The Last Killers – Dangerous

Depuis quelques années le label mythique du Havre, Closer Records a décidé de revenir aux affaires après un silence radio de plusieurs décennies. Le label de Philippe Débris frôle même l’hyperactivité puisque depuis 2013, ils ont signé quelques grosses pointures du garage punk comme Peter Zaremba des Fleshtones ou encore distribuent les bouquins bien rock 'n' roll de Serge Deft. Mais cette fois-ci, c’est de quatre italiens originaires de Ravenne dont il est question : les Last Killers. Et à l’écoute de leur album Dangerous, on se dit que Closer est encore un fois tombé sur une pépite.

Dès l’intro de "Sleep Around", on voit vite à qui on a affaire. Les Last Killers vénèrent certainement les pianistes rock ‘n’ roll et le garage punk sixties. D’accord, en voyant la pochette de Dangerous, leur nouvel album, on pouvait s’en douter. En tout cas, on peut raisonnablement penser que les italiens ne sont pas là pour faire de la figuration. Et c’est ce qu’ils s’efforcent de nous démontrer durant tout l’album.

"Dangerous", on vous rassure n’a rien a voir avec le titre de Michael Jackson. Ca respire le garage punk et le rock 'n' roll pur jus. Difficile de ne pas penser à la feu Jim Jones Revue quand on écoute les Last Killers. Le chanteur s’époumone comme un possédé, le clavier furieux nous rappelle un mélange des meilleurs du genre.

"She’s Got It" est toujours un de ces gros rock ‘n’ roll où tout le monde se sort les tripes comme si sa vie en dépendait. Cette petite note aigüe de solo de piano vient vous chatouiller le pavillon de manière obsessionnelle en vous rappelant que le rock 'n' roll n’est pas près de mourir. "Burn Down" emporte tout sur son passage avec une fuzz enclenchée bien comme il faut, potards à fond, pour mettre en orbite un solo de piano dévastateur. L’esprit de la Jim Jones Revue n’est pas allé bien loin et s’est certainement réincarné chez les transalpins furieux !!! "Cookin Inside" est un pur titre garage sixties qu’on pourrait trouver sur les compils du genre. Fuzz à 11 et même plus… Riff roboratif et accrocheur en diable. Les harmonies vocales sont soignées. Bien joué.

Dans Last Killers, il y a killer… Killer, c’est bien le surnom de Jerry Lee Lewis qui doit frémir de plaisir quand il entend un groupe actuel sonner comme lui il y a 50 balais. Avec la reprise du "Slow Down" de L. Williams, les Last Killers restent dans l’esprit et le tempo ne faiblit pas. Comme c’est un groupe italien, je ne résiste pas à la blague facile qui sera le point d'orgue de mon article : "Ils jouent vraiment dans le bon tempi !!!

Sinon, mention spéciale pour le chanteur dont les "wooooow" rugis toutes les trente secondes n’ont rien à envier à ceux de Gerry Roslie des Sonics. Little Richards, c’est une référence quand on joue dans le style des Last Killers. Et ces derniers n’hésitent pas une seconde à s’attaquer à une reprise du maitre. "Oh My Soul" est une véritable débauche de furie orchestrée de mains de maître par les transalpins. Rentré dans les ordres, le prêcheur fou doit être fier de ses ouailles.

S’il était encore besoin de le démontrer, les Last Killers n’en font qu’à leur tête. "I Don’t Care" en est la preuve. Le message passe en moins d’une minute. Précis et affuté, nous ventait un maitre footballistique de la finesse et du bon goût, il y a quelques années… (Pour les plus jeunes ou les non footeux, tapez Cantona pub Sharp et l’ami wiki éclairera votre lanterne).

Making Of de l’album Dangerous


Un groupe comme les Last Killers se devait de faire sa révolution. Et pas plus tard que maintenant. "Revolution (now)" est un morceau un peu plus alambiqué. Beaucoup plus pesant que ce à quoi le groupe nous a habitués. C’est du lourd. Ca sonne stoogien. Pas mal non plus comme référence. On pourrait même y trouver quelques notes psychédéliques sur la fin du morceau… "Movin Out" revient aux ambiances stoogiennes déjà énoncées plus haut. Un petit coté crampesque aussi est bien présent.

"Do It Again" avec son intro parlée et son riff puissant peut rappeler les productions du Blues Explosion. On est ici encore dans l’urgence du rock 'n' roll viscéral. On sent que les gars ont ça dans les tripes. On utilise quelque bidouillages électroniques façon theremin ou un truc du style, chose dont Jon Spencer est aussi friand.

Cet album Dangerous est un pur concentré de rock 'n' roll. Les Last Killers tirent leur épingle du jeu et nous livrent un opus varié à écouter d’une traite. Une véritable baffe. Pas une révolution mais une putain de bonne dose d’adrénaline. Maintenant que la Jim Jones Revue est sur la touche, la place de leader de la famille de rockeurs des années 2010 est à prendre. Et avec ce nouvel album Dangerous, on ne doute pas que les Last Killers soient sur la liste des postulants.

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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