Zebra – Mambopunk

Forcené du son, j'ai déjà eu plusieurs vies musicales, j'ai toujours 10 projets sur le feu, j'ai une tête de chef sioux dans l'un des titres de mon nouvel album et, si j'étais effectivement un indien, le zébre serait forcément mon totem. J'ai une émission sur La Grosse Radio Rock où je suis comme un poisson dans l'eau (ou un zèbre dans la savane donc...), côté irrévérencieux et sale gosse oblige ! J'ai trituré, manipulé, mis à poil et refringué les plus grands standards musicaux, comme les titres les plus improbables... Je suis, je suis, je suis...

Cettte intro que n'aurait pas reniée Julien Lepers pour vous parler évidemment de Mambopunk, le nouvel album de Zébra (ou DJ Zébra, ou Antoine ex- bassiste de Billy The Kick ou...). Ne hurlez pas comme ça que vous aviez la réponse, elle était écrite noir sur blanc dans le titre de cet article, personne n'est dupe.

Zebra, Mambopunk, chronique

Zébra ne fait pas mystère de ses ambitions dans le domaine de la musique : ce qui l'intéresse c'est le frisson, le rock bien balancé et taillé pour faire suer à grosses gouttes.

Le premier titre "Choisis ton camp, camarade" nous catapulte illico dans le vif du sujet et les grandes lignes sont tracées : paroles rentre-dedans en français dans le texte (comme sur neuf et demi des onze titres), arrangements cuivrés, swing bien senti et clins d'oeil rockabilly.

"Peau de Zèbre" (premier single de l'album) et "J'étais un voleur" enfoncent le clou avant le très grinçant et jouissif "Tu chantes comme une" (petite pute...)

La première moitié de la galette s'achève sur "Du sang sur les murs" (2ème single, également en rotation en ce moment même sur La Grosse Radio Rock).
Petit sample ironique d'intro (extrait d'un journal télévisé dans lequel Fillon promet "du sang sur les murs" et on tente en vain de l'imaginer dressant ses petits poings...) et montée énorme de cuivres (si tu ne chantonnes pas "Pô-pô-pôpô-pôpôpô' sur ces premières notes, c'est que tu es un robot. Je te conseille un petit test de Turing pour te le voir confirmer).

Suit cette définition du rock qu'un grand Larousse ou un petit Robert ne produira jamais :

"un poing dans la gueule,
du sang sur les murs
un parfum d'orage,
une odeur d'accident de voiture"


Le refrain de "Du sang sur les murs" agira sur vos semelles comme le marteau du médecin sur vos genoux et ce battement incontrôlable marque l'entrée dans une partie tout à fait différente de l'opus zébré.

Si on reste définitivement dans l'ambiance festive et le déchainement musical jouissif, les oeillades répétées au rock français ("ça c'est vraiment toi", "c'est ton style" dans le refrain dont nous parlions juste avant) cèdent la place à des références plus internationales.

Le très spencerien "Alleluia Everybody" - soit dit en passant le titre que je repasse en boucle tous les jours depuis que j'ai l'album en main - pourrait être tout droit sorti d'Acme, le superbe album orange et rouge du Blues Explosion. P... ce que ce morceau est bon ! "JE VEUX...", vous allez le hurler, devant la scène ou dans vos salons, je vous le garantis.

Alors, bien sûr, on va m'objecter tout de suite que" -Tatata- la soit-disant deuxième partie plus internationale comprend quand même une reprise de Miossec" et que "Miossec n'est pas vraiment né à Détroit ni à Liverpool".
Soit garçon, mais ceci n'est qu'une sympathique parenthèse (très fine allusion au titre même du morceau "Chanson sympathique") et on enchaine tout de suite avec le premier des deux titres en anglais de la tracklist "Naked in Paris" qui, pour le coup, nous offre un beau moment d'une pop bien chaude au refrain sifflé qui vous restera longtemps en tête. Ce morceau est parfait pour se rendre compte du superbe boulot de production de Marlon B (Brigitte, Nach...)

A suivre, je te le donne dans le mille, le deuxième morceau anglophone. "Someone to love" - Ou presque - puisque la langue de Chuck Berry côtoie à quasi égalité celle de Catherine Ringer. La longue réverbe type "à plaques" sur la voix fait immanquablement penser aux chanteurs américains de la grande époque, sentiment tout de suite contrebalancé par l'omniprésence des cuivres, les intermèdes... brésiliens (si-si) et les passages français. Un métissage totalement réussi et explosif comme seul un chimiste hors pair tel que Zébra peut nous concocter.

"Mambopunk", avant-dernier titre, donne son nom à l'album et s'ouvre sur une intro... punk et enchaine avec du... mambo. Ce qui m'obligerait à réitérer la formule écrite deux lignes plus haut si j'étais fainéant. Je vous conseillerais plutôt de jeter une oreille à ce qui semble totalement improbable sur le papier et qui fonctionne encore une fois à plein tube. Si The Clash rencontrait... aïe je ne connais pas de groupes de mambo connus et je ne vous ferai pas l'affront de consulter Wikipedia en fourbe. La rencontre fait mal. Croyez moi sur parole. Ou plutôt, ne me croyez pas et filez écouter ça !

Conclusion festive comme il se doit avec un "Fête à la maison", une fête qui se termine d'une manière inattendue et décalée comme il se doit.

Si on vous apprend, depuis que vous avez le permis, à ne pas mordre les zébras, on vous conseille pour notre part de croquer dans ce Zébra là à pleines dents !

"Mambopunk", Zébra
- Zebramix -
déjà dans les bacs

En tournée :

  • 26/02 RENNES
  • 8/02 EVREUX, L'Abordage
  • 4/03 PARIS, L'International
  • 6/03 CLERMONT FERRAND, Le Baraka
  • 15/05 HAM, Salle des Fêtes

etc. (dates à retrouver sur LaGrosseRadio.com ou sur le site officiel de Zébra )

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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