Daddy Long Legs (+ King Automatic) – Le Gibus Paris (15.11.2017)


Ce 15 novembre 2017, le Gibus était définitivement "The Place To Be" pour les fans de blues rock "roots" énervé. Du coté de chez Jostone Traffic, le tourneur responsable de cette débauche d'énergie primitive, on ne fait pas les choses à moitié. Pour mettre en orbite les Daddy Long Legs, on aura aussi droit à King Automatic en amuse bouche. Retour sur une belle soirée de rock 'n' roll...

King Automatic


Le one man band ! Exercice compliqué. Apologie du "do it yourself", il est parfois très difficile de porter ce type de prestation à la scène. Mais ce n'est pas cela qui va effrayer notre activiste nancéien ! Faut dire qu'il n'est pas né de la dernière pluie le gaillard avec une paquet d'albums explosifs à son actif sortis chez Voodoo Rhythm, le label suisse de Reverend Beat Man, ferveur amateur du one man band (qu'il pratique aussi lui même lorsqu'il ne tourne pas avec les Monsters ou un autre de ses multiples combos).
 

King Automatic Gibus 2017 1


Sur scène, le King Automatic ne s'en laisse pas conter ! A lui tout seul, il a la force de frappe d'un quintette ! Une petite rythmique martiale enregistrée sur une boucle d'effet pour assoir le morceau, puis il fait rugir sa rutilante gratte sortie de chez Roadrunner, le luthier nancéien. La dynamique live du King est impressionnante. La tête de guitare vient marteler la pédale charleston en même temps qu'il envoie des giclées de fuzz. Caisse claire pied gauche, grosse caisse pied droit... En plus le chant, blues à souhait, est parfaitement géré et assez souvent en français ce qui est assez rare pour être signalé.
 

King Automatic Gibus 2017 2


Après une grosse demi-heure de remue-ménage en règle, le King Automatic a mis tout le monde d’accord laissant aux Daddy Long Legs le soin d’enfoncer le clou ce qu’ils vont faire avec le plus grand plaisir.

 

Daddy Long Legs
 


Dès qu’ils investissent la scène, les Daddy Long Legs forcent le respect. Ils en imposent, les gaillards. Tous tirés à quatre épingles dans un style de prêcheurs tout droit sortis de l’Amérique profonde des fifties, les gars ne sont manifestement pas là pour enfiler des perles. Josh Styles se place derrière les fûts avec son style si particulier et jouant les trois quart des morceaux avec une maraca en guise de baguette main droite. Original. A la guitare, Murat Aktürk est prêt à en découdre. Et quand Brian Hurd avec sa silhouette si particulière, à l’origine du nom du combo Daddy Long Legs, traine sa carcasse dégingandée sur le devant de la scène, la grand messe peut commencer.
 

Daddy Long Legs Gibus 01


Il ne faudra pas longtemps pour que le trio mettent tout le monde d’accord. "Death Train Blues" en ouverture permettra à Daddy Long Legs de briller à l’harmonica. Leur son est terrible, Le micro vintage Green Bullet, utilisé pour l'harmonica et le chant, n’y est certainement pas étranger. De suite, les grands noms du genre viennent à l'esprit. Howlin' Wolf, surtout Little Walter... Les mêmes noms qui ont inspiré les Rolling Stones il a y quelques 50 balais bien tassés. Pas étonnant d’ailleurs que le premier effort sur vinyle des Daddy Long Legs soit une reprise bien pêchue du "Cocksucker Blues" des mêmes Rolling Stones. Vous trouverez ça chez Norton Records, le label de l’ex batteuse des Cramps et des A-Bones, Miriam Linna. De belles références donc chez ces Daddy Long Legs.
 

Daddy Long Legs Gibus 02


Et tout au long du set qui, bien que parti très fort, ne faiblit jamais, les Daddy Longs Legs arrivent à gagner en intensité. On retrouve ce soir cette énergie et cet esprit caractéristiques des pionniers du genre. Daddy Long Legs capte son auditoire, il fascine captive tel un prêcheur qui guide ses ouailles vers le saint rock ‘n' roll. Et des disciples voués à la cause rock 'n' roll, on en trouve pas mal dans la salle a commencer par les Parlor Snakes, les Fuzzy Vox venus en voisins mais aussi Rupert Orton, six-cordiste de la feu Jim Jones Revue. Tous sont là pour écouter la bonne parole de Daddy Long Legs.

Et le combo déroule toujours. "Blood From A Stone" et "Evil Eyes", morceaux titres des deux albums long format du combo recevront un accueil tout particulier du public occasionnant quelques bains de foules aux divers protagonistes.

Josh Styles et Murat Aktürk laisseront Brian Hurd s’exprimer en solo sur "Bourgeois Blues", prouesse technique ou le lead singer joue de la gratte, chante et joue de l’harmonica le tout sans porte harmonica. Il en faudrait bien plus que ça pour empêcher Daddy Long Legs de délivrer la bonne parole. Impressionnant !
 

Daddy Long Legs Gibus 03


Quand le trio se reforme, Josh Styles s’avance et comme à son habitude dépose sur son tom basse quelques centilitres de bière avant de marteler le pauvre fut à l’agonie et d’asperger tout les premiers rangs du précieux breuvage ! Une belle forme de communion.
 

Daddy Long Legs Gibus 04


Puis pour sonner l’hallali, le combo mettra le public littéralement à genoux. Avec "I’ll Be Gone" en fin de set, on assiste à un moment plus intime où le groupe en guise d’adieu fait assoir tout le monde pour finir le set dans une sorte de transe ! Mission accomplie ! Les Daddy Long Legs peuvent retourner évangéliser une autre ville demain soir avec la satisfaction du devoir accompli…
 

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Mais, au lieu de nous laisser reprendre nos esprits, le trio préfère enfoncer le clou en martyrisant le "Thirty Days" de Chuck Berry qui depuis bien longtemps n’avait pas un connu un tel dépoussiérage ! Fait assez rare pour être signalé, le rappel n’était pas forcement prévu et la setlist peut parfois connaitre quelques petits remaniements de dernière minutes. Ca, c’est du rock comme dirait Marty Mc Fly de Retour Vers Le Futur qui lui aussi en connaissait un rayon niveau musique du diable !
 

Daddy Long Legs Gibus 06


Vendu comme un groupe de blues, les Daddy Long Legs lorgnent quand même fortement du coté du garage pour renforcer le blues du delta et force est de constater que l’amalgame fonctionne à merveille. Ce soir, on a eu l’impression de voir un frontman empruntant autant à Jon Spencer et Jim Jones qu'à Little Walter et putain que c’était bon !
 

Daddy Long Legs Gibus 07
 

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