Il y avait plein de raisons de se déplacer au concert des Néerlandais de Birth of Joy ce soir. La première, c’est la chronique à 9/10 de notre rédaction (voir lien sous l'article) pour leur 4ème album Get Well qui vient tout juste de sortir. La deuxième, c’est que tout est bon dans leur discographie et que leur musique rock psychédélique teintée de blues et de stoner est purement excellente. La dernière chose, c’est qu’en live, le trio infernal est redoutable de réputation. On va maintenant vérifier cela sur scène.
Cela faisait un mois que je n’étais pas retourné au Point Ephémère depuis Shearwater, quai Valmy dans le 10ème à Paris. Pour rappel, c’est un centre de dynamiques artistiques qui vit au rythme de sa programmation riche et variée d’expositions, de concerts et d’évènements. Ce lieu ô combien culturel dispose entre autres d’une salle de concerts de 300 places. Je tenais à vous rappeler qu’ici, il y a pas mal de groupes de qualité qui y passent et qui sont méconnus pour la plupart. Le prix de la place de concert est en moyenne à 16,80 euros, ce qui est très rare de nos jours pour le souligner.
Maintenant que le message est transmis, retour sur Birth of Joy. Il est 20 heures bien passées et ça grouille de gens devant la salle comme si on était un vendredi soir. J’apprends qu’une première partie va débuter à l’instant et porte le drôle de nom de Kokomo. Un peu plus tard, je rentre dans la salle à 20h50 en cours de set et c’est blindé de monde. L’ambiance est déjà chaude et bouillante, preuve que Birth of Joy est très attendu ce soir par ses fans venus en nombre. Certains viennent même de province et ils ont déjà vu plusieurs fois le trio en live. La ferveur du public se fait déjà ressentir et l’enthousiasme est grand. Cela se ressent de toute part. J’essaie non sans mal de me faufiler tout près de la scène. J’assiste à 20 minutes de Kokomo. C’est plutôt sympa. Leur musique rime avec liberté et spontanéité. L’alchimie entre le jeune guitariste-chanteur et le batteur est forte et ils libèrent une énergie brute, mélodique et communicative avec un peu d’improvisation par moments.
A deux, ils ont mis la fosse dans leur poche. Niveau public, on trouve des jeunots de 20 ans et des anciens de plus de 60 balais. C’est que le rock que pratique Birth of Joy excite un large panel de fans par sa musique qui oscille entre les Doors, Deep Purple, MC-5, Monster Magnet, le revival rock, le stoner, le psychédélique etc etc. 21 heures 30, c’est le moment que choisissent les Néerlandais pour débarquer sur scène sous la furia du public prêt en découdre. Kevin Stunnenberg à la guitare et au chant, Bob Hogeneist à la batterie et Gertjan Gutman au clavier sont en place. Ils débutent pied au plancher. La température est bien montée dans le rouge et tout le monde se donne à fond.
Le public saute tel des kangourous remontés comme des pendules, d’autres pogotent ou sautent de la scène et on va tous bien transpirés de plaisir. Musicalement, c’est top. Le dernier album va être, il me semble, interpréter dans son entier et on entendra également quelques-uns de leurs classiques. J’adore les trios rock car j’aime cette formule où l’on ne peut se cacher derrière quoi que ce soit. C’est direct et sans fioritures quand c’est réalisé avec talent. Ce soir, pas de souci, je confirme, Birth of Joy déchire tout sur scène. Ils sont faits pour cela et en live, leur musique prend incontestablement de l’ampleur. Ils passent de morceaux courts et diablement efficaces à des morceaux plus longs qui laissent plus de place aux atmosphères, aux ambiances, au calme, à l’impro. Ils savent tout faire en quelque sorte.
Les titres bien péchus sont monstrueux en live et les autres chansons mi-tempos ou calmes sont très prenantes. En résumé, on se régale et que dire de la fosse qui a explosé depuis longtemps. C’est un vrai plaisir de découvrir une formation aussi forte sur scène. J’ai aimé les trois musiciens. Ils sont cools, sympas et talentueux. Je vais parler du poumon du groupe, le génial Gertjan Gutman. J’étais collé presque à ses pieds et il m’a mis sur le cul. Son double clavier vintage a été mis à rude épreuve tant le père Gertjan mange son instrument d’un talent incroyable. Il est le coeur du groupe, donne l’impulsion, le groove, la dynamique, le rythme , l’énergie, le tempo, la couleur et j’en passe. Le mec a mis tout le monde d’accord ce soir.
Certains fans n’en avaient presque que pour lui d’ailleurs. Bob le batteur tient la route et assène des uppercuts et des frappes lourdes, terribles et bien bandante à souhaits. Pour finir de dresser ce tableau idyllique, le blondinet de chanteur/guitariste Kevin Stunnenberg est juste parfait. En vous écrivant, j’écoute la musique du groupe en même temps et je me dis juste une chose. Je n’ai qu’une grosse envie là, les retrouver au plus vite sur scène et croyez-moi, je ne me ferai pas prier. Au bout d’une heure quarante de folie et un rappel dantesque, ils nous quitteront tout sourire en nous laissant cuits et ivres de bonheur.
durée du set:1h40
credit photos: Lebonair
