Pendragon (+ John Young) au Divan du Monde (12.05.2016)

Vingt ans, c’est un bel âge. Encore plus lorsqu’il s’agit de celui d’un album de rock progressif qui a largement fait ses preuves. Pendragon nous convie, au cours de l’étape parisienne de sa tournée européenne, à célébrer l’anniversaire de The Masquerade Overture (1996), pierre angulaire du rock néo-progressif. Si, lorsque l’on parle de néo-prog, on pense immédiatement aux premiers efforts d’IQ ou de Marillion, Pendragon et son leader Nick Barrett viennent nous rappeler ce soir de la plus belle manière qu’ils font également partie des fondateurs et piliers du mouvement.

John Young
 

Le public parisien est venu en nombre assister à cette date puisque le Divan du Monde est déjà bien rempli à l’heure où John Young, ami de Nick Barrett et première partie de ce concert, foule les planches. Rien ne sert de le nier, cette première partie semble un peu étrange à la majeure partie du public. En effet, le musicien est seul sur scène avec ses claviers et joue par-dessus une bande son. S’il n’est certainement pas le premier à le faire en live, il faut reconnaître que le tout manque de spontanéité et surtout surprend lorsque des soli de guitare pré-enregistrés retentissent dans la sono, donnant un côté très artificiel à une musique qui se veut avant tout basée sur l’émotion. En effet, John Young pratique un rock néo-prog dans la lignée de la tête d’affiche du soir, où les claviers et les guitares s’entremêlent dans une ambiance floydienne.

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La musique est ponctuellement interrompue par les interventions vocales de Young, dont la voix est suave est bien utilisée.
Mais voilà, là où en studio le musicien collabore avec de grands noms du prog comme John Jowitt (IQ), Ian Salmon (ex-Arena), Nick Beggs (Steven Wilson Band) ou Steve Hackett (ex-Genesis), la représentation live manque clairement d’un backing band pour réellement susciter l’attention. Dommage car les compositions du musicien sont malgré tout riches et intéressantes pour tout amateur de rock progressif. A revoir dans de meilleures conditions.

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Pendragon

Après une courte pause, les lumières s’éteignent de nouveau et retentit l’introduction « The Masquerade Overture », composée aux claviers et véritable hommage à la musique baroque. Les chœurs pré-enregistrés plongent le public dans l’ambiance grandiose de l’album, au moment où Clive Nolan s’installe derrière ses claviers et où Peter Gee prend place du côté gauche de la scène. Mais c’est l’entrée en scène du maître à penser du groupe, Nick Barrett qui déclenche des applaudissements nourris.

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L’interprétation du cinquième album de Pendragon est alors lancée et ne sera pas interrompu par des échanges entre les musiciens et le public avant que la dernière note de « Master of Illusions » ne retentisse. Le son est, comme souvent au Divan du Monde, excellent et permet d’apprécier à sa juste valeur le chant de Nick Barrett, toujours expressif en sa qualité de conteur d’histoires.
Mais c’est à la guitare que le leader du groupe va s’illustrer sur chaque titre, délivrant des soli aériens et riches en émotion (« The Shadow », « Paintbox », « As Good as Gold »). Le spleen des compositions du quatuor est également bien soutenu par les interventions au clavier de Nolan, notamment l’introduction de « Paintbox » ou celle de « The Shadow ». Au fur et à mesure que s’égrainent les titres de Masquerade Overture, le public se rend compte à quel point cet album n’est composé que de classiques et ne souffre d’aucune longueur, fait assez rare dans le prog pour être souligné. Les deux choristes, Verity Smith et Justine Ferrarri, d’abord masquées pendant les premiers titres, ajoutent également leur patte aux compositions avec justesse et simplicité (le final de « Master of Illusions »).

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« Paintbox » voit le public reprendre le refrain en écho au chanteur qui tend le micro à la salle. Tout le Divan du monde connait d’ailleurs les paroles sur le bout des doigts et chante les textes métaphoriques de Barrett, notamment « Paintbox, you are my only Hope ».

Et si la majeure partie des regards se tournent vers Barrett et Nolan, la section rythmique composée de Peter Gee (bassiste depuis les débuts du groupe) et de Jan-Vincent Velazco, dernier arrivé derrière les fûts, est parfaite en tout point. Velazco possède un jeu beaucoup plus puissant que ses prédécesseurs, et donne un coup de jeune à la formation britannique. Gee s’illustre sur les plans de basse de « Guardian of My Soul », où il fait résonner son instrument avant le solo de guitare.

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Une fois l’interprétation de Masquerade Overture terminée, on sent le groupe libéré et son leader interagit beaucoup plus avec le public entre les titres. Ce soir, Paris est la première étape de cette tournée européenne mais malgré tout, on a l’impression que le groupe s’y sent comme chez lui, certainement en raison du soutien important dont il bénéficie en France depuis ses débuts. Pour la suite du concert, le quatuor va piocher dans ses divers albums (oubliant au passage Believe, au grand regret de nombreux fans), choisissant tout de même trois titres du dernier album, Men who Climb Moutains.

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Nick Barrett et ses musiciens semblent réellement émus par l’accueil que le Divan du Monde leur réserve, ce qui se traduit par des musiciens jouant sourire aux lèvres avec une joie communicative.
Bien que balayant des périodes aussi diverses que le début des années 90 avec Windows of Life ou Passion (2011), le public applaudit chaleureusement chaque titre et fait un excellent accueil aux Britanniques. « Breaking the Spell » constitue le temps fort de ce concert, notamment en raison de son solo de guitare d’une simplicité mais d’une efficacité redoutable. La mélodie rentre dans toutes les oreilles.

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Une fois la présentation des musiciens achevée (recueillant au passage un triomphe pour Nolan et Barrett), le groupe s’éclipse pour revenir pour un dernier titre. Et c’est le très rock « Indigo » qui est choisi pour terminer ce set. Débutant comme un titre assez pêchu, Pendragon fait évoluer le morceau vers un long passage instrumental éthéré mis en lumière par le solo brillant du chanteur/guitariste. Avec ce titre, Pendragon a résumé en près d’un quart d’heure tout son savoir-faire et réaffirmé son amour pour le prog. On ne peut que s’incliner devant ce concert riche en émotion, porté par un groupe assurément généreux sur scène et en dehors.

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Setlist Pendragon

The Masquerade Overture
As Good as Gold
Paintbox
The Pursuit of Excellence
Guardian of my Soul
The Shadow
Master of Illusion
King of the Castle
Schizo
Beautiful Soul
Faces of Light
Nostradamus (Stargazing)
Come Home Jack
Breaking the Spell
This Green and Pleasant Land
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Indigo

Un grand merci à Roger de Base Productions
Photographies : © Nidhal Marzouk 2016
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe

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