Neil Young and the Promise of the Real – AccorHotels Arena Bercy – 23-06-2016

La légende vivante de la musique folk et du rock Neil Young, 70 balais au compteur,  père spirituel pour de nombreux musiciens et artiste majeur et légendaire, était de passage à Paris à l’AccorHotels Arena, ancien POPB de Bercy, trois ans après sa dernière tournée française et son dernier concert à Bercy justement.

 

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En juin 2013, je l’avais vu dans cette immense salle qui n’avait pas encore été rénové à l’époque mais c’était accompagné de son groupe légendaire Crazy Horse. Sur scène, pendant 2 heures, j’avais pu voir sa dream team et donc ses vieux complices de toujours Billy Talbot à la guitare basse, Ralph Molina à la batterie, Frank Sampero à la guitare. Ces vétérans et extraordinaires musiciens nous avaient délivré un excellent show et avaient joué quelques extraits de leur dernier et excellent double album Psychedelic Pill sorti en 2012. Je considère d’ailleurs celui-ci comme étant un des meilleurs albums que Neil Young a composé de ces dernières années, plus précisément depuis Greendale en 2003. Depuis l’homme n’a pas arrêté comme toujours je dirais, depuis ses débuts qui remontent à la nuit des temps. En 3 ans, il a sorti un album de reprises A Letter Home puis Storytone en 2014 et enfin The Monsanto Years en 2015 que j’ai aimé sans plus à vrai dire. Au chapitre people, notre icône du rock a même divorcé de son épouse Pegi Young avec qui il était marié depuis 36 ans. Il était tellement lié à Pegi que je ne pensais pas que cela arriverait un jour. Neil Young aurait retrouvé une femme plus jeune de 17 années mais chut, je n’ai rien dit. Je vous écris tout cela pour faire un parallèle avec sa musique car aujourd’hui et pour cette nouvelle tournée mondiale et cette mini-tournée française de juin 2016 comprenant les villes de Marseille, Lyon, Lille, Toulouse et Paris, il ne tourne plus avec son fameux Crazy Horse et ses vieux potes, ni même en solo mais il est accompagné d’ un nouveau groupe Promise of the Real. C’est avec ce groupe de jeunôts qu’il a enregistré  en studio Monsanto Years et donc, c’est naturellement qu’ils se sont embarqués tous ensemble dans cette nouvelle aventure en live.

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Vous l’avez compris, notre Neil Young a eu besoin ces derniers temps de retrouver une forme de jeunesse et de vitalité dans sa vie afin de retrouver l’envie et l’enthousiasme tant au niveau privé, qu’au niveau professionnel et musical. Pour faire court et avant d’attaquer ce fameux concert, Promise Real est donc un véritable groupe qui a plusieurs albums à son actif (voir leur site). On retrouvera donc sur scène le dinosaure de la musique Neil Young 70 ainsi ainsi que le chanteur/leader/guitariste de Promise of the Real, Lukas Nelson 28 ans cette année, Anthony LoGerfo à la batterie, Corey McCornick à la basse, Tato Melgar aux percussions et Micah Nelson à la guitare et aux choeurs. De cette formation, Neil Young aurait dit que c’était le seul groupe qu’il connaissait qui savaient jouer tout son répertoire ou presque.

Il est 20 h 45, on vient juste de prendre une bière avec les amis, on ouvre les portes battantes qui donnent accès à l’immense fosse de Bercy, les lumières viennent juste de s’éteindre et Neil Young fait son entrée seul devant nous. On arrive facilement dans le milieu de la fosse et pour ma part, je vois plutôt bien. Ce qui m’évitera de passer tout le concert à regarder les deux écrans géants. C’est une excellente nouvelle car ce n’est pas évident ici. On se servira donc des écrans pour les gros plans. La salle est par ailleurs pleine au moins à 85% de sa capacité qui contient maintenant un maximum de 20 000 personnes. On n’est donc pas seuls les copains* et moi ce soir. Place à la musique... Les premières notes d’After the Gold Rush arrivent à nos oreilles et c’est déjà ému que je reçois cette dernière. Ce n’est pas n’importe quel titre. Neil Young est seul avec son piano légendaire qui est de plus en plus déglingué mais il a une sacrée gueule. Il fait bien son âge à cet instant-là notre vieux hippie avec son chapeau qu’il ne quittera d’ailleurs pas de tout le concert.

