Kaviar Special – Kaviar Special

Kaviar Special en période de fêtes. Ca semble s’annoncer plutôt bien. Mais pour en savoir plus sur le groupe, c’est mission impossible. Le web est avare en informations. Seuls éléments glanés sur la toile : les mecs sont quatre et sont de Rennes. Après quelques démos et EP, Kaviar Special est leur premier LP. Il sort sur les labels Azbin Records et Howlin Banana Records. Le collectionneur appréciera le LP blanc et la pochette dessinée d’inspiration psychédélique.

Les Kaviar Special sont un groupe garage pop punk surf (je suis sur qu’on pourrait encore démultiplier les sous genres mais je préfère m’arrêter là). Le morceau d’ouverture "Dating A Slut" se place du coté du punk festif. Le chant fait penser aux enregistrements lo-fi des Sex Pistols. Quatre accords et de la disto, nous voila dans le bain. Un petit solo façon punk classique mais efficace. Un esprit festif est bien présent et rappelle l’énergie fédératrice des Pogues.

Avec "Shirley" on est aussi dans un registre qui lorgne vers les Clash et leur punk simpliste mais entraînant. A –t-on déjà fait mieux que "White Riot" (avec deux accords en plus) ? Ce "Shirley" est donc un exemple parfait de punk mélodique. Mélodie accrocheuse, refrain ultra facile à retenir et nous voila avec le morceau dans la tête pour toute la journée. Merci les Kaviar Special.

"Poison Cake" est dans un registre plus garage avec une section rythmique martiale. C’est carré. On balance quelques gros accords plein de fuzz. On imagine Townshend faisant ses légendaires moulinets en fermant les yeux. Pas mal comme référence.
 


 

Morceau punk par excellence "Please Don’t Come In" nous dit en deux minutes et force guitares saturées de ne pas venir. Mais la musique est entraînante, le riff est accrocheur et on devient frondeur en bravant l’interdiction demandée par le chanteur. On tient là du bon gros punk rock facile d’accès.

Le coté surf des Kaviar Special est aussi très développé. "Summer" a la fraîcheur des hymnes surf des Beach Boys mais plutôt repris à la façon des Ramones sous acides.  "#1" a des vocaux surfs dignes des grands noms du genre et un son fenderien rappelant les Trashmen. On n’est pas loin du surf traditionnel avec ce "#1" à écouter en revenant de la plage juste avant (ou pendant) l’apéro. Le morceau gagne en puissance tout au long des 3 minutes 40. On est là dans du surf punk mélodique. C’est bien réussi.
 


 

"Bored To Death" est encore à ranger au registre des titres "surfisant" mais quand même bien bourrin, un rien garage. Le solo fait aussi penser à des expérimentations de Sonic Youth période audible.

L’esprit empoisonné d’Ivy et la lumière intérieure des Cramps ont inspiré des morceaux comme "Dead" avec un son twangy trash caractéristique. Les vocaux ressemblent aux  débuts de Green Day ou des Hard-Ons. Du rock pur jus. "Mr Pickle" fait tourner un riff simple bluesy mais pimenté. Simple mais efficace. Un petit solo concis et puissant et on envoie du bois sans mollir. C’est puissant.

Autre tube crampesque au titre évocateur, "Ptit Cul", en français dans le texte. On aurait pu s’attendre à des paroles évocatrices. Ce ne sera pas le cas, c’est un surf instrumental rappelant les Phantom Surfers avec quand même un peu de disto en plus. Plus récemment, ca rappelle le dernier Taikonauts, chroniqués, il y a peu sur le webzine. La fin part en sucette et doit donner lieu à des live intéressants.

Rayon blues poisseux, "Untitled Relationship". On plonge dans une de ces ambiances marécageuses chères aux Cramps. On s’attend à croiser une "Creature From The Black Leather Lagoon" ou autre bestiole répugnantes autour de ce titre qui clôt l’album en nous prouvant que les Kaviar Special peuvent se rendre dans d’autres territoires que ceux qu’ils nous présentent majoritairement dans cet album éponyme.

En tout cas, du caviar pour Noël, ça ne mange pas de pain. D’accord, je plaide coupable pour la blague culinaire pourrie. Reste que les Kaviar Special nous font passer un bon moment avec un style tournant autour du garage punk à forte influence des Cramps mais aussi très imprégné de surf instrumental. Un beau mariage à découvrir rapidement.

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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