Interview avec Paul Personne

« C'est un projet sincère, ça n'a rien de mercantile, c'est un truc humain, une histoire d'amitié spontanée. »

Ron Thal, John Jorgenson, Robben Ford, Berverly Joe Scott... Plusieurs grands noms de la musique ont été réunis par Paul Personne pour créer le Lost in Paris Blues Band. Ce projet fou a donné naissance à un splendide album de blues et c'est à l'occasion de cette sortie que nous avons pu rencontrer Paul Personne. Ce dernier nous parle alors des débuts de ce projet et de l'expérience exceptionnelle qu'il vécu lors de cet enregistrement, aussi bien sur le plan humain que musical.

Merci de nous accorder cet entretien Paul ! Tu peux nous parler un peu la naissance du projet Lost in Paris Blues Band ?

Paul Personne : En fin de compte c'est parti d'un problème sur la tournée d'Autour de la Guitare, avec Jean-Félix Lalanne. Il m'avait appelé pour participer à cette tournée, je l'avais déjà faite avec lui il y a quatre ans, mais pour deux dates à l'Olympia seulement. Là, c'était vraiment pour faire toute la tournée. Il y avait plein d'invités comme Larry Carlton ou Robben Ford. Donc nous étions partis pour cette tournée très sympa, avec un beau spectacle qui durait près de trois heures. On a fait quelques dates dans le Nord, puis on a reçu un mail de Jean-Félix qui disait que sur certaines dates il n'y aurait pas assez de monde et qu'une partie de la tournée ne serait pas rentable. Il fallait annuler, et j'ai commencé à penser à ces supers musiciens qui étaient à Paris en tant que touristes maintenant, sans rien de prévu.

Un matin au petit-dej, je dis à Gloria qui est avec moi, « tu te rends comptes, tous ces talents gâchés, ces mecs à Paname qui zonent dans leur hôtel ou qui visitent des musées... », en rigolant, elle me répond que je pourrais les inviter pour faire une jam, une session de blues, comme j'en avais déjà parlé. Là-dessus, j'ai un petit rire narquois en me disant que c'était quand même pas aussi simple que ça. Ensuite j'ai eu Mehdi El Jaï, de Verycords, au téléphone et je lui sors la nouvelle du jour, il rigole puis on raccroche. Il m'a rappelé dix minutes après en me disant qu'il avait repensé à mon histoire et que c'était carrément génial ! On peut tout mettre en route pour que ça se fasse. Ensuite Simon Turgel de Verycords s'est occupé d'en parler à tous les musiciens qui étaient sur la tournée, puis il a invité tout le monde pour une soirée spaghetti, avec du bon Bordeaux. Robben Ford, John Jorgenson, Ron Thal sont venus. Quand je leur ai parlé de mon idée de session blues, avec des morceaux qu'on connait tous, ils étaient comme des mômes, leur réaction m'a pas mal surpris mais ils ont tout de suite accepté ! C'était cool, en plus leur but n'était pas de se faire du fric sur l'histoire, c'était vraiment de participer à un truc sympa quoi.

On s'est retrouvé trois jours en studio, mais au départ je ne pensais même pas sortir un album ! J'avais fait une liste de titres, j'avais des idées mais ça partait dans tous les sens. Il y avait bien sûr beaucoup de blues, Howlin' Wolf, Muddy Waters, Otis Rush. Puis des trucs de Tom Waits, Bob Dylan, Fleetwood Mac. Ça restait quand même dans un domaine très bluesy. Ils ont été piocher des trucs à droite à gauche pour se remettre quelques titres en tête. Au départ, je pensais utiliser un mec à un moment donné, un autre mec ensuite. En fin de compte, en studio il y avait tout le monde, ils attendaient tous. On était quatre guitaristes, John qui m'avait dit qu'il pouvait faire des claviers sans problème. Je sentais que j'avais un couteau suisse sous la main avec John. Ils étaient tous hyper cools, jamais il n'y a eu de problème d'égo, personne ne cherchait à me passer dessus, ils étaient vraiment à disposition. Ça s'est fait hyper naturellement, je les regardais, je prenais un solo, le chant, après je leur proposais de faire des choeurs...