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Puis, il se lève, il prend sa guitare et enchaîne "Heart of Gold", "The Needle and the Damage Done", "Come a Time", des classiques qui me scotchent et qui touchent l’ensemble de la salle. On écoute religieusement et on applaudit très chaleureusement entre chaque morceau l’immense bonhomme. Pour certains, Neil Young, c’est l’histoire de toute une vie. Il terminera son petit tour solo par "Mother Earth (natural Anthem)" que j’aime mais sans plus. 20 minutes se sont écoulés et on va passer dans un autre registre. Le canadien qui porte son chapeau de paysan, sa chemise à carreaux est un pro défenseur de l’environnement. Il n’y a qu’a se plonger dans son histoire et sans aller plus loin, dans le bio de son dernier album The Monsanto Years. Il porte ce soir un tee-shirt avec le mot Earth, nom de son nouveau disque (encore un...) fraîchement sorti qui est un double album reprenant des chansons pour thème le respect de l’environnement.

On pouvait d’ailleurs retrouver dans les couloirs de la salle, une demi-douzaine d’associations prônant l’interdiction des OGM et notamment Greenpeace. Les tee-shirts de Neil Young qui sont vendus dans les stands sont donc en coton bio. L’initiative est belle, c’est très bien d’ailleurs par contre 35 euros le tee-shirt, des places entre 78 et 139 euros, c’est un peu moins bio. En tout cas, le public relativement âgé ce soir aura apprécier la démarche. On voit donc arriver des faux employés de Monsanto qui viendront asperger la scène de faux pesticides sous les sifflets du public. Après cette courte parenthèse, la formation Promise of the Real rejoint le maître et c’est parti pour 2 h 30 d’un régal absolu. L’immense plaisir a déjà démarré à l’arrivée de Neil, je précise. Ils attaquent tous ensemble par "Out on the Weekend" extrait de Harvest et que dire, c’est merveilleux, fantastique et je replonge à nouveau avec de gros frissons. On vit l’osmose absolue entre les musiciens, Neil Young et nous le public.
 

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Il y a 4 générations représentées dans la salle et c’est magnifique à voir et à vivre. Les frères Lukas Nelson et Micah Nelson qui accompagnent donc Neil Young sont les fils d’un des meilleurs amis de Young, Willie Nelson, chanteur de country célèbre aux Etats-Unis né en 1933. Au moins, vous savez tout mais ce n’est pas seulement parce qu’ils sont les fils de son ami qu’ils jouent avec Neil, c’est surtout parce qu’ils sont talentueux et les autres musiciens également par la même occasion. Neil Young paraît donc moins vieux qu’au début du concert quand il était seul avec son piano ou sa guitare car il est maintenant entouré par cette jeunesse, par ce talent, cette fougue qui les caractérise et qui fait que Neil terminera ce show mémorable avec ces gamins à 23h35 précise.

Je pense forcément à l’époque où Neil Young avait sorti Mirror Ball en 1995. Il s’était associé aux membres de Pearl Jam pour l’enregistrement du disque et ils avaient tourné ensemble (sans Eddie Vedder) par la suite, comme avec Promise of the Real 20 ans plus tard. Je dis ça, je ne dis rien mais j’avais pu voir Neil Young dans cette configuration au festival Reading en Août 1995 à 50 bornes de Londres. C’est pour me la raconter ou pour prendre un coup de vieux que je vous écris tout cela. Surtout que je suis toujours un gros fan de Pearl Jam et que c’est à travers ce show londonien que j’ai plongé littéralement dans la discographie de Neil Young. Vous savez tout.

