Vincent Lemaitre, chanteur des Dorian’s Grace

Approchez, approchez Mesdames ! Approchez Messieurs ! Venez prendre votre claque, un bon coup de pompe dans la tronche. Le rock est de retour ! Vous le sentiez gronder en vous ...? Il est là et les Dorian’s Grace vont vous assener leurs Lyrics décadentes et leur sons destructeurs. Levez-vous ! Il est encore temps de se rebeller et de faire tomber les idoles qui nous empêchent d’être libre… Enfin libre !
Libre, eux, ils le sont, et nous le prouvent à chaque fois sur scène. Et maintenant que l’EP est sorti, on peut le dire, la conquête a commencé.

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Pur groupe de Rock, à la recherche d’un son vintage agressif et authentique. Ces 4 Normands ont formé ce groupe en 2012. Leur credo c’est le Rock, le vrai, celui que l’on prend dans les dents en concerts et on rentre chez soi avec les oreilles vrombissantes… Ils sont issue du mouvement grunge et du rock anglais, et surfent sur des collines sableuses du désert américain, les dunes du desert rock, autrement dit du Stoner Rock dans toute sa splendeur. Un son évidemment inspiré des QOTSA, Foo Fighters, Led Zepplin, The Doors, mais aussi d'un autre dandy du Rock'n'Roll Monsieur Jack white et de ses beside projects comme The Dead Weather.

Line up :
Vincent Lemaitre guitare + front lead
Pierrick Noel guitare + vocals
Yannis Lemarchadour batterie + vocals
Paul Briand bass + vocals (un petit air du grand Dany, non…)

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Saybas79 : Pourquoi un chien qui fume sous un haut de forme ?
Vincent Lemaitre : On a donné carte blanche à Monsieur Nicolas « magique » Blanchard, qui nous a taillé ce joyau graphique et l’univers du groupe est superbement mis en valeur, le coté dandy un peu décalé nous a tout de suite parlé.

S : Quid du grand retour de KYO ?
VL : ça ne nous rajeunit pas. Ah ah ah !

S : Trève de plaisanterie passons à des choses sérieuses, dans quel mesure vous faites un hommage à Oscar Wilde ?
VL : Dorian’s Grace est un hommage à Oscar Wilde, surtout avec son roman Le portrait de Dorian Gray, qui parle de l’exploration des liens entretenus entre la beauté, la décadence et la duplicité… Nous faisons très attention aux textes chez les autres aussi, on a une fibre littéraire et pour moi tout être humain devrait avoir lu ce livre. Je suis vraiment heureux d’entendre : "Ouais grâce à vous je me suis plongé dans cette œuvre et j’ai aimé ce que j’y ai lu", ça nous est déjà arrivé de l’entendre après un concert et c’est une petite victoire à titre personnel de faire un peu la propagande de cette façon de voir les choses.

S : Parles moi un peu de l’EP qui vient juste de sortir.
VL : En fait les 4 titres de cet EP sont les tous premiers composés lors de notre formation, du coup on les défends avec force sur scène, car on les connaît bien. Le son de l’EP est un son massif. Je m’explique en fait Pierrick, ou Pierrot "la machine à Riff" comme on a l’habitude de l’appeler,  est depuis le début très attaché au son total analogique. Ils nous a tous convaincus et maintenant on ne voit pas comment faire autrement que de rechercher un son toujours plus authentique avec du grain et du relief. On a passé beaucoup de de temps en studio et refait beaucoup de partie de guitare pour que l’on en prenne bien plein la face quand on écoute le cd.

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S : Je confirme il ne faut pas écouter l’EP dans sa voiture, sinon les points du permis s’envolent aux vents !
VL
: Oui et bien c’est ça. Notre son se devait d’être puissant et j’espère que l’on y est arrivé sur cette EP. Nous n’aimons pas le son aseptisé, on cherche un son vraiment organique, afin de toucher personnellement chaque spectateur en live !

S : Que vas vous apporter la sortie de votre EP ?
VL : Déjà il était pas mal attendu : "Il fallait leur donner à manger, ils attendaient leur dose…" (Rires)
Et puis il fallait aussi faire fermer leur gueules à certains détracteurs. Tu sais quand tu fais de la musique tu prends des risques, tu te bouges, on est toujours au bord du ravin, et certains ne voit que le résultat c’est-à-dire le disque, tout ça est un peu frustrant. Sinon on a remporté le tremplin Tendances Ouest qui nous propulsé à l'affiche du "festival les Papillons de nuit", et sur la Grosse Radio nous participons au concours pour le tremplin du "SZIGET festival" à Budapest ! Yeah !

