Nadejda – Ladies ‘n’ Gentlemen

Après des débuts audacieux en 2012 sur un album éponyme de 11 titres, le groupe lyonnais Nadejda sort un EP de 4 titres à la toute fin 2014, L'n'G. Celui-là même qui nous intrigue ici. Parcours à l'envers diront certains, un LP puis un EP... Mais resserrer la production pour mieux la manier peut s'avérer être une démarche intelligente. D'autant plus que l'on retrouve dans ce nouvel EP, Chicago, un morceau de l'album qui a été ré-enregistré, gagnant au passage une trentaine de secondes pour que "Chicago [puisse] nous séduire quand tu fumes sous nos doigts". Ce n'est donc pas une erreur de production mais un nouveau départ. En sus, "Chicago" est la chanson qui m'a le plus marqué de ce 4 titres. La voix de John y est étonnement proche de celle du fameux JoeyStarr sur les couplets. Voix forte qui racle, agressive de désir, alternant avec le saxophone baryton de Rémi, plus langoureux, maîtrisé mais amoureux par ses suppliques hésitantes.

Bien sûr que cet album est rock, bien sûr j'évoque un rappeur pour parler de la voix du chanteur. Bien sûr... Bien sûr que je ne craque pas, j'aurais pu citer la ressemblance avec celle de Kémar de No One Is Innocent pour ne pas choquer les puristes et on ne serait pas sorti des balises, mais tout comme No One, Nadejda en sort allègrement justement. La voix peut également se faire plus punk par ailleurs sur l'incantatoire et hurlant "Au feu", "si les carnages t'écorchent peu à peu il faut des fils indignes" avec une belle montée en puissance. Nadejda, c'est plus que du rock. Le rock tape fort et pas forcément que sur la grosse caisse, sur les émotions surtout, comme un cri qui vient des tripes. Celui qu'on trouve dans le blues, plus satiné, dont Nadejda tire sa verve et c'est dans la Fusion que le groupe trouve sa fougue et son originalité. Le Blues, on le retrouve en ouverture avec "Ladies and gentlemen", avec son intro de guitare qui grésille, qui résonnerait très bien pour ce groupe taillé pour les concerts tant l'énergie se diffuse à forte dose avec une gouaille intense.

Nadejda, chronique, EP, L'n'G

En revanche, si l'on pense tout de suite à la possibilité de bouger son cul en balançant en l'air ses petits poings serrés à un concert de Nadejda, c'est aussi car l'EP sent le tout fait à la main qui nous donne envie de plus ! On a pas mal parlé de la voix de John ci-dessus plus pour ce qu'elle est que pour ce qu'elle nous raconte car si l'on en saisit la puissance, le mix ne nous offre par moment que modestement les moyens d'en saisir les paroles qu'elle nous narre. Il y a néanmoins un travail appréciable de la voix par un rendu de dédoublement particulier dit diphonique augmentant encore son amplitude. Le reste des prises instruments résonne live mais le but semble être atteint. Ce que les originaires du Rhône-Alpes pourront vérifier lors des prochains concerts de Nadejda :

27 mars, 20 heures, Tremplin des Amis du Travailleur Alpin 2015, Grenoble
2 avril, 20 heures 30, Bar des Capucins, Lyon
17 avril, 20 heures, Brock'Art Café, Chambéry

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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