Lazuli – Nos âmes saoules

On est en retard pour cette chronique du dernier Lazuli, sorti en janvier dernier, pourtant, il eût été dommage de passer à côté. Déjà, parce que si vous ne les connaissez pas encore, il s'agit clairement d'un des groupes français les plus intéressants de ces dernières années. Ensuite, parce qu'ils n'ont jamais cessé de s'améliorer ou presque. Groupe travailleur et doué, Lazuli a continuellement perfectionné son art tout en défrichant de nouveaux territoires. Leur précédente livraison, Tant que l'herbe est grasse (2014), était un pic de maîtrise et de classe. Parfait équilibre entre les influences world-music et rock prog, il marquait aussi la fin d'une époque. Certains fans ont d'ailleurs regretté une certaine absence d'innovations. Si les avis ont été partagés (bien qu'unanimement positifs), il était en revanche parfaitement clair que cette fois, Lazuli  n'allait pas chercher à peaufiner mais à poursuivre son voyage. 
 

leonetti, leode, abeille rode, tant que l'herbe est grasse, lazuli


Nos âmes saoules, s'il ne tranche pas avec les albums précédents, sort davantage des sentiers bien connus des amateurs du groupe. A commencer par le premier titre, "Le temps est à la rage", qui démarre tout en retenue, piano et voix, pour finalement envoyer un peu de guitares vers la fin. L'influence de Marillion est toujours bien présente, mais n'a rien d'étouffante. Surtout, l'envie de renouveau, et l'enthousiasme qui va avec ("Le lierre", yahou !), irradient de cette nouvelle galette. Ou pour le dire plus simplement, Lazuli s'amuse, se fait plaisir, semble ravi, après être allé au bout d'un cycle, d'en entamer un nouveau. Pas de révolution interne à relever, juste un quintet en forme qui ose davantage. Ce début d'album se conclut sur la magnifique "Vita est Circus", où Lazuli montre qu'il possède désormais une maîtrise insolente de son art. Mention particulière à Dominique Leonetti pour ses textes que l'on a souvent dit finement ciselés, mais qui le sont de plus en plus.

Un petit intermède plus tard, et on entame la deuxième partie de l'album. Qui, disons-le tout net, fait office de ventre mou, la faute à un titre ("Chaussures à nos pieds" pour ne pas le nommer) un cran en dessous du reste. Mention spéciale à Dominique Leonetti, qui propose un texte somme toute assez maladroit ("je me suis déchaussé pour traverser la chaussée", "je ne fais que passer pour devenir le passé", hum hum). Certes, le principe de répétition est voulu, mais le résultat ne sonne pas. C'est aussi le risque quand on se dirige vers de nouveaux territoires, tout ne peut pas être parfaitement réussi. 

 

Le groupe étant très chatouilleux quant à sa présence sur Internet, on se contentera de ce teaser pour le faire découvrir à celles et ceux qui ne les connaissent pas encore
 

Fort heureusement, "Le Mar du passé", avec ses touches Electro, est bien plus convaincant. Bien plus que le curieux second intermède, qui casse le rythme plus qu'autre chose, avant d'arriver sur la troisième et dernière partie de l'album. Qui renoue avec un haut niveau de qualité, grâce à l'aspect solennel et épique de "Les Sutures", avant que ne débarque le petit chef d'oeuvre que constitue la chanson-titre, qui combine toutes les qualités de Lazuli : émotion à fleur de peau, texte touchant, passages plus énergiques, et un petit côté dramatique qui contraste avec les moments de bonheur pur que l'on retrouve ailleurs sur le disque. Une petite Outro au piano qui reprend la mélodie de "Le temps est à la rage", et rideau. Une fois de plus, un bien bel album, qui à peu de choses près aurait pu être grand. Bravo à eux.

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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