Bumpkin Island – All was bright

Encore des rennais qui font de la pop, vous allez me dire mais les Bumpkin Island s'estiment "trop tordus, trop insolents, trop raffinés" pour être qualifiés de vulgaires popeux (avec un blaze à l'unisson ; l'île des Ploucs fait référence à un bout de terre flottant au large de Boston). Ils font dans "la pop en cinémascope". En grand breton donc. Dommage, la rime était riche, limite gainsbourienne… Mais l'intention est reçue fort et clair même dans le vocable des Brexités, qui demeure parfois absconce pour ceux d'entre nous qui n'ont pas fait english première langue.

Ce second opus vient donc après "Ten Thousand Nights" sorti en 2013 et deux EP galops d'essai destinés à expérimenter d'autres pistes et à s'éloigner un brin de leurs influences pop rock islandaises. La formation est passée entretemps de neuf à six membres et a troqué Birgir Jon Birgisson contre le français Thomas Poli pour les aider à catalyser leur créativité un rien luxuriante...

"Spectacular lives" ouvre les festivités par un chant choral a capella sur fond de percus claps-your-hands. Bien vite, clavier et batterie se mettent au diapason d'Ellie James, laquelle débute piano piano, limite spoken words, pour monter crescendo dans une envolée lyrique, accompagnée autant que portée par la guitare. Cette osmose entre voix et rythmique basse / batterie tranchée, perdure sur "Head over heels". Les cuivres s'invitent sur ce titre et à l'instar du cor présent chez La Maison Tellier, contribuent à faire monter d'un cran la température, déjà bien élevée. Les Bumpkin Island nous refont le même coup avec "Your other" sur lequel les dits cuivres font une entrée certes tardive mais déterminante. Ils contribuent avec brio à une flamboyance orchestrale générale, laquelle s'exprime tout particulièrement sur le bien nommé "All is bright" et leur "Nightingale" qui a l'éclat du volatile dont il s'inspire.

Blumpkin island, Raphaël Decoster, All was right
   Artwork : Raphaël Decoster

Le dossier de presse qualifie peut-être de sommaire la mélodie de "Sihardata". Est-ce du à une ligne de basse certes minimaliste mais ô combien parfaite ou à une intro rythmée de deux accords et de choeurs à la Laurie Henderson ? Qu'importe, sacré good trip ! Même si son final U2esque interpelle tout de même un peu. Quant aux amateurs d'electronica, ils trouveront leur compte avec l'instrumental au titre mystérieux "La vie secrète de Frédéric" ou avec "Sgt Woodbury" ou "Playground", dont les boucles enivrantes font corps avec le chant d'Ellie James. Celle-ci pour le dernier titre , "Yellow on the sea" passe le relais à Clément Lemennicier et le moins que l'on puisse dire, c'est que sa voix christalline fait merveille. Pas de zones d'ombres chez nos ploucs de l’île bostienne, tout brille effectivement et sans excès.

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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