Laul, bassiste de Sleeppers

Sleeppers sort un nouvel album, Keep Focus, le 29 Mai chez At(h)ome (et en partenariat avec La Grosse Radio !). L'occasion d'un coup de projecteur sur ce groupe mythique de la scène rock indé bordelaise, injustement boudé par les médias alors qu'ils ont franchi la barre des 20 ans de carrière. Rendez-vous était pris avec Laurent / Laul, bassiste et chanteur du groupe. Retrouvez le single "Blackout" issu de l'album sur nos ondes et la chronique de l'album dans quelques jours dans nos colonnes. Mais... place à l'interview !

LGR : Votre nouvel album Keep Focus sera dans les bacs dans deux semaines. Je vais commencer par la sempiternelle question sur "l'évolution" du son. Peut-on dire que vous visez de plus en plus l'efficacité des morceaux et qu'on fait fausse route si on s'en tient à votre réputation d'expérimentateurs du son ?

Laul : Je ne crois pas qu'on réfléchisse comme ça... c'est ce qu'il en ressort, naturellement. C'est vrai que sur cet album, on s'est un peu moins posé de questions sur les morceaux. Ca a été long à élaborer mais on a plutôt jeté des plans entiers et des morceaux qu'on ne trouvait pas bien en final, plutôt que de se pencher sur chaque structure en se disant "il faut reprendre cette petite note, à ce petit endroit..." chose qu'on avait plutôt l'habitude de faire jusque là. Là, on a plutôt joué en live et on a laissé les morceaux se faire. D'où peut-être ce côté efficacité qui ressort un peu plus.

Sleeppers - crédit photo : P. Wetzel
- Sleeppers - (crédit  photo : P. Wetzel)

Si je reprends cette question d'évolution justement, on sait que beaucoup d'artistes ont bati leur carrière sur un même concept, une même base. Parler d'évolution du son, c'est une manière pertinente de tracer votre carrière à ton avis, ou peut-on parler plutôt d'un esprit constant, depuis vingt ans, dans lequel vous  créez chaque album, quand bien même chacun sonne bien évidemment différemment ?

Si tu prends nos trois derniers albums, en partant d' Interaction, sans aller jusqu'à Cut Off (Interaction, c'est le premier album qu'on faisait à quatre avec Raph, qui a tourné avec nous après Cut Off, l'album précédent). Interaction avait un côté... je ne dirais pas compil', mais... voilà, chaque morceau était indépendant. Alors que si tu prends Signals (l'avant-dernier album, sorti en 2006), c'était plutôt un concept album. On avait vraiment pensé à l'enchainement des morceaux, quel type de morceau on mettrait... C'est ce qui nous a guidé. Sur Keep Focus, nous sommes repartis dans le même esprit qu' Interaction, morceau par morceau.

Et par rapport au son... Ce n'est pas vraiment qu'on parte de nos bases. Je crois qu'en fait, au bout d'un moment, on sait faire certains types de morceaux sans vraiment avoir à le décider. Ca se fait tout seul.

L'évolution, elle vient peut-être de ce qu'on écoute pendant les laps de temps où on s'occupe de projets parallèles ou de choses comme ça. Et ensuite, ce qu'on essaie toujours de faire dans la production, c'est quand même de franchir à chaque fois un palier. On a évidemment chaque fois envie de faire mieux que l'album précédent.

Je vois. Pas de démarche consciente de faire chaque fois quelque chose de radicalement différent. Mais, forcément, vous êtes des buvards. D'autres choses se font que vous entendez et les choses se font naturellement...

Oui, on peut dire ça comme ça. Disons qu'on n'a pas choisi le style de musique en fait. Si c'est comme ça que tu l'entends, la musique qu'on écoute et les projets parallèles dans lesquels on joue, fatalement ça apporte quelque chose. Inconsciemment ou pas, je n'en sais rien. Après, on est comme tout le monde : on n'a pas non plus envie de faire de la re-dite, malgré tout. Et... on a Notre son. Donc à un moment donné, le son du quator est là. On ne peut pas non plus changer radicalement le style de musique même si il y a chaque fois une légère évolution là-dedans par rapport à ce qu'on écoute, ce qu'on a écouté dans l'année ou les choses auxquelles on a participé... Peut-être qu'on est un peu des buvards, comme tu disais. Mais rien n'est jamais réfléchi au niveau du style. Jamais.

Sur cet album on retrouve une nouvelle fois Fred Norguet aux manettes (j'ai envie de dire "évidemment") On connait les talents du monsieur et la liste de musiciens qui frappent à sa porte. Est-ce-que le son Sleeppers, c'est forcément Norguet ?