En plus ça faisait super longtemps que j'avais pas chanté en anglais, c'était marrant de me retrouver à chanter en anglais avec des Américains. C'était un peu bizarre mais fun ! Je leur demandais si ça allait mon accent, eux ils me répondaient que c'était charmant... (rires) Pour eux ça avait peut-être le même charme qu'un Anglais qui parle français. J'ai jamais essayé d'avoir un super accent du Tennessee ou du Texas. Ils se sont même prêtés au jeu pour chanter un peu sur « Downtown », Ron est arrivé et a fait une imitation de Tom Waits, on était tous morts de rire. Ce mec a un côté un peu cartoon, un coté Frank Zappa. Robben était plus sur la réserve et ne voulait pas trop se mettre en avant, il a fallut le pousser un peu mais il a été ok. Chaque personnalité était vachement, différente mais chacun amenait ce qu'il avait à amener dans le projet, en toute humilité, c'est ça qui est chouette. Personne n'a voulu se ramener à un moment en disant « c'est moi qui ai la plus grosse », quoi.

Paul Personne, Lost in paris blues band, 2016

C'est toi qui a proposé la liste de titre au départ, mais il y avait vraiment cet aspect de collaboration où chacun pouvait proposer d'autres choses ?

Oui mais en même temps personne n'a vraiment proposé autre chose, à part dans deux cas. Premièrement, quand Beverly Joe Scott est venue. Je l'avais appelée parce qu'il fallait qu'elle soit là, on est potes depuis pas mal de temps et une chanteuse en plus, c'était une super idée, surtout si c'était elle. Elle est arrivée tout de suite. On avait déjà fait deux titres ensemble et elle voulait que je lui propose un dernier truc avant qu'elle ne reparte. J'avais l'idée de « Evil Gal Blues » mais la version Aretha Franklin n'est pas évidente. Et là-dessus John a proposé la version de Dinah Washington qui est vachement plus jazz / blues. Il s'est mis au piano, Beverly l'a rejoint et en l'entendant chanter je n'ai pas voulu ajouter ma voix, c'était tellement bien ! Donc j'ai laissé faire, on est parti avec ça. On a commencé un peu sur des œufs, super doucement et ça s'est fait !

Un autre moment où il y a eu une initiative, c'était de la part de Robben. Il était affalé dans un coin du studio en train de jouer un riff puis à un moment, il me demande si je connais « Trouble No More ». Moi je connaissais la version de Muddy Waters et surtout des Allman Brothers. Puis il commence à me sortir un truc qui n'a rien à voir, en marmonnant, c'était super. On devait continuer à bosser sur autre chose, donc je suis revenu vers lui après. Comme je ne voyais pas forcément vers où il voulait aller et que c'était lui qui avait le truc en tête, je l'ai laissé faire, il a dirigé la session et c'est lui qui a chanté tous les couplets. Et il a bien fait, il nous a dit ce qu'il entendait, il a dirigé le truc et je me suis posé sur le tout, on a même fait un duo pour les couplets. A la limite, j'aurais préféré moins chanter, que les autres chantent plus, que Ron chante plus par exemple. J'aurais aimé partager des couplets avec lui. Mais il n'est venu que le premier et le dernier jour, le dernier jour on avait déjà enregistré une dizaine de titres.

Au départ je ne pensais vraiment pas enregistrer un album, je me disais juste qu'on allait faire les cons pendant trois jours, peut-être qu'on allait avoir cinq trucs et que ça allait être le début d'une expérience. C'était une récréation, une bulle dans le temps, et pourquoi pas continuer avec d'autres personnes après. Ça partait comme ça, mais je ne m'attendais pas à ce qu'en trois jours on mette quinze titres dans une boite et qu'à l'arrivée ça puisse faire un album. Julien est venu faire le making-off le dernier jour, il s'est fait discret, ce qui fait que le making-off est très sympa et traduit parfaitement ce qu'il s'est passé en studio. Quand je dis que j'ai vécu un truc rare et exceptionnel, c'est vrai, car on ne s'attendait pas à ça. Robben dit dans l'interview que ce genre de chose n'est pas facile à organiser, si j'avais dû faire ça, en parler avec Mehdi de Verycords en lui disant que j'avais envie de faire une session de blues avec machin et machin... Pour mettre ça sur pied avec le planning des mecs, les avions, les frais, leur expliquer la bonne raison, pourquoi ils auraient envie de jouer avec moi, etc.

