L’Enfant de la Forêt – Abraxas

Un autre enfant sauvage
 

En toute logique, "Abraxas" évoque instantanément Santana à tout amateur de rock qui se respecte. Mais ici, nous en sommes bien loin : 45 ans séparent la sortie de l'album du légendaire guitariste américain et celle du disque qui nous intéresse aujourd'hui, à savoir le premier LP de l'Enfant de la Forêt. Nouveau projet musical de James Kent, plus connu pour ses exactions avec Pertubator, l'Enfant de la Forêt constitue pour lui une libération, lui permettant d'explorer par la composition des territoires qu’il n’avait jusque là jamais exploré : l'ambient, le trip-hop et autres indus' sous acide.

 

james kent, ambient, perturbator, dark ambient, indus, trip hop, 2015, enemite, 怨,


Parlons-en, justement, de l'ambiance d'Abraxas. Tantôt oppressante, puis volcanique, elle est toujours fascinante. Car James sait s’y prendre pour tisser des textures musicales racées, qui vous plongent instantanément dans un autre monde : le sien. L'Enfant de la Forêt a absorbé ses influences, qui viennent autant des magnifiques albums ambiants/art rock d'Ulver (la sainte trilogie Perdition City, Blood Inside et Shadows of The Sun) que des rites musicaux démoniaques d'Enemite. James Kent voulait d'ailleurs collaborer avec ce dernier pour l’Enfant de La Forêt, offre qui a été déclinée par le principal intéressé, qui s'est apparemment rangé et fait maintenant de la techno. Dommage !
 


Mais Abraxas n'a pas besoin de musiciens extérieurs pour briller, il se suffit à lui-même. Avec de belles réussites comme "Amidst the Wolves", "IV" ou encore la chanson-titre, l'Enfant de la Forêt vous mord tel un serpent venimeux, et il sera difficile d’en trouver l’antidote. La production est remarquable pour un album fait à la maison, et on se laisse parfois rêver en imaginant ce qui le projet pourrait devenir s’il était produit par Massive Attack. Et le duo de Bristol n'est pas ici invoqué en vain, car il y a bien des climats "massifs" tout au long de cet album.
 

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Il faut savoir qu’Abraxas fait suite à un premier EP, déjà de bonne facture, mais clairement pas aussi mémorable que son successeur. Car James Kent a encore grandi musicalement entretemps, que ce soit par la composition avec Perturbator ou ses nuits passées derrière son ordinateur à la recherche de nouvelles découvertes musicales. Car c'est bien de cela dont nous parlons : un drogué de musique. Abraxas est une réussite parce qu'il peut s'écouter d'une traite aussi bien qu’en fragmenté : dans les deux cas, l'envie de s'y replonger revient vite. Du haut de ses 22 ans, James Kent nous révèle un tout autre aspect de sa personnalité musicale, tout aussi intéressant que Perturbator. Jusqu’où ira-t-il ? L'inspiration durera-t-elle ? Impossible à de répondre, mais on peut d'ores et déjà dire qu'Abraxas laisse entrevoir une grosse marge de progression. Et c'est probablement ce qui est le plus fascinant dans cette histoire. Espérons maintenant que son succès avec Perturbator lui donnera les moyens de faire des concerts avec ce nouveau projet, conformément à sa vision qu'il voit plus "théâtrale" pour l’Enfant de la Forêt. On en bave d'avance !

Chronique par Tfaaon (Facebook)
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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