Monomyth – Exo

"On ne peut qu'espérer que le groupe lâchera les chevaux à l'avenir pour mieux réaliser son potentiel "

Et encore un groupe de jeunes gens suicidaires décidés à se casser les dents sur de la musique instrumentale ! Formé en 2011 à La Haye aux Pays-bas, Monomyth sort l'air de rien son 3e album. Ne connaissant pas les précédents, je ne tenterai pas la comparaison, néanmoins, on peut légitimement se montrer plus exigeants vis à vis d'un combo qui a déjà une assez longue expérience. On a coutume de dire que le 3e album est celui de la maturité. Une autre façon de le dire est que le 3e album est celui du "ça passe ou ça casse", parce que si au bout de 3 albums votre groupe ne parvient toujours pas à sortir quelque chose de vraiment bon, c'est peut-être que tout aussi sympathique soit-il, il n'y a plus beaucoup de raisons d'espérer grand chose.


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C'est un peu le sentiment qui prédomine à l'écoute d'Exo. La musique de Monomyth ne manque pas de charme pour qui apprécie le progressif : il paraît évident que les musiciens ont été biberonnés à Pink Floyd, avec des influences plus psychées comme Hawkwind (la pochette et certains titres de chansons, comme "Moebius trip", vont également dans ce sens), tout en écoutant des groupes plus modernes. Les compositions sont globalement longues, entièrement instrumentales, et privilégient l'ambiance. Pas la peine de chercher, il n'y a pas de solos à proprement parler. En revanche, il y a des boucles qui prennent leur temps, des morceaux qui avancent en se transformant peu à peu, et qui bénéficient d'un joli travail sur les bruitages directement hérité de l'ambient. Un joli travail... que l'on aurait aimé plus approfondi.

En l'état, Monomyth se focalise sans doute trop sur sa base rock, qui aussi bien fichue soit-elle (on pense parfois à Berlin de Zenzile, comme sur "LHC", sans doute le titre le plus réussi), ne se suffit pas à elle-même. Tout du moins, il manque quelque chose pour passer de musique sympathique à musique marquante. A ce titre, il est assez frustrant de constater que les influences Ambient, si elles sont bien présentes (comme sur l'intro très réussie des 14 minutes de "Uncharted"), restent trop timides. Ce n'est pas comme si la technologie n'offrait pas tant de possibilités, comme si ce genre de musique n'avait pas largement été explorée depuis 40 ans, ou comme si le groupe manquait d'expérience. C'est d'autant plus rageant qu'il arrive que des possibilités sautent aux oreilles de l'auditeur un tant soit peu versé dans ce type de musique. 

 

 

Alors bien sûr, questions de budget, la production coûte cher, etc. Mais on ne me fera pas croire qu'il était impossible d'enrichir ce spectre sonore avec les moyens du bord. En l'état, Monomyth reste trop timoré pour emporter l'adhésion : on sent le groupe peut-être très bon en live, qui ne parvient pas à complètement retranscrire son potentiel en studio. Reste une musique sympathique, que les amateurs de progressif et / ou de musique instrumentale pourront apprécier. On souhaite donc au groupe de continuer à prendre du plaisir en créant sa musique. S'ils sont heureux comme ça, c'est parfait, tout comme c'est insuffisant pour espérer véritablement convaincre. On ne peut qu'espérer que le groupe lâchera les chevaux à l'avenir pour mieux réaliser son potentiel.

6,5/10
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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