Airbourne (+ Desecrator) – Olympia de Paris – 10/10/2017


Unique date en France de cette nouvelle tournée européenne, l'Olympia s’apprête une nouvelle fois à subir la tempête rock'n roll australienne après un premier passage en 2013. Concert à guichet fermé in-extremis, c'est près de deux mille personnes qui prennent place dans la fosse, ou confortablement assis à l'étage (ils ne seront pas forcément à l'abri !). Il est à peine 18h30 lorsque les portes ouvrent, le public parisien arrivant au compte goutte dans le grand couloir mythique du boulevard des Capucines.

 

Desecrator

La tête d'affiche ne sera pas la seule représentante de l'Australie ce soir, car c'est le thrash énergique de Desecrator qui ouvre les hostilités. Les lumières s'éteignent sur une salle à moitié vide (il n'est que 20h et nous sommes lundi, logique), ''Don't Tread On Me'' de Metallica servant d'introduction. Le quatuor vit ses premières heures sur une scène de France, et quelle première fois ! Visiblement très heureux d'être là, Desecrator va tout donner pour convaincre le public d'Airbourne avec un style un peu éloigné mais pas forcément incompatible, surtout lorsqu'on y met les formes.
 

Airbourne, Desecrator, Olympia de Paris


Au programme : gros riffs, grosse caisse rapide, chant propre mais couillu, un peu comme si Machine Head avait décidé d'accélérer encore la cadence. Bien aidés par un son excellent, les titres du combo ressortent bien . Le guitariste chanteur Riley Strong se donne à fond, et veut se mettre le public dans la poche : le dernier album To The Gallows est à l'honneur, mais également quelques reprises en milieu de set, histoire de garder le public en forme. Et leur version virile de ''Born to Be Wild'', suivie d'une bonne partie d'''Am I Evil'' de Diamond Head fait relever la tête à beaucoup de monde. Car malgré toute l'énergie que le combo déploie, leur style tourne un peu en rond avec des morceaux au final assez semblables les uns les autres.

Les efforts paient tout de même, et après de nombreuses relances ou demandes du groupe, l'ambiance monte avec les premiers mosh et slams de la soirée. Le public répond bien sur la dernière partie du set et remercie chaleureusement le combo sur le départ après un petit jam final sympathique.
 

Airbourne, Desecrator, Olympia de Paris

 

Airbourne

L'Olympia est enfin rempli comme il se doit lorsque le mur de Marshall se découvre : toutes les têtes d'amplis sont allumées, les trois pieds de micros sont là équipés d'une armée de médiators, batterie surélevée bien cachée au centre et le backdrop de Black Dog Barking en fond de scène. La petite glacière kangourou verte déjà présente au Hellfest trône devant la batterie, remplie de canettes de bières encore intactes. Quelques morceaux de choix en attendant (Slash, Iron Maiden ou Twisted Sister), joués par dessus un public qui hurle déjà le thème maintenant connu de tous de ''Ready To Rock''.
 

Airbourne, Desecrator, Olympia de Paris


Et ça tombe plutôt bien, car après le traditionnel thème de Terminator en introduction et des basses à faire trembler les murs, c'est bien ce premier morceau, bien parti pour devenir un des plus grands classiques du groupe, qui fait exploser l'Olympia. Le pauvre plancher flottant de la fosse plie sous les sauts répétés d'une foule déjà en feu, sous le regard inquiet des vigiles visiblement peu rassurés. Et leur cauchemar ne fait que commencer !

Car c'est un Airbourne des grands soirs qui nous attend. S'il est déjà impossible de s'ennuyer lors de leurs shows, cette tournée saura mettre la barre encore un cran au dessus par rapport à la dernière. Les titres choisis représentent le meilleur de ce que nos wallabies ont à nous proposer et quasiment aucun hit n'est oublié sur 14 titres, avec un premier album aussi représenté que le dernier. Pas de grosse surprise, mais quelques titres plus ''lents'' ou à la rythmique bien plus posée disséminés contrastent avec la course permanente que sont les setlists d'Airbourne habituelles (''Rivalry'', ''It's All For Rock 'n' Roll'' ou ''I'm Going to Hell for This'' dès le départ). Le groupe prend le temps, va moins vite et gagne en puissance et efficacité.
 

