellar Overdrive » et « Astronomy Domine ». Un truc festif et entrainant qu’on a envie de rependre en chœurs. Mais tout de suite, retour aux choses sérieuses et repartons dans l’inconnu…

« Into The Unknown » est un petit instrumental bien senti pour se remettre les idées en place. Une belle cavalcade au piano nous repose le cerveau. Et cet entracte fait du bien avant de se replonger dans le monde épique d’Angelwish.

Et maintenant, le dernier acte, on va lancer les chevaux ! « Live Your Dreams », le héros prend son destin en mains. « Break the chains, take your future’s control, the key to success is firing the assholes » ! Il n’y a pas à dire, on a le sens de la formule chez les Angelwish.

On continue notre revue d’effectif du héros français avec « D’Artagnan, The Soldier Of King », vous l’aurez compris, c’est du côté d’Alexandre Dumas que l’on se tourne. Et on se laisse prendre par la voix de Johannes qui nous livre des refrains que l’on a envie de hurler avec lui « All for one and one for all, D’Artagnan soldier of King, All for one and one for all, D’Artagnan I’m here to win ». Digne de figurer sur l’album de Warlock Triumph and Agony à coté de « All We Are » !

Et puis arrive « Merry Death », la grande faucheuse ! Encore un phrasé très « Dickinsonien ». Ça renvoie à « No Prayer For The Dying ». « Fucking Merry Death » qu’il vocifère, le chanteur ! C’est puissant et on se laisse embarquer avec plaisir. Une mort joyeuse, un concept inattendu… Mais est-ce que le démon « Asmodeus » qui donne son nom au dernier morceau de l’album sera d’accord avec ça ?

Vous vouliez une fin diabolique. C’est bien ce que « Asmodeus » vous propose. Asmodée c’est un des sept démons, chassé par l’archange Raphael. Un vrai méchant celui-là.

Il faudra bien ce petit « Epilogue » instrumental pour faire redescendre tout ça et nous ramener ans le monde réel.

Alors, voilà, le voyage est fini. Mais Angelwish a réussi à nous transporter hors du temps pendant presque une heure. On s’est laissé emporter, on a croisé le fer avec D’Artagnan, on a découvert l’Amérique avec Christophe Colomb, on a cherché le trésor des Templiers avec l’Abbé Saunière, on a voulu libérer le Masque de Fer et surtout nous finissons en plein combat avec les démons ! Une belle aventure !

Deux questions subsistent après le retour à la réalité ? On nous parle d’une partie un… Devra-t-on attendre une prochaine pandémie pour avoir la suite ? Et deuxième interrogation. Le projet sera-t-il porté à la scène ? Si oui, on se demande ce que ça pourrait donner avec des grosses guitares (Manowar n’aurait plus qu’à bien se tenir…) Alors vous l’avez compris, on attend impatiemment la suite….

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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