Muse à  la Cigale – 24/02/2018

Il y a des moments dans la vie des fans où l'on peut se réjouir d'annonces soudaines. Ceux de Muse auront eu le coeur secoué lorsque, juste après avoir dévoilé "Thought Contagion", le groupe a annoncé qu'il passerait pile une semaine plus tard en concert spécial à la Cigale. Spécial car, au-delà d'offrir un cadre plus intimiste qui va drastiquement changer des gros stades, la setlist sera "by request", donc demandée en direct par les fans. On ose imaginer l'effervescence qu'a subi le site officiel du groupe, unique moyen de se procurer le sésame.

Effervescence que l'on voit aux alentours de la Cigale ce samedi 24 février, tant la queue déjà deux heures avant le concert dépasse allègrement l'Elysée Monmartre, bien plus éloigné sur le boulevard. Dans la salle, de 19h à 21h, ça crie en masse, ça scande le nom du groupe, bref, le public est remonté à bloc, prêt à rendre à Muse le cadeau qui leur est fait. Lorsque les lumières s'éteignent, la foule ne se sent plus hurler, et l'enchaînement Thought Contagion / Hysteria montre un trio prêt à en découdre avec panache. On constate alors que le nouveau single, en plus d'être déjà appris par coeur par l'intégralité de la foule (on n'ira pas compter les trois néophytes dispersés ça et là), est d'ores-et-déjà un hymne établi, qui fera fureur lors de la tournée. Pour ce qui est d' "Hysteria", sans surprises, la basse survitaminée de Chris Wolstenholme fait communion avec la sur-énergie des musiciens, n'offrant que de courts instants respiratoires pour annoncer les titres ayant gagné par vote le droit de figurer dans la setlist.

Muse, Cigale

Étonamment, malgré le côté surprise des morceaux joués, tant pour le groupe que pour son public, le professionnalisme des musiciens fait que le set semble totalement travaillé pour s'enchaîner à merveille. Que ce soit sur les techniques des compositions souvent alambiquées ou dans les arrangements et retouches live, tout est carré, à la note près, le trio est extrêmement rodé et délivre une interprétation sans la moindre faille. Sans réelle surprise tant leur réputation les précède, c'est dans les morceaux sélectionnés que les pépites se dissimulent.

Au-delà des incontournables régulièrement entendus que les fans sélectionneront malgré tout, tels que "Plug In Baby", "Supermassive Black Hole" ou "Uprising" (on ne boude aucunement notre plaisir), les sélections piochent généreusement dans le cultissime Origin Of Symmetry, et à voir les réactions devant "New Born", "Bliss", "Citizen Erased" ou l'immense "Space Dementia", on sent que le public, qui semble pourtant bien jeune, était déjà happé il y a 17 ans, quand les rares ayant mis la main sur la galette idyllique de Muse pensaient encore qu’ils resteraient les seuls à connaître ce qui allait devenir une véritable déferlante. Showbiz, quant à lui, sera plus discret, représenté par le titre éponyme et par l'excellent "Muscle Museum", qui reçoivent également un accueil dithyrambique.

La pression ne redescendant jamais, chaque titre reçoit son lot d'émotion, y compris les plus inconnues "Eternally Missed" et "Fury". À chaque fois, c'est une Cigale entière et unique qui interprète les titres. Le groupe a beau être mixé à fond les ballons, et le kick de grosse caisse de Dominic Howard faisant trembler jusqu'aux murs des toilettes (il en aura sûrement fendu la céramique sur un "Assassin" survolté), il faut se placer au bord des enceintes, ou à deux millimètres de la scène, pour entendre Matthew Bellamy. Ses falsettos incroyablement justes (surtout sur des titres datant d'il y a presque vingt ans qu'il chante comme alors) dépassent l'auditoire, et tout le reste n'est qu'une immense chorale témoignant d'une communion musicale sans pareille.

Muse, Cigale

Côté scénique, seules les loupiotes rouges et bleues s'échappant des basses de Chris Wolstenholme sont un apparat visuel, le groupe jouant de simplicité avec uniquement un gros jeu de néon (ce qui est déjà beaucoup, mais reste léger par rapport aux effets que le groupe a déjà commencé à annoncer pour la prochaine tournée). On garde une ambiance intimiste, tout est au service de la musique, offert par un trio de musiciens qui donne énormément sans jamais s'arrêter.

Sur presque deux heures, le groupe aura interprété une setlist incroyable (bon courage pour se remettre du triptyque de rappel comprenant "Stockholm Syndrome" / "Agitated" / "Yes Please"). La setlist parcourt leur carrière des débuts à The Resistance ("Psycho", présent sur Drones, sera l'unique morceau récent du groupe, The 2nd Law étant totalement éludé). Généreux, Muse offre certains titres plus que rares sur scène. Un groupe d'une énergie folle, qui sait manier la pression avec brio, donne autant qu'ils reçoit et a mérité, sur les planches de la Cigale, aisément sa réputation de monstre de scène. L'impatience autour de la sortie du prochain album s'est senti à chaque seconde, et on sera également là pour rendre compte du résultat. 

Crédit photo : DR Warner

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