The Veldt – The Shocking Fuzz of your electric Fur : The Drake Equation

Cette demi-heure de musique est une carte de visite qui suinte la classe, l'amour et la lumière (...) Des précurseurs qui, malgré toutes les galères qu'ils ont pu connaître, n'ont jamais perdu la foi et proposent une musique de cette qualité, méritent bien plus que du respect "

The Veldt est sans doute un nom qui ne vous dit pas grand chose ; en tous cas il ne me disait rien à moi au moment de découvrir cet EP. Le groupe a fait partie de la scène post-rock / Shoegaze des années 1990, a sorti deux albums en 1994 et 1998, parmi lesquels le premier, Afrodisiac, a connu un petit succès (le groupe a notamment tourné en Angleterre avec les Cocteau Twins, puis par la suite avec My Bloody Valentine, The Jesus and Mary Chain, et bien d'autres). Il faut dire que des Noirs qui s'adonnent à ce type de musique, ce n'est pas très courant. Or, cela se ressent tout de suite dans le son du groupe, notamment via la voix de Daniel Chavis, qui dépareille totalement avec ce que l'on est habitués à entendre dans ce registre. C'est peut-être également pour cette raison que le groupe n'est pas resté dans les mémoires : l'ajout d'éléments soul et une voix pareille ont rendu le groupe trop différent, voire en avance sur son temps.

Les musiciens ont poursuivi leurs activités dans d'autres projets, ont sorti un album sous un autre nom et, maintenant qu'on a eu les succès de Massive Attack, Tricky, et surtout maintenant que les mélanges en tout genres ne choquent plus grand monde, il est possible qu'ils aient une carte à jouer. D'où la sortie de ce nouvel EP (le 18 mars chez Leonard Skully), sur lequel le groupe reprend son nom original, avant quelques dates en ouverture de Brian Jonestown Massacre et la sortie d'un album entier prévu cet été.


sanctified, brian jonestown, afrodisiac, appolo height, cocteau twins


Les artistes précités ont tout à fait leur place dans cette chronique : en effet, les membres de The Veldt profitent de la technologie récente pour orienter leur son vers un rendu bien plus psychédélique qui leur sied à merveille. A la croisée du Shoegaze et du Trip-hop, le nouveau visage du groupe, s'il n'est pas au top de la modernité, n'a en tous cas rien de désuet. Les précurseurs ne sont pas restés bloqués dans le passé et ont continué d'apprendre, de découvrir, de faire évoluer leur musique, et ont atteint une maturité impressionnante. Ayant visiblement décidé de laisser de côté les frustrations issues de leurs relations tumultueuses avec les labels (qui leur demandaient de sonner davantage comme Lenny Kravitz, ou de faire différentes concessions pour séduire le public blanc), ils préfèrent désormais laisser la musique parler et font étalage de leur expérience.

 

 

Dans le genre psychédélique, The Veldt fait très fort. La douceur de la Soul, le côté vaporeux du Shoegaze, une production ultra léchée (qui m'évoque Bloodflowers de The Cure) qui tire avantageusement partie de la téchnologie à disposition, et des compositions inspirées, il n'en faut pas plus pour que The Veldt s'affirme comme un groupe sur lequel il va de nouveau falloir compter. Cette demi-heure de musique est en tous cas une carte de visite qui suinte la classe, l'amour et la lumière. Pour peu que les influences citées ici et là vous parlent un minimum, il est impensable de passer à côté. Des précurseurs qui, malgré toutes les galères qu'ils ont pu connaître, n'ont jamais perdu la foi et proposent une musique de cette qualité, méritent bien plus que du respect. 

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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