The Vaccines – What Did You Expect from the Vaccines

The Vaccines, c'est le nouveau groupe anglais à ne pas rater. C'est du moins de cette façon qu'il a été présenté à la face du monde par le mastodonte SONY.
Comme toujours avec les british, on se méfie du groupe à la mode, tant ce pays a l'audace de nous balancer des daubes à outrance tout en ayant une ébullition sonore et souterraine qui jamais ne s'est essoufflée. Mais quand on sait que Mr Liam Gallagher a daigné trouver leur musique "chiante et ennuyeuse", on se dit qu'il doit y avoir quelque chose, quand même...

"What did you expect from the Vaccines" est donc sorti mi-mars : leur premier album semble jouer de ce constat : Qu'attendions-nous des Vaccins ? Ben comme toujours, pas grand chose à vrai dire.

Pour faire un bon auditeur, il faut mettre de côté tout le barnum qui parasite l'écoute (pas toujours facile, je sais...) et s'installer confortablement. La première écoute est importante, et donnera l'indice indispensable : comment vais-je pouvoir apprécier cet album à sa juste valeur ?
Car, permettez-moi de poursuivre cette apparté et de développer ma théorie fumeuse : chaque album un tant soi peu solide révèlera toute sa sève à un moment précis, savamment étudié et mis en scène.
Ratez cette mise en scène et vous passerez à côté.
De la même façon qu'une tequila au petit-déjeuner perd de son efficacité, qu'un joint à la mi-temps est contre-productif, un album a un moment qui lui sied.
De la même façon qu'un Proust dans le métro se gâche, ou qu'un Lovecraft n'aime pas la plage, un album a un élément qui l'émancipe.

Ce qui saute à l'oreille à la première écoute, ce sont ces intonations surf US très 60's qu'avaient savamment détournés The Ramones, ces punk 70's à la coupe au bol.
A ce titre, les deux premiers morceaux sont très bons !
Et ce romantisme très british qui m'évoque rapidement les Smiths ("a lack of understanding").
La voix de Justin Young y est pour quelque chose, c'est certain.
Impeccable, parfois trop.

Soyons honnête, cet album contient des perles tubesques qui ne sont pas sans rappeler le talent des frères Reid, les trublions de Jesus and Mary Chain.
L'efficacité de certaines mélodies pop touche la partie de l'oreille la plus vulnérable : ces gars-là savent faire leur boulot.
L'album est produit de façon plus que convenable, en ce sens que la texture "garage" n'est pas dissoute dans un bain de coton. Elle donne au contraire toute son aura à la tristesse contenue de The Vaccines.
Mais alors quoi ? hein ?

Ben je l'aime cet album, je l'écoute régulièrement et il me procure un plaisir pantouflard. J'y suis en territoire connu.
Mais j'aurais aimé un peu plus de créativité, même si je conçois tout à fait que le rock n'a pas à se réinventer en foutant tout en l'air, qu'il pioche sans cesse et ce depuis la nuit des temps.
Je l'aime cet album, surtout quand la nuit tombe et que la bière est fraîche. A l'heure de l'apéro, lorsque le pigeon roucoule (si le pigeon roucoule...). J'ai trouvé le moment où il prend son envol (l'album, pas le pigeon). Mais je sais bien qu'il lui manque un truc, l'étincelle de la révolte, la liberté.

Néanmoins, c'est un groupe à suivre. Ils nous décevront ou ils nous surprendront. On verra.

ma note : 7,99/10

Site officiel de The Vaccines

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