Anathema – Weather Systems

Anathema nous revient bien plus rapidement cette fois-ci, puisque c’est « seulement » deux ans après We’re here because we’re here que son successeur Weather Systems pointe le bout de son nez, le 16 avril chez K-scope pour être précis. Comme nous l’explique Vinnie dans notre interview avec lui, le groupe a passé un cap en venant à bout de we’re here… et se trouve désormais sur son petit nuage, prêt à profiter pleinement de l’expérience acquise et de la confiance qui en découle. Alors que son prédécesseur paraissait parfois forcer le trait pour parvenir à ses fins, c’est une grande impression de naturel, de sérénité qui irradie de ce nouvel album. Ce dernier surpasse son petit frère de la tête et des épaules, poursuivant la voie précédemment ouverte et l’approfondissant avec une maîtrise insolente. Débarassé de toute pression, le trio créatif du combo Vinnie/Danny Cavanagh et leur batteur John Douglas se sont encore rapprochés, ont éliminé tout ce qui pouvait s’avérer superflu et se sont appuyés sur ce qu’ils proposaient de meilleur pour atteindre la quintessence de leur art, bien aidés par l’apport de leur producteur Christer-André Céderberg, devenu le 4e homme du groupe.
 

 

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Vous l’aurez compris, votre serviteur n’a pas participé au dithyrambisme qui a entouré la sortie de ce tant attendu we’re here…, un (très) bon album qui peinait toutefois à combler toutes les attentes développées au cours de ces 7 années de hiatus discographique. A trop chercher une formule magique imparable, Anathema s’était un peu perdu en chemin et, tout en livrant un album de grande qualité, n’était pas parvenu à pondre le chef d’œuvre recherché. Nouvelle donne dès l’entame de ce Weather Systems qui paraîtra peut-être de prime abord un peu trop simple aux adorateurs de son prédécesseur. Mais c'est bien de cet aspect dépouillé que vient toute sa force. « Untouchable », scindé en deux parties qui n’en font qu’une, n’est pas aussi immédiatement accrocheur que ne l’était « Thin Air ». Pourtant, sa deuxième partie révèle toute la puissance de sa mélodie dans un final somptueux. C’est bien en retrouvant une certaine sérénité grâce à l’expérience précédemment acquise, en arrêtant de se creuser la tête après avoir réussi à emmener leur groupe dans une nouvelle ère, en laissant leur musique respirer et en arrêtant de se fixer des objectifs que nos british ont paradoxalement atteint celui qu’ils s’étaient fixés sans parvenir à l’atteindre. La musique coule telle une rivière glissant harmonieusement, sans heurts, avec des accélérations, des accalmies, rendant toute tentative de titre à titre superflue.

On peut tout de même tenter de parler un peu, par exemple de « Ligthning Song », qui nous aide à réaliser tout ce que la chanteuse Lee Douglas peut apporter à Anathema. Ayant cette fois intégré « officiellement » le groupe, dont elle n’était auparavant qu’une invitée récurrente, elle a pu être davantage impliquée dans le processus d’écriture. Sa voix prend une autre dimension, plus présente, ce pour notre plus grand plaisir. Le duo avec la voix de Vinnie est parfait et rend la chanson incroyablement chaleureuse, débordante de lumière. Un grand moment. Même constat sur « sunlight », qui démarre de façon épurée avant de monter en crescendo post-rock. Le titre de l’album prend tout son sens, aussi bien en ce qui concerne les paroles que la musique, les conflits internes à l’être humain, capable de passer de l’euphorie la plus totale au désespoir le plus noir en une seconde, sont ici parfaitement retranscrits par les montagnes russes composées par le groupe qui n’a jamais proposé une musique aussi émotionnelle et intense.
 

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« The Storm before the calm » reflète parfaitement cet état d’esprit, avec son début sombre et torturé qui se mue en ode à l’espoir avec une facilité déconcertante. La simplicité, le naturel, voilà ce qui manquait un peu à we’re here…, trop réfléchi pour totalement emporter l’adhésion. Tout le contraire de « The Beginning and the end », bâtie sur un seul riff, qui une fois de plus s’écoule sans que l’on puisse ressentir le moindre heurt. « The lost child » renoue avec une certaine mélancolie, marque de fabrique des anglais depuis Alternative 4 (depuis toujours ?), avant que le groupe ne conclue sur une ultime note d’espoir cette ode à la lumière sur laquelle la pochette de we're here... n'aurait pas dépareillé. En un peu moins d’une heure, Anathema nous livre ce qu’il nous avait promis sans parvenir à le faire complètement, un album d’une beauté confondante, une réussite totale qui les propulse définitivement dans la cour des très grands.
 

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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