Dätcha Mandala + Fuzzy Vox – Point Ephémère – 29/11/2017

Sacré match en cette fin novembre au Point. À notre gauche, les challengers Dätcha Mandala ! À notre droite, les régionaux de l'étape, les Fuzzy Vox ! Deux power trio de jeunôts, mais hautement qualifiés au vu et au su de leur expérience scénique respective. L'un de Bordeaux, l'autre de Joinville-le-pont. Biberonnés au heavy blues seventies de Led Zep, marqués par la folie de Janis Joplin ou la furie des Black Sabbath pour les bordelais. Infectés dès le collège par une terrible fièvre garageuse, pour les joinvillais. Et un point commun ; une propension certaine à dynamiter toutes les scènes qui les accueillent ! À grands coups de watt, de gros son heavy ou fuzzy, de mae geri karatéesques ou de sauts de carpes, de plaisir contagieux ou de blagues potaches… 

Étranges ces tapis qui recouvrent la scène du Point Ephémère… Est-ce pour rester dans la note parfois orientaliste de Dätcha Mandala ou pour les arpions de Nico le chanteur et bassiste, lequel affectionne le style hippie côté chausses… Même si au demeurant il affectionne les belles boots, comme lui faisait remarquer une admiratrice juste avant le set. Cet ancrage tout à la fois terrien et sensitif explique sans doute la décontraction extrême dont il fait preuve sur scène. Ses jetés et fouettés feraient effectivement pâlir de jalousie les Bruce Lee en herbe, mais c'est surtout à ses soupirs d'aise que l'on discerne le plaisir ressenti à être sur scène. Jerem affectionne lui aussi le lever de jambes mais son contentement s'exprime pluôt par de facétieuses grimances. Et JB aux drums ? La banane, du début à la fin, ça change de batteurs aux machoires serrées façon Dirty Harry…

Fuzzy Vox, Dätcha Mandala, Point Ephémère
Photo © P. Cossé

Et leur zik dans tout cela, Monsieur le chronirocker ? Okay, okay, ça vient… Dès leur premier titre "Have you seen the light", on s'est retrouvé propulsé direct à Led Zep Land. Grâce aux compos, au son bien évidemment, et surtout à la voix de tête de Nico. Dire qu'elle évoque celle de Robert Plant, est juste un pléonasme. Pour autant, il ne s'agit nullement d'une copie conforme, mais bien une réappropriation parfaite du heavy blues du Zeppelin. Les Dätcha Mandala ont une totale maîtrise de leurs morceaux, pour la plupart composés à leurs débuts. Pour autant "Moha", une récente composition aux accents orientaux, est tout aussi impeccable. A l'instar du kashmierien "Human Free", pour lequel Nico troque sa basse pour une électro acoustique. Les Salam aleykoum qui ponctuent le titre, sont tout bonnement envoûtants… Lors d'un final habité, c'est l'esprit d'Ozzy qu'ils invoquent sur "Pavot". "Are you Alive ?" nous lance Nico, Rickenbacker en mode fusil mitrailleur. Jerem et lui finiront couchés sur les tapis, grattant frénétiquement leurs instruments et se relevant pour le dernier riff. Habités les garçons, on vous dit. Une seule déception cependant ; pas de cover de "Kashmir" comme au Krakatoa le 10 novembre dernier. Faut dire que ce jour-là ils s'étaient adjoint les services d'un joueur de sihtar, ça aide… Espérons qu'à leur prochaine venue sur Paname, celui-ci fera partie du voyage !

Fuzzy Vox, Dätcha Mandala, Point Ephémère
Photo © P. Cossé

Les Fuzzy Vox devaient sans nul doute l'attendre avec impatience cette date au Point Ephémère. Certes, ils fêtaient la sortie de leur dernier E.P, le bien nommé "Ba-Da-Boum"… Hugo Fabbri, s'invite d’entrée dans le public, tambourin en main tel un joueur de Hamelin sous ecsta… Ce dernier avait déjà été bien chauffé par leurs confrères des Dätcha Mandala. Et il remonte sur scène pour réclamer à corps et à cris des "drums"… Jérémie - fort élégant dans son costard rouge à carreaux noirs de chez Tim Bargeot (pub) - les lui envoie direct ! Après un "told you before" de derrière les fagots, les Fuzzy semblent un brin "distracted". Serait-ce parce qu’ils sont "fell in love" (une de leur nouvelles chansons de l’EP en fait…).

Fuzzy Vox, Dätcha Mandala, Point Ephémère
Photo © P. Cossé

Comme tout bon batteur qui se respecte, Jérémy se débarrasse de son beau costume sur "Easy street". Et Greg se met à imiter son guitariste de collègue, connu internationalement en tant que recordman du saut en hauteur sur scène ! "Grow evil" monte en lui, c'est sûr… Sur "Let me ride", le public qui s'est mis à pogoter dur, subit à nouveau un invasion du chanteur guitariste. Il remonte sur la scène, aidé par les premiers rangs… Et pour les remercier de ce soutien, il leur propose la fuzzy magic potion, un breuvage bien coloré, qu'il faudra d'avoir terminé avant la fin de "Eyes on you", autre nouveauté de l'E.P. On vous passe la frénésie collective habituelle déclenchée par "Bo Diddley" et le numéro d'Hugo, s'écroulant au milieu de nous et contraignant Jérémy à enfiler une blouse blanche pour jouer les infirmiers… Le titre qui suit, "Explosion of love" a carrément été retenu pour figurer dans la série britannique Shameless. Bravo les gars, bien joué ! Et puis vint l’apothéose finale - la cover de Jerry Lee Lewis. Un incontournable pour la future tournée au Royaume-Uni, les lads !

Fuzzy Vox, Dätcha Mandala, Point Ephémère
Photo © P. Cossé

Setlist Dätcha Mandala

Have you seen the light
Mojoy
Da Blues
Misery
Anâhata
Eth Bup
Moha
Human Free
Uncommon Travel
Pavot

Setlist Fuzzy Vox

I want drums
Told you before
Distracted
Fell in love
Grow evil
Let me ride
Eyes on you
Gave you my love
Bo Diddley
Explosion of love
Hurricane
I got a girl
1789
Greats balls of fire

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