Rikkha – Nuit Fatale

Ce matin, rapide check sur ma boite mail. Glissé entre les 25 spams du matin, une missive du rédac’ chef de La Grosse Radio. « On a reçu un truc rock garage un peu barré, jette une oreille, ça devrait t’intéresser… » avec le lien de téléchargement pour la presse. Aussitôt lu, aussitôt fait. Et c’est comme ça que j’ai découvert le nouvel opus de Rikkha, Nuit Fatale.

Ce détail a de l’importance car pour moi la première expérience fut donc uniquement musicale, le visuel du groupe et le coté show burlesque ne m'étant apparus que bien plus tard. Et pourtant, il semble revêtir une importance considérable aussi bien aux yeux du groupe qu’à ceux des confrères de la presse musicale spécialisée tant leurs chroniques s'avèrent axées sur le show beaucoup plus que sur la musique. Ici, ça sera l’inverse, je ne les ai (encore) jamais vus en live…

Dès l’intro de "Nuit Fatale", morceau titre de l’album, ça envoie un instrumental crampesque à souhait. Du gros rock garage. Les textes en français tiennent la route, mélangés à des parties anglo-saxonnes. Un son de guitare et basse puissant porte les morceaux. Une ambiance se crée, inspirée de diverses sous-cultures où la série Z n’est jamais négligée comme pour ce "Road Movie" encore en français malgré le titre. On nous y dépeint encore des personnages undergrounds et hauts en couleurs.
 


Dès qu’on parle de sous-culture, qu’on évoque le punk et le garage, le sexe n’est pas loin. Il est donc logique d’en retrouver une bonne dose chez Rikkha mais de manière plus sensuelle que lourdingue. "Spank Me" porte donc très bien son nom tant il semble apte à générer des déferlements de testostérone dans les premiers rangs du public avec ses petits cris et gémissements. Salvador Dali l’aurait certainement qualifié d’orgasmique ou même de cosmique ou encore mieux de cosmo-orgasmique...  Un morceau qui n’est pas sans rappeler quelques pépites psychédéliques sixties.

Le coté pop sixties est aussi très présent dans ce Nuit Fatale et le qualifier d’album garage serait très réducteur tant plusieurs influences semblent s’y bousculer. Avec "Pretty Girl" notamment, le mélange des voix masculine et féminine fonctionne très bien et donne du crédit aux morceaux qui ont souvent une structure assez compliquée. Ici les morceaux sont plutôt deux fois plus long que dans le garage basique ou le standard est souvent très proche des deux minutes...

"Lullaby" ne trompe pas sur la marchandise. On commence tout doucement. Berceuse oui mais rock ‘n’ roll quand même. On se laisse entrainer par une voix suave façon pop gainsbourgienne. Un morceau frais dans l’esprit des Liminanas ou de La Position Du Tireur Couché.

"Les Femmes" est la preuve que le garage se marie bien avec la french touch. Une voix française qui nous entraine dans un univers rock n’ roll. Personnellement j’aime beaucoup ce coté surf avec des filles qui chantent. J’étais grand fan il y a quelques années des Tu Seras Terriblement Gentille emmenées par Suzanne Combo, qui officiait aussi dans Pravda dans une version plus électro rock. Parmi les groupes plus récents, on peut trouver quelques accointances avec les Ragnoutaz. Renseignements pris la bassiste officie dans les deux groupes.

On peut aussi ressentir une affection pour le Velvet Underground chez les gens de Rikkha. Shemale et son ambiance plus pesante n’est pas sans rappeler l’atmosphère de certains titres de l’album avec Nico. "Morning Comes" avec son intro conversation téléphonique en anglais et son léger surf twangy s’inscrit aussi dans cette mouvance.

Après écoute, un rapide coup d’œil aux photos promo nous fait bien comprendre que les membres de Rikkha sortent du commun et sont friands de freaks  et autres curiosités à la marge. Visuellement, l’influence des Cramps est palpable. On peut même penser que les concerts sont agrémentés d’une mise en scène où la musique se couple avec un spectacle et une prestation scénique de haut vol. C’est en tout cas ce que l’on attend de ces fans avoués de Lux et Ivy et autres amateurs de créatures bizarres sorties d’un quelconque Black Leather Lagoon… Rikkha nous offre donc un album bien sympathique mélangeant différents styles rock ‘n’ roll… Continuez messieurs, dames !!!

Ah j’oubliais, cacher un ghost track, pratique fréquente dans les années 90 et un peu tombée en désuétude, c’est toujours sympa. Un morceau totalement décalé dont je ne dévoilerai pas la teneur, surprise oblige... N’oubliez pas donc, attendez quelques minutes avant d’éteindre votre platine, pale si vous êtes empereur (la blague est à peu près aussi décalée que le titre bonus c’est vous dire…). Qui a rajouté : «  J’espère qu’il n’est pas aussi pourri que la blague » ?... Je la trouve bien moi ma blague…

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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