Airbourne, Desecrator, Olympia de Paris


Côté son, c'est le mur de son habituel. Guitares en avant évidemment, avec une batterie chargée de graves qui rehausse l'ensemble. La basse y perd un peu, comme souvent, mais l'équilibre reste très bon et agréable. Il ne reste qu'à aborder l'essentiel : le show.

L’irrésistible Joël nous a préparé son énergie, sa folie et son talent, comme toujours. Forcément, toutes les ficelles ou presque sont connues : balancer des verres de bière dans le public, éclater les canettes sur sa tête, partir dans la fosse sur les épaules de son roadies au milieu de la fosse... Mais que ça fait du bien ! Bien aidé par une section rythmique en béton armé, Joël n'a plus qu'à dérouler ses solos, interventions et riffs sans soucis. Pas de structure à escalader ? Pas de problème. Un escalier de service lui permet d'atteindre les rambardes de sécurité qui donnent directement au dessus des gradins, pour un petit coucou au public censé être assis depuis le début du concert...
 

Airbourne, Desecrator, Olympia de Paris


Justin et Matthew ne restent pas en retrait pour autant. Chacun court dans tous les sens, échange de place, s'avance à tour de rôle et distribue des médiators à l'envie, tout en assurant des chœurs bien plus justes que par le passé. Le départ de David Roads ne se ressent pas vraiment, d'autant que son attitude un peu passive sur les dernières dates pouvait déjà faire deviner la suite. Matthew reprend le flambeau, beaucoup plus souriant et impliqué, tout en ayant pu apporter son propre son et des guitares différentes pour des rythmiques plus rondes et moins agressives suivant les titres.

C'est une communion parfaite qui s'opère dans une salle à l'atmosphère suffocante, et le rappel n'est pas là pour calmer le jeu. La maintenant célèbre sirène qui permet à Ryan de titiller le devant de la scène annonce ''Live It Up'', premier titre d'un rappel qui durera une grosse demi-heure. La tradition des rappels à rallonge perdure, ou tout est bon pour amuser le public et profiter du moment. Suspense du dernier médiator, quelques riffs surprises dont le thème de ''Let There Be Rock'', des mélanges whisky coca assez chargés distribués aux courageux perchés sur des épaules, des gradins servis également en bière et un circle pit qui achèvera la fosse pour un dernier ''Runnin' Wild'' qui nous rappelle que le Rock'n'Roll est loin d'être mort.
 

Airbourne, Desecrator, Olympia de Paris


Si Airbourne ne réinvente pas encore ses prestations, c'est toujours un bonheur de croiser la route de nos wallabies. Soirée malgré tout un peu entachée par de nombreux vols dans la fosse, l'air de ''Ready To Rock'' raisonnera pourtant encore dans le couloir de sortie de l'Olympia, alors qu'une dernière fouille s'opère par une sécurité un peu dépassée par les événements. Il est certain que l’ascension du groupe ne peut pas s'arrêter là, et que les occasions de les voir dans des salles moyennes sera bientôt de l'histoire ancienne, tant le futur du rock'n'roll, c'est eux. Assurément.

Ready to Rock
I'm Going to Hell for This
Too Much, Too Young, Too Fast
Down on You
Rivalry
Girls in Black
Bottom of the Well
Breakin' Outta Hell
Diamond in the Rough
It's All for Rock 'n' Roll
Stand Up for Rock 'n' Roll
----
Live It Up
Raise the Flag
Runnin' Wild

Crédit photo: Nidhal Marzouk
Utilisation interdite sans accord du photographe.

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