La griffe de The Prisoners : reprendre des génériques de séries des années 60-70 pour les remodeler à leur goût.
Le rendu ? Un rock garage savamment travaillé où les thèmes sont reconnus mais non copiés; joyeux, puissamment rythmés et soutenus à coup de trompette et de trombone. Le tout donne un mélange exotique de rock voyageant entre les décennies. Voyage entre "the prisoner", "chapeau melon et bottes de cuir" et "amicalement vôtre", plus des compositions de "génériques" imaginés par le groupe.
Susanne, l'unique voix sur ces morceaux, venue sur scène en costume spatial des années 70 sur le générique arrangé de "Star Trek", nous baigne de vocalises comme on en entend dans les BO de James Bond, et de danses yéyé lascives et sensuelles façon Mata Hari. Un vrai rossignol milanais si on veut rester dans les médias de ces années-là. Le générique de "Spiderman" ne nous est jamais apparu si sexy. Le groupe tantôt surf, sixties ou autre met une ambiance du tonnerre. Entendre "cosmos 99" en version ska, ça met de bonne humeur. Le générique de nos séries d'enfance revues avec le style de ce que l'on écoutait ados avec une pêche et un dynamisme fou.
A voir absolument ! Antidépresseur garanti sans chimie !
Crédits photos : Carolyn.Caro
Pour suivre, le trio d'affiche principale s'installe et commence à jouer un rock blues bien gras, familial, intimiste et speed pour mettre une ambiance de dingue dans cette petite salle.
La bonhomie du gars à la coupe aérienne assistée par un pétard ponctue chacune de ses pauses par de l'humour à la Coluche. Le groove que ce trio basse-batterie-guitare-chant distille est poignant. Il vous marque au corps comme un steak au grill. A cela s'ajoute la sauce grasse du verbe cru, juste et amusant. Un plat épais comme on les aime pour rire, s'amuser, swinguer et se déhancher.
Les morceaux sont travaillés mais on sent une grosse dose bluesy d'impro sur certains passages où la basse et la batterie passent en mode boucle pour laisser le temps à Sanseverino de faire des solos de guitare ou des interactions vocales avec le public qui répète à volonté certaines phrases à peine soufflées. C'est vivant, revitalisant ou comment sérieusement ne pas se prendre au sérieux. La salle a ceci d'avantageux, c'est qu'en dépit de sa petite taille, le son y est excellent. On profite de chaque note, chaque mot, chaque trait d'esprit et Sanseverino n'en manque pas pour un sou !
Cette réunion en trio de potes a la chaleur d'un bœuf entre amis et la simplicité d'une fête de quartier avec le son et la technique d'un événement pro. Nous en prenons plein les zygomatiques !
Merci Monsieur "Sansé", même si ici c'est "la campagne de la piquette", revenez nous voir à volonté. Nous n'oublierons pas nos "Médocs pour trinquer avec vous au Bourgogne."
Jason PINAUD