Parce que si je ne les avais pas croisé sur la tournée Autour de la Guitare, je ne les connaissais pas ces mecs-là. Là on avait pu se parler, on avait joué sur la tournée depuis une semaine, mais on n'était pas vraiment de supers potes, on se connaissait à peine. Robben est super mystérieux, introverti, John est super affable et gentil, Ron pareil il est discret mais un mec drôle. On était tous en respect vis-à-vis des autres mais on ne se connaissait pas quoi. Donc quand j'ai proposé ce truc-là c'était une drôle de bouteille à la mer, j'étais pas Carlos Santana ou Eric Clapton quoi (rires). Mais il y a eu de la confiance et un truc humain où les mecs se sentaient vraiment de partir dans cette histoire sans se poser trop de questions et sans avoir un super chèque à l'arrivée.

Tu as rencontré des musiciens avec lesquels tu aimerais continuer de travailler par la suite, pour d'autres projets ?

Je sais pas encore, c'est vrai que quelqu'un comme John Jorgenson... Quand tout à l'heure je parlais de couteau suisse, c'est vraiment ça. J'ai pas mal discuté avec lui, il me disait que son père était chef d'orchestre, il a baigné depuis tout petit dans la musique. Il a été un peu connu avec les Hellcaster, ce groupe de tueurs où ils avaient tous des telecasters et jouaient plus vite que leur ombre. On a vu la culture commune qu'on avait ensemble. Quand il a pris la guitare lors de la soirée Bordeaux/spaghetti, tout de suite il a commencé à jouer des trucs des Beatles, des Hollies, et je me suis engouffré dans la brèche vu que c'était ma culture. Robben il y a des moments où ils ne connaissait pas certains trucs comme les Yardbirds, il est dans son monde, un peu plus jazz, il a joué avec Miles Davis par exemple. Il est moins dans le côté pop des années 60. Et avec John on avait complètement cette culture en commun.

Comme il le disait en interview, dans notre discothèque on doit avoir plein de disques en commun. On a tout de suite eu cette affinité avec John que je ne connaissais pas mais qui est simplement humain, chaleureux, et dès qu'il m'a dit pour le projet qu'il pouvait jouer du clavier, de l'orgue Hammond, de la basse, de la batterie, ou même qu'il pouvait prendre le son... (rires). Je me suis dis ok, tu vas en studio avec lui tu n'as besoin de personne d'autre. C'est le genre de mec, si j'avais un projet comme j'avais pu faire avec Comme à la maison, ce genre de trucs, j'aurais juste besoin de lui et d'un ingénieur du son (rires). Après moi j'aime cette coopération spontanée où tu es là, tu regardes les gens dans les yeux, tu ressens un truc, y'a des erreurs mais chaque être humain amène sa complémentarité à l'histoire. J'aime ça, rien que pour le matériel pour enregistrer des démos, moi j'ai même pas d'ordinateur ... Je bosse pas comme ça, j'ai qu'un huit pistes sur lequel je fais parfois des brouillons, je suis un peu préhistorique comme garçon (rires).

Paul Personne, Lost in Paris blues Band, 2016

J'enregistre toujours les albums, même les petites démos s'il n'y a qu'une sorte de batterie de base, quand j'avais enregistré avec des Américains pour Patchwork Electric. Par exemple j'avais demandé au bassiste de garder le riff parce que pour moi c'était le riff du morceau. Il pouvait faire ce qu'il veut, mais garder ça. Quand tu as des maquettes précises ça aiguille les musiciens, c'est pas mal, mais en même temps ça peut leur enlever une certaine liberté de penser... Tiens ça me fait penser à quelque chose ça (rires). Une certaine liberté imaginative, on va dire. Pour la plupart de mes derniers albums, j'ai fait un truc avec une cassette, ou maintenant peut-être un dictaphone où j'ai ma voix, une guitare et je suis tout seul en train de marmonner des trucs, des mots si j'en ai, sinon c'est du yaourt, et je tape du pied. J'ai fait écouter ça aux mecs, en leur disant de faire ce qu'ils pensent, ou alors je donne mon idée.