En studio en tout cas, oui on peut dire que Fred fait partie du line-up. Fred est là depuis le premier album et rester fidèles c'est aussi suivre son évolution dans le son, dans ses prises comme dans la manière dont il mixe. Peut-être que sur cet album, il est moins intervenu dans les structures de morceaux et il était plus présent dans la prod finale, dans le mix et les prises elles-mêmes. C'est vrai que sur les albums précédents, par exemple Signals, on bossait même en amont avec lui. Sur Keep Focus, son travail était plus sur la production de sons mais, oui, il fait pratiquement partie du line-up, oui.

Et il doit y avoir un côté rassurant à bosser avec les mêmes personnes ?

Oui, et puis on est devenu amis, depuis longtemps. Donc on se comprend vite. C'est une des rares personnes qui a la liberté de nous dire ce qu'il pense vraiment de notre travail. Même entre nous, finalement, on se laisse moins de liberté qu'il en a. Son avis est important. On l'écoute, même si quelque fois on n'est pas d'accord. Alors qu'entre nous... ça peut engendrer des engueulades ! (rires) Pas avec lui. Il a une place particulière. Et puis on sait qu'on pourra compter sur un bon son quelque soit les moyens qu'on a. Lui fera toujours au mieux. C'est ce côté rassurant dont tu parles.

Parlons des participations sur l'album. Le titre "Divide" avec EZ3KIEL (pas inconnus non plus de Norguet, tiens) a-t-il été compliqué à mettre en place, Connaissant le travail de triturage de sons de ce groupe ?

En fait, faire un morceau avec EZ3KIEL est un projet qu'on a en tête eux et nous depuis un petit moment. On a amené une base de morceaux qu'on avait (quelques riffs) sans vraiment de structure et on a été répéter dans leur local de Tours deux, trois fois. Et franchement, le premier jour où on est arrivé (on se connaissait depuis longtemps), ils avaient reçu par le net les petits bouts de riffs, la salle était prête et chacun s'est installé à sa place. Ca a été super naturel de travailler ensemble, Ca s'est très très vite passé. Ils avaient déjà travaillé chacun de leur côté. Facile en fait.

On a tous été surpris. On s'attendait à galérer parce qu'on passait d'un groupe de 4 à un groupe de 7. Et en fait pas du tout, le morceau a coulé comme ça. Même si, évidemment, on a travaillé, mais tout s'est passé comme si cela faisait des années qu'on jouait ensemble. Ca nous a énormément plu, à eux comme à nous. Donc, je pense qu'on aura de nouvelles choses à faire ensemble, même si c'est encore à l'état de projet... C'était une expérience très positive et le mélange s'est fait tout de suite

Comme dans un "vrai" groupe de 7 personnes...

Voilà. Comme si on répétait depuis un an. Alors que ça a pas mal changé la donne dans le son. Il a fallu trouver des trucs.

Et puis voir le nom d'EZ3KIEL associé au votre, ça ne semble pas incongru. Vos noms ne sont jamais bien loin l'un de l'autre. Je crois que j'ai lu le nom EZ3KIEL dans chacune de vos interviews. On peut parler d'une petite bande, comme ça, autour de Sleeppers ?

Il y a quelques années, on a monté un collectif qui s'appelait "Trigger" . Pas vraiment un collectif d'ailleurs, plutôt une entité et un nom à tous les featurings qu'on avait eu. Et c'est vrai que sur tous nos albums, on a toujours invité des gens, des amis à venir jouer avec nous. Pour nous ça semblait naturel de le faire avec EZ3KIEL qui ont une vision de la musique et des choses proche de la notre. Même si ça n'a rien à voir dans le style musical. Mais la façon d'aborder le travail des morceaux, le travail de la scène, des choses comme ça... nous sommes très proches en fait. Et puis les deux groupes sont assez fans l'un de l'autre !

Parlons de Dre Gipson (membre de Fishbone) sur "Skin". A quelle hauteur a-t-il participé au morceau ? A-t-il juste posé la voix ou a-t-il participé à la composition ?

