Rufus Bellefleur – Electricity for the Coliseum

"A l'instar d'un Shaka Ponk, Rufus Bellefleur ne se refuse rien, enchaîne le rock avec la funk et bien d'autres genres dans une partouze musicale de tous les instants"

Troisième album pour Rufus Bellefleur, un groupe dont vous avez sans doute déjà entendu parler. Ces joyeux drilles ont réussi à se forger un nom grâce à leur humour et leur univers, mais aussi à leur musique, parce que s'il n'est nullement question de se prendre au sérieux, la musique ne déconne pas. Les deux larrons à la base du projet, Julien Cassarino (Psykup, Manimal) et Yuz (qui demeure le compositeur attitré), sont tous deux des musiciens expérimentés et ne se contentent pas de balancer des titres rigolos. Non, Rufus Bellefleur propose de vraies chansons, qu'on écoute avec grand plaisir, pour peu que l'on ne soit pas allergique au crossover. Car depuis son projet solo, qui le voyait écrire des titres plus orientés chanson / pop, l'ami Yuz est tombé amoureux du banjo et des percussions en tous genres. 
 

yuz, iron snake, the night


A l'instar d'un Shaka Ponk, Rufus Bellefleur ne se refuse rien, enchaîne le rock avec la funk et bien d'autres genres dans une partouze musicale de tous les instants. Certains titres sont complètement débiles ("Love with a Machine Gun"), mais cachent des titres très bien charpentés, débordant d'énergie et de bonne humeur. Cela étant, et c'est là le petit tour de force du groupe, l'ensemble reste mystérieusement cohérent. La voix de Julien y est bien sûr pour quelque chose (il réalise d'ailleurs une très bonne performance), mais pas seulement : le groupe est parvenu à créer un univers unique et continue de le développer, prouvant par la même occasion qu'il maîtrise parfaitement son affaire. Cela étant, tout cela on le savait déjà. Alors qu'est-ce que cette troisième galette apporte ? 

 

 

Tout d'abord, l'évolution entreprise entre les deux premiers albums se poursuit, et le groupe continue de s'éloigner du métal et du rock pour proposer une musique toujours plus délirante et variée : une complainte comme "Money can buy", il faut la sortir. L'aspect groove/hip-hop est également plus présent que jamais (les musiciens ont toujours revendiqué leur amour pour les Beastie Boys, entre autres). Ensuite, on note une production plus travaillée. On sent que les musiciens ont apporté un grand soin à leurs arrangements, notamment aux choeurs, de sorte que l'ensemble est plus léché et accrocheur, la musicalité passe désormais complètement au premier plan, et si les délires sont toujours bien présents, ils n'empiètent plus sur le plaisir d'écoute comme cela pouvait parfois être le cas. L'étape du mixage a également été primordiale, chaque titre mettant en avant des instruments différents pour des rendus très variés. Si à l'avenir, Rufus Bellefleur devra sans doute faire un effort pour trouver de nouvelles pistes, ce qui pourrait s'avérer être un challenge terriblement délicat, il montre qu'il a encore des idées à révendre.

 

 

Rufus Bellefleur, c'est aussi bien sûr un univers visuel très soigné, comme l'ont déjà démontré leurs vidéos et leurs concerts. On peut donc s'attendre à une évolution du show, avec éventuellement quelques indices donnés par le clip de "Iron Snake". Si vous ne les connaissez pas encore mais que vous aimez la musique festive et énergique, jouée par de bons musiciens, inutile d'attendre plus longtemps : voici un groupe fait pour vous, qui poursuit son ascension, et balance un nouveau paquet de titres irrésistibles pour vous faire remuer le popotin.
 

Sortie le 20 octobre chez Ghetto Gator
 

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...