C'est un départ mais après faut qu'ils trouvent leur trucs, moi dans mon coin j'ai une idée mais j'attends de voir celles des autres. Y'a pas à chier, quand tu arrives à avoir d'autres personnes qui viennent mettre leur bout de gras dans ton histoire à toi... C'est pas la même chose quand tu joues tout toi-même où tu es plus ego-centré. Quand je joue tout, tout seul, oui je suis satisfait vu que j'ai tout trouvé mais au bout d'un moment je m'ennuie avec moi-même donc je préfère parfois une idée à laquelle j'avais pas pensé. Sur ce projet c'était un peu la même chose, j'amenais les morceaux mais chacun apportait son truc. Ron Thal par exemple qui était dans Guns N'Roses et qui jouait du metal, au départ ça paraît un peu anachronique. Le blues et lui... c'est pas l'idée qu'on se fait. Robben ça paraît plus logique, même John, il joue country, blues. Ron, son son de guitare ça me faisait penser à des violons, de la slide sur son manche fretless, avec sa guitare double manche. Tout est permis dans cette musique, c'est un point de départ où en fait tu as le truc roots et tout le monde en a toujours fait ce qu'il en a voulu de cette musique blues, que ce soit Clapton ou autre. Tout le monde est toujours parti d'un truc basique, et après tu l’électrifies, tu peux le rendre barjo ou psychédélique.

C'est tellement une base de musique vraie et intemporelle, tu l'emmènes là où tu as envie de l'emmener. Et quand tu vois Tom Waits où lui il l'a emmenée cette musique blues, avec son style à lui... C'est pour ça que j'aime la complémentarité des gens, avec les défauts et les qualités ! C'est tout l'avantage de ce qu'on appelle un groupe, c'est aussi pour ça que les groupes sont souvent voués à l'échec, il y a toujours un problème d'égo, de filles, etc. Ce que j'ai toujours aimé dans un son de groupe c'est que les mecs, c'est pas toujours les meilleurs musiciens du monde, mais ils trouvent un truc, les Beatles, les Stones, les Kinks... C'est pas des supers techniciens mais ils trouvaient cette espèce de mayonnaise ensemble. Dans certaines sessions avec des supergroupes qu'ils inventaient dans les années 60 ou 70 , ils mettaient quatre ou cinq lascars ensemble, puis t'écoutais et c'était un peu fade, tout le monde voulait trop se la jouer. Et ça le faisait pas parce que humainement il ne se passait rien tu vois. Moi j'ai toujours été pour que chacun apporte sa pierre à l'édifice, ça donne quelque chose de beaucoup plus identifiable au final.

C'est ce que tu as fait avec À l'Ouest finalement, c'était des potes et c'est devenu ton backing band en tournée.

Oui voilà et je savais qu'en travaillant avec eux ça allait le faire. J'ai joué avec des supers musiciens, eux il leur manquait un peu de métier mais humainement ça le faisait, il y avait un son. Il y avait de la complicité. C'était drôle, ils avaient la moitié de mon âge quasiment mais je me retrouvais aussi comme quand j'avais 18 / 20 ans. Ils me suivaient vachement, ils étaient dans le respect vis-à-vis de moi, mais je les poussais un peu à amener des idées. J'ai passé quatre ans avec eux en tournée, quand on voit le DVD de Electric Rendez-vous, c'est humble, ma musique est respectée et eux ils sont à leur place. J'ai jamais essayé de demander à Tony de sauter en l'air et de faire le zébulon sur scène, je sais très bien que ce n'est pas sa personnalité. Quand tu vois certains musiciens comme Mick Taylor avec les Stones, qui a la tête baissée et qui fait la gueule en permanence, il faut pas lui demander de faire un sourire, mais l'important c'est que quand il joue ce soit bien.

Paul Personne, Lost In Paris Blues Band, 2016

Au travers de tes albums tu explores divers univers musicaux, mais on continue de te cantonner à l'image de bluesman, est-ce que ça te dérange ?

