Festival gratuit en front de mer à Saint Cyprien dans les Pyrénées Orientales, le Saint Cyp En Live attire chaque mercredi du 19 juillet au 16 août plusieurs centaines de touristes et de locaux dans une ambiance estivale bon enfant. Mercredi 9, nous aurons droit aux canadiens de L.G.S. et à Davy Kilembe. Puis le 16 août avec The Excitements et Yamin Alma & The Love Machines. Alors si vous passez dans les parages de Perpignan, arrêtez-vous donc à Saint Cyprien Plage pour profiter de ces concerts les pieds dans la Méditerranée.
La soirée débute vers 19 heures, il fait encore près de 30 dégrés aux abords de la plage où la grande scène est plantée lorsque qu'un batteur fait entendre sa pêche. Il s'agit de celui de Sonateen. Olivier Raynaud seul sur scène puisque Niko Gallego son DJ lui a fait faux bond, il aura toute la lumière pour lui mais hélas, un set hip hop sans DJ derrière sa platine fait bizarre à voir et à entendre. Olivier jouera donc ses parties de batterie par dessus des chansons de tous genres. Nous retiendrons surtout sa prestation sur du Rage Against The Machine. Pour le reste, mieux vaudrait aller revoir le duo au complet pour se faire une meilleure idée d'eux. Bref, la foule encore éparse au moment du dîner aura apprécié.
Ensuite, c'est au DJ Select Aïoli de maintenir l'ambiance le temps d'un long changement de plateau qui nous permettra de nous restaurer en terrasse. Fait d'arme de DJ Select Aïoli nous faisant relever l'oreille et bouger les fesses, il passera plusieurs fois un de nos groupes fétiches à La Grosse Radio, les Dizzy Brains, le tout en vinyle, car ce DJ à l'apparence rasta est venu avec plusieurs caisses de disques de sa collec', point de mp3 ici !
Puis une intro de guitare saturée se met en branle sur la scène et la voix tendre de Lucas nous sussure "it's a pièce of me...". Fin de couplet, la batterie et de la grosse basse arrivent pour "i'm back", "Back In The 80's", la couleur de la soirée est donnée. Quelle grosse pêche, cette basse-batterie ! Le chanteur nous enjoint vite à taper dans nos mains. Le groupe a remplacé au pied levé I Am Un Chien !! et n'était pas forcément prêt à jouer ce soir, mais au moins ça tabasse comme sur l'album Agitato Charismatic dont on vous parlera à la rentrée, il sort en partenariat avec La Grosse Radio Rock.
Dissonant Nation, c'est trois jeunes gars marseillais qui se déchaînent sur un rythme intense disco rock. La basse de Loïc est simple mais accrocheuse sur ce morceau très dansant "Lights Out". "They are on, they're out, they're so strange". Enchaînement très rapide à l'accord pour "Wine" le titre suivant, on sent le set énervé et enlevé. Pour l'instant seuls les aigus trop prononcés sur la voix lead (plus les chœurs du bassiste et batteur) nous gènent un peu. "Want to make a crime" et c'est ce soir, la déglingue auditive. Le public commence délicatement à se bouger.
Le chanteur nous annonce une chanson qu'il dédicace aux couples, "Cry", puis tombe sa veste, monte d'octave sa voix et se lance dans un riff funky acidulé. Le public de vacanciers ne leur répond que modérément pour l'instant, convaincre des vacanciers en short est dur mais idéal pour faire ses gammes rock !
Pour l'instant ça manque de mise en place, le batteur en galère demande un tournevis avant le prochain morceau. Puis bim, fuzz à fond dans un excès disco pour ceux qui nous avoueront avoir Primal Scream parmi leurs références. Le trio se rode bien avec "Merry" ce nouveau morceau rapide.
Un riff de guitare proche de celui de "Personal Jesus" déclenche le concert pour de bon, le titre est bien heavy, notamment avec son solo blues rock déchaîné. "Shout me down", "Sexy suicide" (titre issu du premier album We Play We Are de 2013) et l'on comprend ce qui démange la Dissonant Nation avec ce morceau intense.
"Cold Kisses" ensuite va nous balader dans les affres bien connues de l'amour. Une tendre tristesse "it's not a fairytale"... La batterie de Simon nous tape un rythme cardiaque avancé proche de la crise. On retient notre souffle le temps d'un baiser glacé.
La suite sur "Doctor" est dissonante avec "I hate the doctor, he always put a finger in my mouth" ce qui le rend malade alors qu'il allait bien.
Pour récupérer, "To kill the president" est hyper disco, que ce soit le rythme saccadé, les thèmes ou le phrasé. Ça barre ensuite complétement keupon. "No sex, no drug, no Rock n' Roll", et tout ira bien, à contre-pied pour celui qui aurait aimé être Andy Warhol avec ce "Rock and warhol". Ça démonte, une partie du public pogote et un slammeur perdu parcourt la foule ! Mission accomplie pour la Dissonant Nation !
Après la furie, un titre très pop funk enjoué "South Of France", bien de rigueur ici. Le panel du trio est vaste et toujours porté sur la danse. "I feel allright but I have to go", peu de paroles, le "I" passe au "we" avec beaucoup d'allant et d'entrain sur "Monte Carlo". La prestance du chanteur guitariste est étonnante, il parait dilettante et pourtant habité. Un long crissement pour finir pourtant brutalement le set, encore de l'ambiguïté.
Le trio de garçons quitte la scène promptement pour revenir encore plus vite avec "We play we are" un morceau pur punk new-yorkais old school. "Because we are, we play, we are" !
Crédits photo : La Tête dans le public Sud