L'histoire de ce morceau est un peu spéciale. Mamu avait son riff de guitare et Fred et moi sommes parti sur une basse/batterie un peu Hip-Hop au début. Et comme, avec Fred, nous avions déjà expérimenté ça avec Georges Sound (NDLR : Georges Sound, groupe notamment composé de Fred et Laul de Sleeppers et de deux membres des Hurlements de Léo), nous nous sommes dit "Pourquoi ne pas faire chanter un rappeur là-dessus !". On a rassemblé quelques idées, demandé à des copains qui étaient plus dans ce style. Fishbone ( on se connait depuis longtemps par l'intermédiare de Fred, qui a tourné avec eux pendant un petit moment, qui faisait leur backline etc. )  était en France, à Bordeaux notamment. Fred nous a donc dit "Mais pourquoi on ne proposerait pas aux Fishbone de nous faire un truc. A Angelo ou à Dre...". Ce à quoi on a répondu "Oui, carrément, pourquoi pas ?!". On leur a donc passé le morceaux.

Rocky était intéressé, à la base, pour faire un petit solo à la fin (mais ça ne s'est finalement pas fait) et Dre nous a demandé de lui passer les bandes parce qu'il voulait absolument essayer quelque chose là-dessus. Il était passé chez moi écouter le morceau et en discuter. Fishbone a fait sa tournée européenne, ils sont repartis aux Etats-Unis et lui avait emporté le morceau avec lui.

Juste avant qu'on parte au mix, en Septembre-Octobre de l'an dernier, il nous a envoyé  une dizaine de pistes voix. On n'a plus eu qu'à remixer les voix avec Fred (NDLR : Norguet ! ), et voilà !

Donc il a effectivement posé sa voix sur un titre déjà prêt mais c'est lui qui a écrit toute sa partition. Il a posé ses chants comme il a voulu. On l'a vraiment laissé libre.

Toujours sur Fishbone. Fishbone, c'est un peu la clef pour faire des rapprochements osés. De Suicidal Tendencies à Red Hot, de Primus à Lofo... Vous vous sentez vous-même redevables de quelque chose dans leur musique ?

Je ne pense pas qu'on puisse poser les choses comme ça. Je ne sais pas si on est redevables de quelque chose. Forcément Fishbone, c'est quelque chose de culte, surtout au niveau indé, un groupe à renommée mondiale. Ils ont tourné beaucoup partout dans le monde et continuent à le faire. Mais c'est surtout une vision de la musique et de la vie. C'est à dire qu'on est nous-même issus des années 90. Il y avait une vision bien spéciale de comment et pourquoi faire de la musique. (ça a probablement évolué. On ne fait peut-être plus de la musique pour les mêmes motivations qu'à l'époque). Je crois qu'on se retrouve là-dessus avec Fishbone. Et puis, on est encore dans l'histoire d'amitiés entre personnes qui ont partagé des tournées etc. Donc ce n'est peut-être pas un rapprochement dans les styles musicaux mais plus un rapprochement dans le métier. D'abord une histoire de rencontres, de rapports humains et d'envie de bosser ensemble parce qu'on s'apprécie.

Ensuite, évidemment on ne pas nier qu'on a tous aimé des groupes comme Suicidal, Fishbone et plein d'autre et qu'il y a donc beaucoup de respect et beaucoup de fierté d'avoir pu  faire un morceau avec Dre qui nous a vraiment fait un super truc. Et puis son chant tranche vraiment ! On ne s'attendait pas à ça et c'est un risque qu'on a pris aussi de mettre le titre tel qu'il existe sur cet album parce que les gens ne s'y attendent peut-être pas. Mais bon, on est musicalement plutôt ouverts et ça peut rentrer dans l'esprit du collectif "Trigger". Je pense que ça devrait passer et que ça reste cohérent... j'espère que les gens le verront aussi comme ça.

Sleeppers s'est formé il y a plus de vingt ans maintenant, vous avez rejoint la scène Bordelaise très vite, au début des années 90, une scène bouillonante à l'époque. Gardez vous encore un oeil sur la scène locale et dirais-tu que Bordeaux reste un bastion de la scène Rock indé ?

Franchement, un bastion Rock, je ne sais pas trop. Bordeaux reste musicalement foisonnant. Un peu moins du côté du Rock. Il y a moins de groupes de ce style qui sortent de la ville, à part peut-être les Years of No Light qui tournent pas mal. Il en reste quelques uns mais c'est moins le Rock avec ce côté un peu torturé de l'époque, un peu plus dans la veine des Noir Déz qui ont amené tout cet aspect. Maintenant, c'est un peu plus, disons, Pop Anglaise / Garage, comme The Automators et pleins d'autres. On les connait, évidemment, puisque Bordeaux, tu sais, c'est petit. Dès que tu y fais de la musique, tu es amené à te rencontrer assez facilement.

