Cool Cavemen – Funkloric trip

Funkloric trip est le 3e album groovy-rock-folk-néandertalien d'un groupe lillois qui fête cette année sa décennie d'existence. Les 7 musiciens sont sérieux, musicalement très sérieux. Il y a du boulot derrière, une technicité maîtrisée. Et tout ça pour servir le groove festif et l'humour potache. C'est quand on gère en amont que l'on peut se permettre des fantaisies.

La légende raconte que «c'est au cours d'une paisible retraite au Tibet, en Afrique que Vince (chant), Steve Canett (guitare), Tomasson (batterie), Tomasito (saxophone, percussions) et Guiguit (basse) se sont rencontrés. Lors d’un repas métidati...médati...médi... Où qu’on réfléchit en silence, chacun se mit à beugler (chanter) cogner (taper), gratter (gratter) jusqu’à se faire éjecter par des moines alors incapables de contrôler leurs petits corps sexys mus par un groove multipolaire : les Cool Cavemen étaient nés. Décidés à traverser flaques, mers et océans pour parfaire leur art, ils sont bientôt rejoints par Dam (guitare) et Raph (Basse), deux musiciens croisés lors d’un concours d’imitation de Bourvil à Namurrr.»

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Les Cool Cavemen nous entraînent tout autour du monde au fil de 19 titres qui vous coinceront un sourire entre les oreilles pour longtemps.
On prend tout d'abord l'avion pour la Belgique en passant par la côte d'Azur (oui, c'est sur le chemin en partant de Lille, tout le monde sait cela), et les escales ensuite s'enchaînent pour un voyage dans le temps et l'espace. Vous pourrez entendre entre autres des sons du Brésil, des États-Unis, de Pologne, d'Italie, des années 70, de l'âge de pierre et de l'enfer. Chaque morceau s'inspire plus ou moins librement des ambiances musicales des pays et époques cités, ce que démontre l'équation scientifique du «GroooOOOvy rock» :

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Mais à quoi ressemble un album funklorique ? Eh bien... à tout. On retrouve un son qui fait bien penser aux FFF, mais pour ceux qui connaissent, impossible de ne pas penser aux Belges Stellla également.On hésite à classer la bête entre les Red Hot Chili Peppers et les Fatals Picards, à mois de la rapprocher de Ska-P, mais combiné avec Jamiroquai... les types maîtrisent tout et se permettent le luxe de jouer d'un air nonchalant et bourré d'humour. Malheureusement, par moments, ça donne l'impression que les gars font plutôt de la musique pour leur bande de copains.
On peut penser aux Stouffi the Stouves pour le côté fourre-tout et polyglotte, mais le son touche plus au folk, on aimerait apprécier ces joyeux drilles lors d'un festival entouré de chopines, un peu comme la Horde.

Ça, c'est la caution rap, et la seule vidéo de l'album disponible pour le moment.
 

Funkloric Trip est album assez lourd, mais on n'attend pas d'hommes des cavernes qu'ils donnent particulièrement dans la légèreté. C'est une musique pour tailler des menhirs en se tapant sur le bide, ce que vous vous retiendrez de faire à grand-peine sous les percussions de «Primitiv-man» (le super-héros qui se déplace avec.. ses jambes !).
Tout de suite après, changement de décor, on hisse les plaines en carton et on fait passer les virevoltants pour «Bufallophil» et son banjo du far-west. Bataille de saloon bienvenue avant de redécoller pour une autre partie du monde, et plonger dans le jazz de «Paname et Ricain».
Escale au Moyen-Âge pour une ballade à la guitare sèche réhaussée de basse, mais aussi de chœurs et de ménestrel pour un «Killian et Kevin» à double sens.
Si vous préférez du français et un refrain qui vous collera aux oreilles, les cuivres de «Belgique mon Namur» vous accueillent en début d'album.
Mais on ne peut pas citer toutes les chansons ; si ce tour du monde vous déroute un peu, si vous êtes «Lost in Translation», pas de panique, le vol retour est pour bientôt. Une dernière «Polka-Vodka» pour la route ?

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Pour conclure, cet «album de l'immaturité» foisonne, on ne s'ennuie pas une seconde, et les 80 minutes du voyage passent sans turbulence, contrairement à ce que l'on peut attendre d'un style musical si particulier.
Attention, ce n'est toutefois pas fait pour danser, et les morceaux sont trop disparates pour installer une ambiance particulière. Il s'écoute plutôt lors d'un trajet seul afin meubler le silence ; ou par petits bouts choisis pour se réveiller le matin.
Notons également l'accumulation de clichés. Certes, c'est de l'humour, mais on ne rigole pas avec le grand public comme avec ses potes, et cet aspect peut lasser à la longue. Mais comme toutes les œuvres des Cool Cavemen, cet album est disponible gartuitement en téléchargement, alors n'hésitez pas à piocher vos morceaux préférés pour les ajouter à votre mix perso !
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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