Ian Hunter – Fingers Crossed

La liste des monstres du rock anglais encore en activité aujourd'hui n'est pas tant du genre à s'amenuiser, et l'impression que le temps n'affecte ni leur âge ni leur envie de créer persiste. À 77 ans, le leader charismatique de Mott The Hoople continue sa route avec Fingers Crossed.

Ian Hunter, c'est le vestige d'un rock à la fois classieux mais aussi représentatif d'une époque artistiquement libérée. Faisant ses armes auprès de Bowie, lui procurant des arrangements et se voyant offrir un panel de titres, devant une icône du glam rock avec Mott The Hoople, reconnu pour ses mélodies autant que pour la qualité de ses textes, on peut dire que son C.V détient ses heures de gloire, et que le musicien n'a plus rien à prouver.

En écoutant Fingers Crossed, on se rend d'ailleurs compte que lui-même l'a bien compris. Sans être désagréable à l'écoute, les compositions musicales de l'album ne proposent pas grand chose, et se contentent du minimum. Les mélodies se suivent et se ressemblent dans une mouvance pop légère, nous faisant par moments penser aux récents travaux de Rod Stewart, qui eux non plus n'ont pas laissé une marque indélébile. Mais ceci serait se contenter de la partie visible de cet iceberg musical.

Car Ian Hunter, c'est avant tout un parolier. Et ici, le rock suave, toujours mis à exécution par le Rant Band, se prête totalement à son phrasé envoûtant. Avec une voix chevrotante, parfois fausse, Hunter se complait dans son travail d'écriture. On pense à "Dandy", en hommage à David Bowie, qui offre un génie un repos éternel en lui dédiant ces paroles. Avec des arrangements aussi minimalistes, Hunter peut s'offrir le luxe d'être comparé à un Dylan de la grande heure, là où la sienne depuis longtemps passée aurait pu lui permettre une retraite bien juteuse.

Ian Hunter, Fingers Crossed, Album 2016, Rant Band
source photo : biljettforum.se

Mais quitter le monde de la musique n'est pas du goût de Ian Hunter, qui prouve une fois encore que même si musicalement, il n'a plus l'âme à composer, il reste un musicien digne de ce nom, celui qui vient de l'âge d'or britannique tout en en portant encore les honneurs et la gloire. Et en soi, c'est tout ce qu'on lui demande.
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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