Les influences évoluent évidemment... et la musique évolue avec et c'est normal. Je ne juge pas ça et je ne m'en sens pas le droit. L'important est de toute façon de savoir pourquoi les gens font de la musique, ce qui les motive à le faire. A Bordeaux, même si les styles musicaux évoluent et que ce n'est plus vraiment le Rock Indé de l'époque, les gens que j'ai pu cotoyer, The Automators ou d'autres, notamment au Festival des Terres Neuves pour lequel je bosse pas mal, et dans lequel on passe des groupes locaux, sont des gens qui font de la musique pour les bonnes raisons. De ce point de vue-là, il y a une continuité dans l'esprit et l'intégrité.

Au bout de tant d'années, être encore et toujours reconnus comme un des plus grands groupes Noise Rock Français par les pros et les amateurs éclairés, est-ce-que ça n'amène pas un peu de rancoeur ? Votre notoriété reste cantonnée à un public averti et on dirait que des cloisons sont encore là et ne veulent pas tomber ?

Il n'y a pas vraiment de rancoeur, plutôt un constat, pas de dépit mais...
La scène a beaucoup évolué, la façon de travailler, les tourneurs qui ont beaucoup plus de place qu'avant. Les salles demandent des choses qui n'existaient pas avant non plus.

Et puis, il y a tellement d'infos, de médias sur le net maintenant que ça devient difficile d'être visible pour un groupe comme nous. C'est tellement touffu, foisonnant... Heureusement, on arrive quand même à surfer justement sur le fait qu'on soit reconnu dans le milieu indé et dans le métier et qu'on y est respecté. Le petit regret, c'est ce manque de visibilité qui empêche un public un peu plus large d'adhérer à notre musique. On n'a jamais eu l'opportunité d'au moins essayer de toucher un plus grand nombre.

Mais il faut tellement d'argent. Ca devient difficile de passer dans un certain nombre de magazine qui, pour survivre, choisissent de forcer sur les groupes américains. Passer ton clip à la télé, si tu n'es pas un groupe américain, c'est encore plus compliqué. Et ça s'amplifie d'année en année... Le milieu indé a pas mal disparu. Il y a quelques résistants, mais plus beaucoup. Les Majors ont repris le pouvoir et ce sont elles qui imposent leurs artistes. Donc, oui, les autres sont un peu cloisonnés,

Donc voilà, juste ce regret de ne pas avoir eu quelqu'un qui prenne le risque de poser l'argent, au moins pour essayer. On entend toujours un peu "C'est super ce que vous faites, mais le public n'accroche pas.". Bah ouais... sauf qu'il ne nous connait pas le public ! On a l'impression d'être repartis dix ans en arrière et d'entendre "De toute façon, les Français ne savent pas faire de Rock'n'Roll", alors qu'il y a eu et qu'il y a toujours de super groupes de Rock en France !

Mais bon, c'est comme ça, et ce n'est pas ça qui nous empêche de faire notre musique, heureusement ! (rires)

J'imagine qu'il y a une tournée en préparation...

En Septembre oui !

Vous avez hâte de défendre l'album sur scène ?

De toute façon, à la base, on est d'abord un groupe de live ! Même si on a pris de l'assurance en studio grâce au travail de Fred Norguet, ce qui nous motive, c'est vraiment de faire des concerts ! Le live, ça ne se remplace pas. Donc oui, on a hâte de partir en tournée pour défendre ce disque. On aimerait bien partir un peu plus à l'étranger aussi, comme on a fait il y a quelques années. Maintenant on tourne avec Oh Lord, ceux qui font tourner Fishbone, Dub Trio etc..  Donc, il y a peut-être plus d'opportunités de partir à l'étranger avec eux, c'est ce qu'ils nous ont proposé. On a évidemment aussi envie de tourner en France. Mais c'est devenu tellement compliqué... et tous styles confondus !  Grand Public, Rock... même dans le Reggae, ils commencent à avoir un peu de soucis. Je ne sais pas comment on va s'en sortir avec tout ça, mais j'espère qu'on pourra vraiment défendre cet album avec un maximum de dates. Oh Lord sont en train de bosser là-dessus... Et avec la sortie du disque, la promo qui va avec, ça devrait rassurer les salles. En tout cas, on a vraiment envie de le faire !

Sleeppers - Crédit photo : P. Wetzel
-Sleeppers- Crédit photo : P. Wetzel

On connait vos goûts pour les rencontres et les expériences musicales. Par exemple cette bande-originale que vous avez faite pour Dr Jekyll et Mr Hyde dans le cadre du 9ème printemps des ciné-concerts de Bordeaux. Vous avez d'autres projets dans ce genre dans la tête ?

