Opus of a Machine – Simulacra

Depuis l'éclosion de Karnivool ou Dead Letter Circus, on sait que l'Australie est une terre propice au rock alternatif / progressif, et ce premier album d'Opus of a Machine en est une nouvelle preuve. S'inscrivant dans la droite lignée d'un Karnivool, en plus prog tout de même (les musiciens citent volontiers Opeth, Oceansize ou Frost* parmi leurs influences, au même titre que Tool ou Devin Townsend), le groupe propose donc une musique progressive, mais pas que. Les rythmiques de plomb viennent parfois s'inviter à la fête ("The Feeding", une bonne boucherie) et rappeler que le métal est une influence importante, même si la plupart du temps, tout en faisant preuve d'énergie (les guitares, accordées très bas, n'ont clairement pas été nourries au slim fast), les musiciens privilégient la mélodie.
 

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La formule est au premier abord assez bien trouvée : conjuguer des phases douces et mélancoliques ("Crack in the Soul" et son petit côté Opeth) avec de l'énergie parfois très relevée et des passages aériens, le tout en restant toujours sur la frontière entre rock et métal. Le niveau instrumental est assez relevé, la production puissante et claire (même si le son est trop compressé), les compositions sont assez bien charpentées... Mais, il y a un mais, pour un groupe qui privilégie les mélodies, celles-ci ne sont pas assez marquantes. Opus of a New Machine cherche à compenser son manque de qualité d'écriture en s'en remettant un peu trop souvent à ce bon vieil artifice du refrain massif qui débarque de nulle part. Si le refrain est bien trouvé, ça peut passer comme une lettre à la poste; dans le cas contraire, c'est insuffisant pour garder l'auditeur accroché, ce qui est trop souvent le cas ici.

Sans compter que si la voix "secondaire" (les deux guitaristes se partagent le micro) est agréable, même si son timbre est tellement proche de Maynard James Keenan qu'on se demande si c'est un simple hasard (vous avez remarqué le nombre de chanteurs qui cherchent plus ou moins consciemment à singer MJK ? dans le cas présent, jetez une oreille à "A Slow Embrace"), le chant principal, pas désagréable, se retrouve parfois à la limite de la justesse (la chanson titre "Simulacra" pique un peu), pas tant du fait de lacunes du chanteur d'ailleurs que d'erreurs que de lacunes harmoniques de la compo. Pas besoin de connaître le solfège pour se rendre compte que ça sonne un peu faux ici et là, la voix ne s'accordant pas toujours avec les guitares, quand la mélodie ne tente pas de se faire excessivement tarabiscotée et rate le coche.
 

Sachant qu'il ne s'agit après tout que d'un premier album, on pourrait sans doute chercher à être plus conciliants. Mais dans le monde de la musique d'aujourd'hui, le premier album est une étape essentielle. Si Opus of a Machine possède des qualités indéniables, il souffre néanmoins de gros défauts de jeunesse qui empêchent sa musique de réaliser son plein potentiel, de sorte qu'on écoute cet album sans déplaisir, mais sans passion. La prochaine fois ?

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NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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