Divin divan du monde avec Demi mondAine (01.03.17)

Quelle autre salle que le Divan du Monde, aurait pu décemment accueillir en ce 1er jour de mars, le retour sur scène parisien des montreuillois de Demi mondAine… Réputation sulfureuse d'ancien boxon - que son récent pacs avec les pensionnaires de Mme Arthur ne contribue guère à relever - balcons accueillants, fosse accorte… Autant d’atouts qui n’ont pu que séduire l’incendiaire Béa et son Mystic de Gordon. Ils se sont allongés devant leur public chéri, leur amour et lui ont conté "Paris désert", en français et en anglais dans le texte ! Au vu du monde au balcon et de l'agitation dans le parterre, ceux et celles qui avaient accepté cette divine invitation n'ont pas été déçus du voyage et du concert, véritable montée crescendo de plaisir partagé. 

 
Ces derniers temps à Paname, il n’y avait pas que les longs violons qui sanglotaient, l’âme bercée d’une langueur monotone… Car à part un discret passage en duo à l’automne dernier à la Passerelle pour présenter leur dernier né "Paris désert", la cruelle absence des Demi mondAine en perturbait plus d’un et plus d’une. Demi mondAine sur scène suscite une grave dépendance et ce dès le premier contact, c’est scientifiquement prouvé ! La soudaine irruption de la Cie Créole dans la zik de fond qui contribuait à ambiancer la salle, était-elle volontaire et visait-elle justement à atténuer cette addiction ? Si elle a probablement raté son objectif initial, elle a eu le mérite d’en faire marrer plus d’un ! Mais lorsque paraît le groupe, ça rigole plus dans le parterre. Subjugués nous sommes, par la nouvelle tenue de Béa. Combi short noir et ravissant callot assorti, ses interminables jambes gainées de résille et des escarpins qui la font paraître plus grande encore. L’effet était d’autant plus garanti si l’on se trouvait devant la scène, haute tout de même d’un bon mètre… Mystic Gordon conserve lui son éternel trilby noir et sa vêture de rocker patenté. Alan et Erwan, les petits nouveaux titulaires respectivement de la basse et de la batterie, sont eux d’une sobriété vestimentaire exemplaire mais de bon goût.

Demi Mondaine - Divan du monde - © R. Goupil
Photo Rodolphe Goupil

Trèves de chronique… mondaine ! Avec "Jour blanc", un des meilleurs titres de leur album Aether, les montreuillois contentent leur fan-club venu en nombre et en enchainant avec le bien nommé "Enchanteur" - son pendant de Paris Désert - suscitent d’entrée l'intérêt des nouveaux adeptes. Après un "Colonel" acide et sécoué à souhait, Mystic Gordon lance pour Béa le bluesy & soul "Ain't got no", qui prouve, si besoin était qu'elle parvient à dégager la même authenticité, la même fougue dans la langue de Shaeskespeare que dans celle de Brel. Le groovy "Crow" sur lequel Mystic se fend d'un solo d'anthologie, enfonce le clou. Alors que résonnent à nos oreilles l'intro du "Chat", Béa rappelle que lors de son dernier véritable concert en date, son ventre était un peu plus rebondi et en profite pour nous rassurer "l'enfant va bien…" Elle rayonne de bonheur ; à ses "je suis hyper contente", répondent des "nous aussi !" enthousiastes ! "Like I breathe" avec ses quelques notes de claviers en intro, son inspiration résolumment seventies a du en combler plus d'un dans la salle… Pas de doute, en tous cas pour celui qui s'est pris pour une corne de brûme humaine et a ruiné quelques tympans dans son entourage immédiat !

Demi Mondaine - Divan du monde - © R. Goupil
Photo Rodolphe Goupil

"Garde fou" permet à Mystic de démontrer son aisance au chant lorsqu'il reprend les "j'aurais aimé être un homme" de Béa ; leur contre-point est parfait. Cette version d'un titre phare de Demi MondAine, avec sa batterie groovy, invite à la dance et s'étire au final en une boucle emmenée par le clavier de Béa. C'est littéralement jouissif ; le public, connaisseur, exhulte et ne retient pas sa joie lorsque sur "Solidaire", Béa tombe le callot. Et lorsqu'elle se libère sa crinière blonde, les "allez, yeah, yeah", les sifflets redoublent de volume. S'en suit ensuite deux morceaux stoogiens en diable, dont l'inévitable "Private Parts" - le cadeau fait à Béa par Iggy Pop - où la complicité entre chanteuse performeuse et guitariste est palpable. "Opium", dédié à Zachary le fils de Béa, tente et réussit l'exercice délicat de fusion chant hip hop et rock.

Demi Mondaine - Divan du monde  © R. Goupil
Photo Rodolphe Goupil

La sensualité débridée, la gestuelle hypnotique et enchanteresse ne sont pas les seuls atout de Béa. Lorsqu'au rappel, elle entame "L'hymne à l'amour" de Piaf, c'est l'extraordinaire sincérité et son absence totale de concessions artistiques qui s'exprime. Sa version émminement rock n'roll parviendrait même à coller des frissons à un abonné de Valeurs Actuelles. On atteint le point culminant du concert avec "Paris sous la neige" ; les choeurs se déchainent mais avec ses "aux putains et à toi !" sont bien loin des p'tits chanteurs à la gueule de bois… Les fans n'en peuvent plus quand apparait sur scène Sarah, l'ex-bassiste et rugissent de plaisir pour ce "Vénale d'amour" lui aussi relooké façon dance. Tous ou presque vont prendre à la lettre les "allons boire, allons boire, on s'embrassera plus tard", totalement raccords avec l'invitation de Béa à partager le champagne pour l'indispensable after.

Setlist
Jour blanc
Enchanteur
Colonel
Ain't got no
Crow
Le chat
Like I breathe
Garde fou
Solidaire
Rid of me
Private parts
Opium
Junk kiss
---------
Hymne à l'amour
Paris sous la neige
Vénale d'amour

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