S : Quels sont les groupes qui vous inspirent sur scène ?
VL : The Dillinger Escape Plan est sans nul doute un groupe qui scéniquement parlant ne peux que nous inspirer. Ce n’est pas tout à fait ma came musicalement parlant c’est un peu trop bourrin, mais sur scène attention ils sont hyper impressionnants. Ça saute de partout c’est grandiose. The Hyves aussi ont la grande classe sur scène, ils sont en costumes 3 pièces et te balance du punk qui arrache mais maîtrisé, TOP !

S : Peux-tu nous faire une petite explication de texte des 4 titres ?
VL : Pour "Steve Mc Queen", l’inspiration m’est venue juste sur un mot. Un gars en répète’ parlait d’un documentaire à propos de Steve Mc Queen et les paroles ont glissé toutes seules sur le papier. C’est l’histoire de Steve Mc Queen, ou d’un type s'en approchant, qui un jour en a marre de changer les couches de ses gosses. Il s’achète une moto et s’enfuit droit devant. C’est un thème un peu cliché certes mais il exprime un truc vachement profond et très universel de nos jours je trouve.

Ensuite vient le morceau "Second Breath", il est venu naturellement d’un jet, c’est un morceau plus personnel, qui est venu avec une humeur. Il parle à une femme à laquelle on dirait quelque chose du genre "lâche du mou, laisses moi faire ce que j’ai à faire et je reviens après."

"Train to nowhere" est une métaphore, à propos d’une ancienne relation qui n’allait nulle part. Il s’agit là plus d’une leçon d’humilité qu’un message de colère.

Enfin "Silent Shouter" parle des "hurleurs silencieux". Elle parle de ceux qui sont discrets mais tellement riches à l’intérieur, à l’opposé des faux semblants, des extravertis qui lorsque l’on gratte un peu la surface sont complètement vides en fait.

Bref mon truc c’est vraiment l’observation. Je me mets à la place de l'observateur, et je m’inspire énormément de ce que je vois dans les bars, dans la vie du quotidien, tout en me mettant toujours un peu en retrait pour mieux apprécier.
Si tu tends un peu l’oreille dans la vie en général tu vas entendre un grondement, une rébellion qui monte depuis un petit moment, et c’est là que le retour du vrai Rock prend tout son sens, à l’inverse des courants actuels genre hip hop électro-pop qui ne correspondent plus à rien, les gens attendent ça. Et c’est là que l’on pointe notre museau, on fait du rock mais nous sommes lettrés et éduqués, d’où une certaine duplicité.

S : Quelle est votre position par rapport à des RATM et autres groupes de rock engagés politiquement ?
VL : Perso, je ne suis pas pour. Je crois foncièrement que l’être humain est un être conscient et responsable, il n’a pas besoin de musiciens pour s’entendre chanter ce qu’il devrait penser, pas de prétention dans la musique. C’est sûr nous ne sommes pas content de ce qui se passe, on a les nerfs ! Mais il faut plutôt rigoler, faire du rock est en sorte un exhutoire. C’est notre propre distillerie, dont on ne retient que le meilleur.

S : Votre fan base est impressionnante, comment vivez-vous cela ?
VL : Très humblement on est les premiers surpris, et tellement heureux. Il y a même des filles qui sont capable de faire plus de 200km pour nous suivre sur une date,..., et ça fait très plaisir de les voir à chaque fois au premier rang. Nous participons à plusieurs tremplins et nous les remportons parfois. Nous allons jouer dans ce beau festival des papillons de nuit et tout ça c’est grâce à la propagande de nos fans toujours prêts à dégainer pour nous soutenir, c’est super !

S : En Mars vous avez fait la première partie des ShakaPonk à l’autre canal de Nancy, pendant leur tournée des clubs, quelles furent vos impressions ?
VL : énorme, un club pour les Shaka, c’est minimum 1300 personnes, alors du coup pour nous c’était quand même pas mal. Mais le club permet une bonne proximité avec le public, on est debout sur les retours et on hurle juste à côté de leurs visages, c’est une intimité un peu flippante mais tellement bonne ! Avec notre ancienne formation nous avions fait une première partie au Zénith de Caen, et une foule plus grande, c’est moins stressant car devant tu as une foule plus anonyme alors que si tu te plantes en club ça se voit direct.

S : Quel est votre avenir proche ?
VL : Et bien là c’est le temps des festivals, le Rock dans tous ses états, le festival des papillons de nuit et pas mal d’autres dates, peut-être le Sziget ?!. Cet été on va se remettre rapidement à composer pour sortir un autre EP au plus vite ou un album, on verra ça tous ensemble.

S : Qu’est-ce que vous pensez du format EP ?
VL : Et bien ça nous plaît bien, les auditeurs sont à l’heure du numérique qui accélère le temps des groupes musicaux surtout les groupes non-établis, donc il faut réagir vite. Au-delà du côté économique c’est un format souple donc intéressant. Un album c’est aussi bien, c’est fondateur, c’est une façon de marquer son temps. Un EP bien agressif avec un bon visuel c’est une vraie petite bombe !

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crédits photos : Ronny

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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