Les Celtivales – 26 Octobre 2013

Note de la rédac : Malheureusement cet article ne contient que peu de photos, la faute à une bande de sauvages complétement bourrés squattant les premiers rangs, ne pogottant sans arrêt et ce quelle que soit l'intensité de la musique. 

Oui on sait, tous les festivals sont décrit tels que familiaux et conviviaux, seulement en ce qui concerne les Celtivales, qui ont eu lieu à Pierre-Fontaine-Les -Varans en Franche-Comté les week-ends du 19 et du 26 Octobre, c'était particulièrement le cas. En effet, c'est dans une ambiance bonne enfant que familles, groupes d'amis, professionnels et passionnés se sont retrouvés pour la dix-septième édition de ce festival, initialement crée afin de financer un musée mais depuis devenu un événement incontournable pour la région. Il faut dire que la programmation était belle et placée sous le signe de l’humour, même si la programmation s'est quelque peu éloignée de la musique celtique puisque sur tous les groupes présents seulement deux se nourrissent vraiment d'influences celtiques : les espagnols Celtas Cortos et les vendéens d'Epsylon que nous avons d'ailleurs eu la chance de rencontrer.

Et c'est justement Epsylon qui a ouvert les vannes et chauffé le public, très réceptif par ailleurs, grâce à leur rock au concept plutôt original puisque mélangeant rock dur, paroles incisives, quelques nuances de ska même, le tout joué avec des instruments traditionnels comme accordéon, clarinette, guitare acoustique et violon. La touche celte émerge par l'intermédiaire de la cornemuse et le côté folklore se dégage de plusieurs chansons, ainsi que des chorégraphies (stéréo)typées vendéennes exécutées par la foule.
 

Epsylon live


Pour leur première fois en Franche-Comté les six garçons ont su conquérir le cœur, et les applaudissements, des festivaliers, principalement grâce à leur gentillesse qui transpire même sur scène, et qui en éloignant le groupe du style «sex drug and rock'n roll » participe également à son originalité. N'allez cependant pas prendre cette bande de vieux copains pour de gentils agneaux distillant un rock mielleux parfumé de senteurs océaniques, (même si « Landerama » un morceau en l'honneur d'une dune désormais disparue joue bel et bien sur la nostalgie), les guitares sont énervées, le batteur donne tout et jamais l'on n'a vu plus électrique solo d'accordéon ! 
 

Epsylon


Mais vous vous en rendrez sûrement compte par vous-même puisqu'après deux albums studios et 8 ans d’expérience Epsylon parcoure toujours les routes (même chinoises !) et passera probablement non loin de chez vous, qui plus est certainement en compagnie d'une grosse tête d'affiche comme par le passé Cali, collaboration qui reste l'un des souvenirs les plus mémorables du groupe. Enfin, on vous reparlera d'eux dans les mois à venir puisqu'ils travaillent déjà sur un nouvel album qui sera celui de la maturité selon Nicolas, guitariste et chanteur du groupe...

Puis, la tête d'affiche du festival est venue achever de dévergonder les doubistes grâce à leurs morceaux dynamiques et taillés pour le live : les drôlissimes Fatals Picards (dont plus un seul n'est picard faut-il préciser). Avec une setlist programmée pour être efficace, une énergie légendaire qui une fois encore n'a pas déçue, et un Jean-Marc à la batterie (mais aussi chanteur, plus tellement surprise, sur « Mon Père Était Tellement De Gauche ») en pleine forme, les arsouilles nous ont donné un aperçu de ce que leur nouvel album Septième Ciel donne en live, mais nous ont aussi régalé de leurs classiques, plutôt récents car datant de Pamplemousse Mécanique, Le Sens de la Gravité ou Coming Out, comme «Le Retour à La Terre », « La Sécurité De L'Emploi » ou encore « L'Amour à La Française » qui agitent toujours autant la fosse.
 

Paul


Du côté de leur nouvelle création, autoproduite cette fois-ci, l'excellent et enragé « Punk Au Liechtenstein » a particulièrement pulsé le public, qui ne demandait que cela, et a permis de révéler le côté punk qui sommeille dans la moustache du chanteur (et comique) du groupe Paul. De même, la température est montée d'un cran sur le diabolique et osé «Twist à Fukushima » pour atteindre son paroxysme avec « Pogo D'Amour » qui s'est, comme espéré et attendu, terminée en bisouillages et câlins collectifs malgré une ambiance devenue trop explosive dans les premiers rangs.

