MaMa Festival – Paris – Jour 3 – 20 octobre 2017

En cette dernière soirée de ce MaMarathon, nous comptons une défection, un tombé pour la Grosse Radio, au "chant d’honneur". Le toulousain de l’équipe de chronirockers et chronirockeuses, est rappelé sous son drapeau professionnel et familial. Nous le citerons malgré tout car il était le membre le plus écléctique et choc de l'équipe. Aussi, les deux survivants, toujours accompagnés de leur fidèle photographe décidèrent d'un commun accord de se limiter à l'une des quelques seize salles. Et pour cause, le rock n'roll avait ce soir là élu domicile au Bus Palladium ! Et pas n'importe lequel, le girrrl rock ! Quatres groupes, sinon majoritairement féminins, du moins pourvus d'une meneuse de revue. On s'excuse par avance pour Toybloïd qui passait en dernier, on est parti s'pieuter. Trois soirs de MaMa, ça met sur les rotules !

Un reportage en trois parties par Mathilde Normand, Julien Oliba et Denis Madelaine
Photos de Alice De Bonnechose

Norma

 

"Icône à béret ou cowgirl à Stetson, Norma est insaisissable" C’est ainsi que le site du Mama présente Clémentine Lamazères alias Norma… Pas de couvre-chef ce soir-là, sur la scène du bus. La première image saisie, c’est celle d’une silhouette gracile, moulée dans une élégante combi salopette noire, un ravissant sourire et une chevelure aux brunes boucles indomptées. La toulousaine, venue défendre Badlands son premier EP enregistré en juillet dernier, se glisse derrière son clavier tandis que ses trois acolytes s’installent. Ça syncope pop, ça chaloupe presque ; même. Les synthés sont omniprésents, et pour une fois, ne refroidissent pas pour autant l’atmosphère. Norma la réchauffe encore plus en annonçant que Bumby le batteur est en train, là, toute de suite maintenant de devenir… père. Il est bien dissimulé en fond de scène comme la plupart des batteurs, on ne peut donc voir si le susnommé Bumby pique ou non un phare. Sa gestuelle plutôt rigide, limite lapinou Duracell serait-elle le signe d’une légitime nervosité ? Cela ne l’empêche de suivre Norma lorsqu’elle empoigne sa Gibson Firebird et de se lancer avec elle dans un titre plus groove, mâtiné de rythmiques jamaïcaines…

MaMA Festival, The Buns, Kristel, Norma, le bus palladium
© Alice de Bonnechose

Elle choisit de retourner au clavier pour "Lost and found", une ballade qu’elle interprète presque seule, tant les deux keyboards men qui l’entourent, se font discrets. Un bon choix. Le grain de voix de Norma, mélodieux autant que racé, est mis en valeur. Un nouveau switch à la guitare pour un solo quasi scorpionnesque. A l’aise sur toute la gamme pop la Miss Norma ; le titre suivant tire même vers le spoken words, un phrasé presque martial… Norma et ses boys vont conclure sur un final dansant, sur lequel le batteur sortira enfin de sa réserve. Lorsque vous lirez ces quelques lignes, Norma se sera produite à New-York. Le début d’une carrière américaine ? Pour le savoir, suivez sa page !

Par Denis Madelaine

Kristel


Nous sommes quelques uns, amateurs de groove, à soupirer d’aise lorsque monte sur scène Kristel. Un trio de pop rock mené par une chanteuse bassiste, ça promet ! Le groupe - Kristel donc, son frangin Benkheli à la guitare et de son mari Sylvano à la batterie - vient de Madagascar et se produit pour la première fois en France. Kristel, toute de jean vêtue, affiche elle aussi un bien beau sourire, l’effet MaMa en quelque sorte… Les artistes, mis en lumière par le festival ne se produisent pas dans des salles zénithales, mais dans des lieux à taille et à visage humains. Normal donc qu’ils/elles aient "la banane" ; rien ne vaut la proximité du public, surtout en début de carrière… Kristel arbore une magnifique coupe afro, une crinière moi qui fait son effet. Le premier morceau, "Tonga Indray" a beau démarrer tout doux, elle s’emporte, s’enflamme très vite. Sans exagération aucune, sa voix puissante est digne des grandes divas du rythm’blues. Le second titre "Tsarovy" lui permet de briller dans le registre soul. "Akao" qui suit, oscille entre couplet pop et refrain ska dansant. Un titre en anglais "I Will Be Fine" se glisse parmi une setlist malgache côté paroles. Un gage d’authenticité, si tant est que Kristel en ait besoin. Tout en elle et ses deux acolytes respirent la spontanéité et la générosité.

MaMA Festival, The Buns, Kristel, Norma, le bus palladium
© Alice de Bonnechose
 

A mi-set, on reconnaît "TNM" le single phare d’un EP tout de même réalisé par Nicolas Auriault et Jean Lamoot (Bashung, Noir Désir) puis masterisé par Chris Athens (Beastie Boys, Coldplay, Erykah Badu…). Au vu de l’aisance dont elle fait preuve et d’une présence charismatique, on a vraiment peine à croire qu’il y a encore trois ans, Christelle Ratri hésitait encore à se produire sur scène. A-t-elle été encouragée par le succès des Dizzy Brains, le groupe malgache que nous apprécions tout particulièrement à la Grosse Radio et qui a eu les honneurs du Mama en 2016… Eddy leur chanteur, avait en tous cas tenu à venir ce soir-là, soutenir ses compatriotes. Demeurée sur place après son set, malgré le son bien pêchu des Buns, Kristel s’endormira à moitié sur un fauteuil à l’entrée des loges. C’est qu’elle a tout donné ce soir. Une habitude chez elle, il n’y a pas de doutes là-dessus… 

Par Denis Madelaine

The Buns


22 heures… le temps passe décidément trop vite au Bus. Ça parle, ça trinque, ça s’agite, enfin… Rien d‘étonnant quand vous voyez arriver sur scène deux nanas pêchues, aux derby’s cloutés, au rouge à lèvres gourmand et au haut léopard. Elles prennent le contrôle de la scène en un claquement de vernis. Sexy, les femmes de poigne. Guitare pour Julie Gomel et batterie pour Emilie Rambaud - alias June Cooper et Molly Jin. Leur voix, grave pour l’une et aigue pour l’autre, enrichissent ce duo musical, parfaite illustration du glamrock. Électron libre, vif argent, les filles revendiquent elles-mêmes leur coté "Hors-Limite" autant sur scène que sur leur premier album. Un bon riff en intro, des voix qui se titillent, se mordillent et exultent. Des moments aux mouvement vifs puis saccadé. Ça s’attend, ça repart, c’est vivant. Le vrai plus ? Les retombées suivant l’effervescence. Des moments d’attente exquis nous faisant languir fébrilement.

MaMA Festival, The Buns, Kristel, Norma, le bus palladium
© Alice de Bonnechose

The Buns connaissent bien les règles de la séduction qu’elles reproduisent à merveille sur scène. Non contentes de jouer avec nous, elles s’en amusent. Des Brigittes mais pas macronesques, impétueuses et rebelles, libres et libérantes, se foutant relativement des conventions, rock quoi ! " Vous pouvez taper dans les mains ou taper sur les fesses de votre voisin ça marche aussi ! ". Un conseil : prenez le temps de bien regarder avant quand même… Un salut doux et féminin avant de voguer vers d’autres lieux ? Et hop, une petite choré finalisée par un bon doigt d’honneur… Mais l’honneur fut pour nous mesdames !

Par Mathide Normand

Un grand merci à Elodie et Victoria du bureau de presse Cécile Legros.

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