Sum 41 (+Hollerado) à  Helsinki (17.03.2017)

Après avoir passé tout le début d’année 2017 sur la route avec une gargantuesque tournée européenne, le périple de Sum 41 s’arrête dans la mythique salle du Tavastia à Helsinki pour l’avant-dernière date. Loin des Zéniths et autres Arenas européennes que le groupe remplit habituellement, on est ici sur une capacité de 700 places qui va conférer une savoureuse atmosphère d’intimité et de passion, puisque la soirée affiche complet depuis plusieurs semaines.

Hollerado

Sans prétention, les Canadiens d’Hollerado débarquent devant une salle à moitié remplie pour balancer leur indie rock sans grande originalité. « Ce riff-là, il est plagié sur les BB Brunes » me lance facétieusement un compatriote dès le deuxième titre. Qu’importe, les cinq garçons sont plutôt sympathiques et communiquent bien avec le public. Une fois passé le deuxième titre, on peut sans honte apprécier une musique qui n’invente rien mais se laisse écouter tranquillement. On sent le groupe heureux de jouer sur une scène plus petite que d’habitude et avec un auditoire peut-être plus engagé.

Le son est déjà massif et permet au bassiste Dean Baxter de nous envoyer de bonnes vibrations tandis que les solos de Nixon Boyd parviennent à faire mouche et à apporter un petit plus supplémentaire aux compositions. La prestation est plutôt agréable et le groupe connaît son sujet, en profitant à fond de ses dernières opportunités sur cette tournée. Les échanges avec le public sont nombreux et semblent spontanés, comme on le constatera aussi au merch après le concert. On a l’impression d’être comme à la maison, un peu à l’image de ce qu’on peut ressentir dans un concert de Mac DeMarco. A croire que les Canadiens ont le truc pour la convivialité.

35 minutes de jeu plus tard, le combo de Toronto remballe devant un Tavastia réactif qui a semble-t-il été conquis par la prestation. Scène plutôt amusante, le groupe doit se débarrasser de son stock de t-shirts avant de reprendre l’avion pour le Canada et les membres en balancent donc un certain nombre dans la foule avant de s’en aller définitivement. Du jamais-vu pour une première partie !

Sum 41

Avec une sono crachant les meilleurs tubes punk rock et néo-metal des années 90-2000, l’ambiance est à son comble avant même que les tant attendus Canadiens montent sur scène. Et effectivement, lorsque le groupe rentre sur scène, c’est du délire dans la fosse ! Le son est incroyablement fort et la batterie de Frank Zummo sonne comme si elle était sur la scène d’un grand festival. Pas de quoi gâcher l’enthousiasme du chef d’orchestre du groupe Deryck Whibley qui nous annonce « Fake My Own Death », là où les choses vont s’animer dans le pit.

deryck whibley, sum 41, paris, 2017

Car quand les Finlandais décident de se bouger pour un groupe, ils ne le font pas à moitié. Au moins quatre ou cinq walls of death seront lancés pendant le concert sans que le groupe ait besoin de lever le petit doigt et la fosse jumpe véritablement comme un seul homme sur les titres qui s’y prêtent comme le légendaire « In Too Deep ».

Le nouvel album 13 Voices est le plus représenté et ses titres un peu trop sage s’animent plutôt bien en live à l’image de « Goddamn I’m Dead Again ». Il n’y a de toute façon pas de quoi faire la fine bouche avec la setlist bien garnie que le groupe nous réserve, bien qu’elle soit amputée de quelques titres comme « God Save Us All » par rapport aux dates précédentes (fatigue de fin de tournée peut-être ?) Tous les classiques sont là, que ce soit les balades comme « With Me » ou « Pieces » ou les titres plus agressifs comme « We’re All To Blame ».

Dave, Sum 41, 2017, Paris

Car c’est bien cela qui est le plus intéressant avec Sum 41. On a trop souvent le cliché du skate punk basique de « In Too Deep » ou « Fat Lip » mais le combo a exploré énormément d’horizons musicaux pendant sa carrière et cela se ressent sur le show. On sent que les membres ont tous leur petit péché mignon à commencer par les influences heavy metal du guitariste Dave Barksh qui nous balance un petit bout de « Paranoid » de Black Sabbath avant que le groupe lui emboite le pas. Frank Zummo nous gratifiera aussi de son groove sur un solo de batterie appréciable en milieu de set.

Globalement, même si les nouveaux titres ne sont pas mauvais c’est bien sur les anciens classiques que le groupe est le plus à l’aise. Ils ont beau avoir du mal à cacher leur ennui royal de jouer « In Too Deep » encore et encore, on sent que quelque chose se passe sur « Still Waiting » et surtout « Walking Disaster ». On a bien sûr droit aux confettis et aux ballons d’un show calibré au millimètre mais tout cet attirail n’est pas dérangeant, l’ambiance intimiste de la salle suffisant à elle seule pour rendre le show unique sur cette tournée.

Sum 41, James, 2017, paris

Quelques mots sur l’impressionnant charisme de Deryck Whibley qui ne lâche pas son public d’une semelle pendant toute la durée du show. On sent le frontman plus en forme que jamais, sautillant en permanence même si sa voix semble parfois bien faiblarde. Là aussi, l’éreintante tournée européenne y est peut-être pour quelquechose et le public d’Helsinki ne lui en tient pas rigueur, donnant tout ce qu’il a jusqu’au bout.

Sum 41, paris, 2017, frank zummo

Après l’éternel « Fat Lip » en guise de conclusion, on a le droit à un deuxième rappel où le groupe entier revient grimé comme des musiciens de glam rock pour interpréter une version délirante de « Pain For Pleasure », avec un Tom Thacker au micro qui semble s’éclater comme jamais ! Cela fait 1h45 que le groupe est sur scène et tout est déjà terminé. Le public Finlandais aura été largement à la hauteur malgré la petite configuration de la salle et il va sans dire que le groupe devrait revenir rapidement dans une salle plus grande. En espérant qu’ils parviennent à garder cette forme olympique qu’ils trainent depuis la sortie de 13 Voices.

Setlist:
A Murder of Crows
Fake My Own Death
The Hell Song
Over My Head (Better Off Dead)
Goddamn I'm Dead Again
Underclass Hero
Screaming Bloody Murder
There Will Be Blood
War
Motivation
Metal Mayhem (Black Sabbath - Paranoid)
Grab the Devil by the Horns and Fuck Him Up the Ass
We're All to Blame
Walking Disaster
Breaking the Chain
Makes No Difference
With Me
The Fall and the Rise
Drum Solo

No Reason
We Will Rock You (Queen cover)
Still Waiting
In Too Deep
:
Pieces
Welcome to Hell
Fat Lip

Pain for Pleasure

Photos prises sur la date de Paris par Régis Peylet.

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