Fidèles à leur habitude les « rockeurs crétins » ne se sont pas privés pour égratigner deux trois « artistes » qu'ils tiennent particulièrement en respect comme Alizée, Christophe Maé et bien sûr Bernard Laviliers réutilisé en l'honneur des francs-comtois en tant qu’inventeur du Comté et de la saucisse de Morteau. Mais le groupe aime aussi pratiquer l’auto dérision, avec la trouvaille « d'un con portant le t-shirt des Fatals Picards », con devenu un héros pour l’anecdote. Bien évidemment, notre étoile nationale en a aussi pris pour son grade le long du délirant mais interdit « Le Jour De La Mort De Johnny » qui à pimenté le show d'une pointe de scandale (étouffé), mais chuuut on ne vous a rien dit !
 

Fatals Picards


Généreux lors des rappels, et s'étant visiblement fait plaisir, on leur tiendra tout de même rigueur pour l'absence de leur surprenante reprise de Mylène Farmer « Sans Contrefaçon » pourtant annoncée implicitement par un Paul déchaîné. Les quatre compères nous ont même fait la surprise de revenir sur scène pour jouer en compagnie Des 3 Fromages avec lesquels une future collaboration est prévue...
 

Yves et Paul


S'en suivit donc Les 3 Fromages, des bretons distillant un rock'n drôle et enragé en toute simplicité. Avec un nom trouvé un soir de commande de pizzas et une présence scénique au poil, les trois clowns se sont tout de suite imposés grâce à leur tube « La Tartiflette », un titre particulièrement apprécié en cette région connue pour ses fromages. Entre punk rock, heavy métal et un petit penchant celtique, autant d’influences leur venant de leur enfance mais aussi de la scène rock française actuelle, les trois complices délivrent un rock survitaminé entre Blink 182 et les yéyé-punks des Wampas.

Affichant un réel plaisir de jouer, Tibo le guitariste (et qualifié par les autres membres de « rigolo et tête en l’air » du groupe), Eric, « le beau-gosse à la tête sur les épaules », mais aussi bassiste, et enfin Willy le batteur « improbable » ont su réveiller à coup de riffs bien énervés et de solos de batterie survoltés le millier de festivalier qui s’était légèrement endormi pendant le changement du fait de la chaleur. Et même si ils n’étaient pas en terrain connu, les refrains présents sur leur album Cheese Power sont tellement efficaces que le public n’a pas eu de mal à les reprendre en chœur avec eux pour une ambiance à son apogée. Leur humour potache, leurs jeux de mots et leurs rock’n roll énergique ont également participé à créer une sorte de continuité avec le show des Fatals Picards, en un peu plus énervé.

Et arrive l’un des temps forts de la soirée : le featuring avec les Fatals Picards sur « Punk à Chien », déjà fait à plusieurs reprise, où les deux groupes ont fusionnés pour n’en faire plus qu’un laissant l’espoir d’une belle et joyeuse future collaboration, et conduisant ainsi la salle au délire. Des amateurs de fromages qui risqueraient donc bien de repasser par la Franche-Comté tant ils ont été apréciés et ont semblé eux-mêmes apprécié la visite. 

Enfin, les Celtivales se sont achevées sur une note définitivement punk avec un concert plutôt original : une battle punk rock durant laquelle se sont affrontés les incisifs Guerilla Poubelle, les plus théâtraux Diego Pallavas, les électriques Nichiel’s, les tout simplement Intenables et enfin les plus amateurs mais tout aussi motivés Justin(e), tous en tournée pour fêter les 10 ans de la maison de disque Guérilla Asso. Un show qu’on attendait donc rôdé, mais qui s’est révélé peu organisé. En effet, les pétrifontains ont dû attendre près d’une heure entre les deux concerts pour une installation plutôt minimaliste (un ampli de gratte, un baffle pour les basses et roule ma poule !), faute de balances déjà faites, alors manque de professionnalisme ou étiquette punk ?
 

guerilla asso, celtivales, report, 2013
 


Cependant une fois le live lancé, les morceaux se sont enchainés à un rythme soutenu, rythme permis grâce aux deux batteries présentes sur scène pour ne pas perdre de temps en transitions pour un résultat carrément épique. Même si nous n’avons pas réellement assisté à un battle mais plutôt à un featuring puisque chaque groupe reprenait un de ces titres et que l’ensemble des cinq groupes participaient au chant et aux chœurs. Une battle pas très propre donc, mais très dynamique dans une ambiance résolument punk qui a achevé cette dix-septième édition des Celtivales dans une atmosphère survoltée mais toujours dans la bonne humeur. Enième preuve que la scène rock et indépendante française a de beaux jours devant elle…
 

Crédit photos Fatals Picards : Mathilde Bonicki 

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