Ce qui est intéressant avec le ciné-concert de Dr Jekyll et Mr Hyde, c'est que ce n'est pas dans le cadre d'une sortie de disque, donc c'est un peu intemporel. On peut le jouer indéfiniment si on veut. A partir du moment où quelqu'un veut nous faire jouer pour ce film, on peut le tourner dix ans si on veut. On ne pourra pas être taxés de faire des choses déjà sorties il y a dix ans puisque c'est un film et qu'on entre dans un autre cadre.

Pour d'autres projets... il y a toujours eu chez nous cette envie, peut-être que notre musique s'y prête bien, de faire des musiques de films. J'aimerais bien, et je pense que les autres membres du groupe aussi, qu'on nous propose la bande-son d'un film à sortir. Pourquoi pas ?

Evidemment, c'est un peu compliqué parce qu'il y a tellement de gens qui font de la musique de films, et qui la font bien... Mais ça serait un exercice intéressant, un nouveau défi.

La proposition est posée, on fera suivre ! (rires )

Oui, on ne sait jamais (rires)

Si on parle de tes goûts personnels, quel groupe t'a définitivement donné envie de devenir musicien ?

Un groupe en particulier ? A là base, c'est les Cure !

J'étais sûr que tu allais dire ça !

(rires) Oui, à notre époque, évidemment. Ensuite il y a eu aussi Joy, Siouxsie and the Banshees. Et puis Bauhaus aussi qui était vraiment bien. C'était vraiment la période où on se disait (on était jeunôts, je devais avoir 14-15-16 ans) qu'on pouvait faire de la musique avec trois accords. Avec mon frangin, on a commencé la musique très jeune à 4-5 ans, avec des instruments "conventionnels" (flûte, piano...). A l'époque tu n'apprenais la musique que comme ça. Maintenant tu as la Rock School Barbey, tu peux apprendre direct le Rock. Nous, on n'avait pas tout ça ! C'était Conservatoire ou école de musique. Et là ça te montrait que, même si tu ne savais pas super bien jouer, tu pouvais sortir de super trucs en trois accords.

Et des groupes d'aujourd'hui que tu aurais envie de nous faire découvrir ?

Euh... (il cherche quelques secondes). Là, je ne pense pas à grand chose...

J'ai mes fiches. Pas toi ! (rires)

Oui voilà ! (rires) De but en blanc, comme ça... Hier soir j'ai été voir Gojira...

Gojira ?  à découvrir ? Hum..

A découvrir non ! (rires). On a joué à Blois avec le guitariste de Dominique A, Olivier Mellano dont le projet solo s'appelle Mellanoisescape. Ca s'était vraiment génial... Vraiment à découvrir. Ensuite dans les groupes... (il cherche encore ) Si, il y a un groupe qu'il faut vraiment que vous alliez écouter, qui est vraiment bien dans un autre registre, c'est Cosmic Plot, le groupe de Fred Norguet. Ca, c'est vraiment intéressant. Ils ont une façon de travailler particulière au niveau des morceaux. C'est un peu un mix entre Gorillaz et des tas d'autres influences. Ils font un spectacle vraiment bien. Ecrans et pas mal de trucs... vraiment intéressant.

Dis-moi, le nom du groupe "Sleeppers"... pourquoi deux "p" ?

Ah ça, c'est une très vieille histoire, comme tu t'en doutes ! Il nous fallait un nom qui se retienne facilement et on aimait bien Slippers, mais Slippers avec un "i", ça signifie chaussons en anglais, et Sleepers avec deux "e" et un "p", ça signifie dormeurs. On a donc mélangé les deux. Comme ça, ça ne veut rien dire et puis on était sûrs d'être les seuls à s'appeler comme ça...

(rires) "les chaussons endormis" ou quelque chose comme ça ?!

Oui (rires)... et puis comme on était de Charente Maritime à la base. "Slippers", "les charentaises"... Enfin voilà, on a mélangé les deux, ça se retient bien... Par contre, c'est vrai que souvent, dans les articles etc. les gens ont tendance à oublier qu'il y a deux "p" !

En conclusion, tu as quelques mots pour nos lecteurs/auditeurs ?

En quelques mots, j'espère qu'on pourra tourner à la rentrée et qu'on les verra à nos concerts ! Et j'espère aussi que les gens apprécieront ce disque, parce que le but de la musique, c'est évidemment de la partager. On espère voir un maximum de gens.

Et puis il ne faut pas arrêter de faire de la musique, créer,...

...et aller voir la musique vivante d'artistes vivants

Oui, et c'est important aujourd'hui de supporter toute cette scène !
 

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