Après avoir débuté le concert avec sa six-cordes acoustique, il a poursuivi avec une Grestch demi-caisse puis avec sa guitare électrique fétiche une Gibson Les Paul. Je vous garantis que cette guitare ne date pas d’hier. Je précise également que l’immense Neil Young joue sans médiator et pince les cordes avec ces doigts. Il a un feeling incroyable avec son jeune groupe et la fusion est totale quand ils jouent ensemble sur des morceaux qui laissent le temps au temps et qui ressemble à des jams tel que le titre "Love to Burn" de l’album Ragged Glory de 1990 qui dure 10 minutes sur disque et qui là, va être joué plus de 20 minutes.


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Neil young nous lâche des solos efficaces, percutants et parfois proche de l’abîme. On aura  droit ce soir à 24 titres et un rappel d’une dizaine de minutes. Avant ce dernier morceau, on entendra un fantastique "Rockin’ in the Free World" en version étendue qui fait lever enfin tout Bercy dans son ensemble. (Pearl Jam, ici même a déjà clôturé ses concerts toute lumière allumée sur ce fameux morceau, un classique du rock). Ce soir, il nous a amenés au paradis car je ne m’attendais pas à assister à un concert aussi bon. A 70 ans depuis novembre 2015, il aura joué presque trois heures, pour son âge, c’est une performance. Malgré le prix des billets qui coutaient moins chers en province, merci Paris, je peux dire que les fans en ont eu pour leur argent. Avant de quitter la scène, le Loner va former un cercle avec ses jeunes musiciens, ils seront bras dessus, bras dessous et tourneront en sautillant comme des gamins. En sortant de la salle avec les amis, on est heureux, très heureux même et on espère que cela ne sera pas la dernière fois que nous voyons sur scène ce grand artiste, cette légende de la musique folk et rock.

PS : Les copains qui m’accompagnaient à ce concert font partie d’un groupe que vous connaissez probablement, c’est la Maison Tellier. Pour ceux qui ne connaissent pas, je vous conseille d’aller jeter une oreille à leur discographie, c’est excellent.

Remerciements : Gerard Drouot Productions

Crédits photos : Marjorie Coulin

durée du concert 2h50

set-list:

Solo intro to the set
After the Gold Rush ”¨(Neil Young cover)
Heart of Gold ”¨(Neil Young cover)
The Needle and the Damage Done ”¨(Neil Young cover)
Comes a Time ”¨(Neil Young cover)
Mother Earth (Natural Anthem) ”¨(Neil Young & Crazy Horse cover)

with Promise of the Real
Out on the Weekend ”¨(Neil Young cover)
Old Man ”¨(Neil Young cover)
Human Highway ”¨(Neil Young cover)
La vie en rose ”¨(Édith Piaf cover) (Piano and vocals Lukas Nelson)
Someday ”¨(Neil Young cover)
Alabama ”¨(Neil Young cover)
Words (Between the Lines of Age) ”¨(Neil Young cover)
Winterlong ”¨(Neil Young cover)
If I Could Have Her Tonight ”¨(Neil Young cover)
Love to Burn ”¨(Neil Young & Crazy Horse cover)
Mansion on the Hill ”¨(Neil Young & Crazy Horse cover)
Western Hero ”¨(Neil Young & Crazy Horse cover)
Vampire Blues ”¨(Neil Young cover)
After the Garden ”¨(Neil Young cover)
Country Home ”¨(Neil Young & Crazy Horse cover)
Everybody Knows This Is Nowhere ”¨(Neil Young & Crazy Horse cover)
I've Been Waiting for You ”¨(Neil Young cover)
Rockin' in the Free World ”¨(Neil Young cover)

Rappel
Like an Inca ”¨(Neil Young cover)

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