William Patrick Corgan – Ogilala

Après un Monuments To An Elegy qui n'a pas toujours trouvé un public favorable, malgré de grands moments plus qu'indéniable, Billy Corgan a probablement ressenti le besoin d'aller s'isoler des Smashing Pumkins - enfin, de la parodie loufoque qu'il avait lui-même créée -, s'éloigner dans ses retranchements, dans les méandres de ses propres tribulations, au point où il en décide de signer ce second album solo de son nom de naissance, William Patrick Corgan. Un Ogilala intimiste, à écouter dans un cadre solitaire.

C'est d'ailleurs assez amusant de vouloir nommer une partie de l'oeuvre d'un excentrique aussi intéressant (il y a quand même des albums par-ci par-là qui ont valu leur pesant de plaqué or) que dégoûtant "intimiste", tant Billy Corgan a toujours été, consciemment et volontairement, au centre de troubles médiatiques bien douteux. Tout comme, même si l'idée est d'avant tout de juger et valoriser le contenu musical de Ogilala, il est impossible de faire l'impasse sur les conneries incessantes que Billy Corgan a enchaîné au rythme du défilé des appartenances politiques de Renaud

Pourtant, dès les premiers accords de "Zowie", on reconnait une certaine capacité à jouer avec des mélodies simples mais qui, sautillant sur les gammes mineures, savent susciter l'émotion, et nous envoyer directement vers le propos. Comme si Billy Corgan s'était enfermé dans une forteresse de solitude pour vaincre ses propres démons, on sent l'envie de s'allonger, de se laisser envahir par cette voix que l'on connait bien.

Smashing Pumpkins, Monuments to an elegy, Billy Corgan, Album

Il faudra d'ailleurs s'y accrocher, à cette voix, tant Corgan va directement à l'essentiel, s'accompagne d'une guitare acoustique, d'un piano et de quelques nappes de clavier additionnelles par moments. Rick Rubin n'aura pas eu beaucoup de travail, si ce n'est celui de magnifier la simplicité des arrangements pour parfaire la mise à nue proposée ici. Les thèmes sont souvent ceux de la folk, parlent de la situation dans le monde, d'une volonté de retour à la maison, de valorisation des êtres aimés, etc....

On sentirait presque qu'avec cet album, l'apposition de son propre nom et ce côté très intime, invitation à sonder les esprits, William Patrick Corgan fait son mea culpa, nous demande pardon pour tous les déboires dont il a été le sujet. Il suffit de voir les dernières dates des Smashing Pumkins pour savoir que l'on aura du mal à lui accorder la moindre confiance, et nous verrons bien si le bonhomme reste une espèce de rockstar ridicule et pathétique, uniquement sauvée par la qualité relative de sa musique, ou s'il fait réellement une peau neuve revigorante et sincère. C'est tout ce qu'on lui souhaite, tant Ogilala est un plaisir d'écoute, et que l'on a envie d'y croire. 


Sortie le 13 octobre chez Reprise Records
 

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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