Kaylz – Obsidian Echoes

La grande famille du rock français n'en finit plus d'étonner. Si notre scène nationale n'a jamais eu à rougir (Boucherie Productions, Mano Negra, Bérurier Noir, et on en passe...), ses représentants les plus illustres se sont plus volontiers dirigés vers des styles punks / alternatifs. Niveau rock lourd, les groupes français semblaient condamnés à évoluer au mieux en deuxième division, peinant à proposer des productions aussi bien ficelées que leurs homologues anglo-saxons. Mais les années 2000 ont vu la naissance de jeunes loups qui n'en finissent plus de se multiplier et de s'améliorer. Après les excellents Glowsun, Abrahma, Rescue Rangers, Domadora (on pourrait continuer longtemps), on a aussi eu droit à des albums plus barrés qui nous proposaient une musique instrumentale inclassable. Si la musique de Kaylz (qui est apparu à plusieurs reprises auprès de certains des groupes précités et est du coup plus moins attaché à la scène stoner) n'est pas aussi tournée vers l'ambiance que celle de Saar, dont nous vous avons parlé récemment, elle n'en demeure pas moins sinon unique en son genre, en tous cas résolument anticonformiste et, c'est bien ce qui nous intéresse ici, aussi intéressante qu'agréable à l'écoute.
 

Le trio Grenoblois a donc décidé de proposer une première fenêtre sur son univers avec cet EP au titre délicieusement bien trouvé Obsidian Echoes. Pourquoi bien trouvé ? D'abord c'est classe. Ensuite, la musique de Kaylz semble sortie de la roche. Massive, imposante, comme une force qui sommeille et qui porterait les marques d'une puissance enfouie profondément. Car Kaylz apprécie tout particulièrement mélanger l'impact des riffs massue avec des ambiances beaucoup plus fines et mystérieuses. Là où le trio peut éventuellement être rapproché du stoner (même si on reste bien loin de toute Kyuss-erie), c'est qu'il base sa musique sur la répétition de boucles, d'où un effet éventuellement hypnotique, encore que ce ne soit que partiellement le cas, ce qui d'ailleurs est un peu dommage. Car si on apprécie que le groupe n'oublie pas de rester un tant soit peu efficace et évite de se perdre dans des pistes interminables (en cela, les grenoblois gardent leurs distances avec l'ambiant), on regrette également que le groupe oublie un peu de proposer des mélodies véritablement marquantes. Car s'il n'y a pas de développement suffisamment passionnant pour marquer l'auditoire, on veut alors des mélodies catchy !
 

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Kaylz propose clairement une musique intéressante, mais n'a pas encore pleinement réalisé son potentiel. Il est difficile de véritablement mettre le doigt sur ce qui manque à la formation, et pourtant tout n'est pas encore au top. Si la musique des grenoblois doit très bien fonctionner en live, la même chose n'est pas complètement vraie en studio. Le trio a clairement une identité bien forgée, un son bien à lui, mais ces 4 titres restent un peu tendres pour pleinement convaincre. La démarche est à saluer, le résultat n'est pas encore tout à fait à la hauteur. Reste que le trio est jeune et que sa volonté farouche de forger une musique qui lui ressemble, loin de toute concession à la facilité, est pleine de promesses. C'est donc avec un enthousiasme réel que l'on attendra la suite des aventures de Kaylz, qui s'il n'a pas encore imposé sa marque, n'en a pas moins attiré notre attention de la meilleure des manières. A suivre...

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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