Vile Caliber, c'est cinq gars de Helsinki qui font du gros rock énergique avec plein de bruit. À croire que ces Finlandais cherchent le cliché. Leur album, Tomorrow's for Those Who Dare, est sorti en Finlande le 22 mai mais s'exportera alentour du 6 juillet.
L'album s'ouvre sur un titre bourré d'énergie, « Dare to Love & Lose Control », qui sent le garage à motos et les blousons de cuir. Si la voix du chanteur était un peu plus grave, on aurait pris ça pour du Mötorhead. Mais le chanteur Arti pourrait tout aussi bien figurer dans un groupe pop et ça me fait légèrement grincer des dents. Chanson suivante, « Animal », qui commence par un rugissement de fauve... et continue sur cette petite voix plaquée sur une musique d'enfer. Va-t-il se faire manger tout cru par les distorsions de la guitare ?
Cependant, sur « Black Karma », le chanteur force sa voix dans les graves, les chœurs aboient derrière, la guitare crie, voilà que je secoue ma tête au rythme effréné de la batterie, je succombe et je l'écoute trois fois de suite, en fait ça passe tout seul. Après tout, ce chant donne un style.
Voilà déjà le moment de la respiration dans l'album, « Intertwine to inspire », le morceau lent avec des guitares acoustiques qui siéent tout à fait à cette voix nasillarde. C'est là où ça lève les briquets et où on s'ennuie vous savez… Bon, vers le milieu, le batteur n'y tient plus, il est pas là pour ça, c'est un Finlandais chevelu quand même, il tente quelques mesures un peu plus énergiques, suivies par une guitare électrique rockabilly. Mais ça reste le quart d'heure américain, avec fin à rallonge et tout.
Fin de la coupure, « For the Sake of Romance » puis « Lost & Lustbound » reprennent sur un tempo enlevé, et cette voix de minot qui se pousse à bout me dérange de moins en moins tandis que la partie instrumentale caresse mes cils d'oreille dans le sens du poil.
Alors est-ce que c'est original ? non. Chaque morceau contient les mêmes astuces que le précédent, et que bien d'autres avant eux. On retrouve dans leur musique les guitares saturées et les chœurs qui ont formé nos oreilles, ce qui n'a en soi rien de déplaisant. Les types ont eux aussi écouté Iron Maiden, Metallica et AC/DC et leurs solos à rallonge ont un style à la Dragonforce. Vile Caliber plaira aux amateurs de son pêchu qui veulent agiter leur brushing en rythme.
On n'est pas surpris, certes, mais au moins on est certain du plaisir éprouvé. Et c'est déjà pas mal.