Ce qui est assez drôle c'est que je viens de faire Lost in Paris Blues Band, alors que ça fait un paquet d'années que dans mes interviews on me pose des questions sur le blues.... Effectivement, je ne vais surtout pas renier cette musique qui a eu une influence majeure dans ma vie et en même temps j'essayais de faire comprendre aux gens que j'étais un ado des années 60 et que j'avais été élevé avec les Beatles, les Stones, les Kinks, Janis Joplin, James Brown, Aretha Franklin... Il se passait tellement de choses musicalement. Le blues est devenu vraiment un truc majeur pour moi car j'ai trouvé un terrain de jeu, un terrain d'expression. J'ai commencé en anglais, avec des reprises mais aussi des compos avec Backstage. Au bout d'un moment je me suis dit que ça servait à rien de chanter en anglais devant des Français. À une époque je chantais en anglais parce que ça me bottait de jouer en Hollande, en Espagne, mais comme je restais la plupart du temps en France... Après dès que je me suis mis à écrire en français, il y a eu ce côté très bluesy.

J'aime des tas de choses en musique, comme James Taylor, des gens qui ont écouté du blues, mais qui en ont fait autre chose. Et même un mec comme Eric Clapton, il est parti de Freddie King, Robert Johnson, et il en a sorti un truc. Clapton il n'est pas resté dans les rails du blues. Sa guitare est toujours bluesy, mais il a des mélodies, « Layla », c'est pas foncièrement un morceau de blues quoi. Donc chacun trouve son truc. Même Luther Allison m'en avait parlé un fois. Lui me disait qu'il était noir, il jouait du blues, il venait de Chicago, tandis que moi en tant que Français, j'avais du recul par rapport à tout ça. Les Stones à l'époque, c'était des petits blancs et ils ont révolutionné le truc.

Moi quand les Américains me disent de venir chez eux, ça me dit pas, mon influence c'est eux... Qu'est-ce que je vais amener de nouveau ? Ils vont me trouver comme le Maurice Chevalier du blues (rires). Il faut pas qu'on dise que je suis un bluesman... Mais en même temps le meilleur truc que je trouve à faire c'est de sortir un album qui s'appelle Lost in Paris Blues Band quoi ! Mais comme c'est un exercice de style un peu marrant, ça fait partie du jeu, c'est un peu exceptionnel. C'est assez inattendu ce qu'il se passe, si ça se trouve je vais faire un deuxième album comme ça, partir sur les routes et chanter en anglais... ou attendre et préparer un album en français sous mon nom.  

Est-ce que tu aurais un dernier mot pour les lecteurs de La Grosse Radio ?

Moi je suis un pas un bon vendeur, je vais pas dire aux gens de se jeter sur ce disque, qu'il vont le trouver super et tout (rires). J'ai déjà du mal à venir parler avec vous ! Les gens qui me suivent depuis longtemps vont sans doute trouver ça marrant, je sais qu'on me demandait souvent quand est-ce que j'allais faire un album de blues. Pour moi j'étais pas vraiment légitime en tant que petit Français, alors que toute la concurrence anglo-saxonne vient s'y frotter... J'avais tendance à pousser du bout du pied cette proposition. En fin de compte je l'ai fait sans me poser de questions, c'était ce qui me paraissait logique avec ces mecs-là. Il ne fallait pas que ce soit des compos à moi, pas qu'on parte dans des arrangements abracadabrants.

Si ça se trouve ça va plaire à vachement de gens, va savoir. Ou sinon y'en a peut-être qui diront « Ouais Paulo, vivement que tu rechantes en français parce que ton anglais est pas terrible » (rires). Pour me défendre, je dois dire que c'est un projet sincère, ça n'a rien de mercantile, c'est un truc humain, une histoire d'amitié spontanée. Il n'y a jamais eu aucune tension, c'était vraiment cool, c'est juste du feeling, j'ai pas cherché à jouer des hits, on a pas non plus cherché à raccourcir les solos de guitare. Par exemple « I Don't Need No Doctor », ça part bien mais à la fin il y a trois minutes de solo de guitare, ça ne peut pas passer en radio à moins de le couper ! C'est juste du fun.

Photographies : © Watchmaker 2016
 

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