The Dead Daisies – Burn It Down

Le concept de supergroupe a de quoi laisser dubitatif, étant le plus souvent et malheureusement une réunion forcée de grands noms par un label soucieux de tirer un maximum de bénéfices. Mais certains semblent échapper à cette logique. The Dead Daisies est l'un d'entre eux. Burn It Down est le quatrième album du groupe, dont la réputation ne cesse de grandir depuis leurs débuts en 2013. John Corabi, Deen Castronovo, Doug Aldrich, Marco Mendeza... Oui, clairement, il y a de quoi faire saliver. Mais là, pas de feu de paille : The Dead Daisies est bien une entité sur laquelle il faut compter.

Si la formation a démarré sous le statut de collectif – il serait fastidieux de vous citer tous les musiciens étant passés depuis 2013 -, il semble que tout cela soit stabilisé depuis quelques temps, le seul dernier changement notoire étant le remplacement à la batterie de Brian Tichy par Deen Castronovo, batteur de Journey, dont l'activité est pour le moins calme depuis quelques années. Une stabilité qui semble être plutôt opportune, car Burn It Down n'est ni plus ni moins que la meilleure sortie des Americano-Australiens à ce jour.

En dix titres et quarante-deux minutes, ces derniers se plaisent à varier les ambiances avec succès. "Ressurected", à titre d'exemple, une entrée en matière sombre et inquiétante, est assez inédite pour le groupe. Son final orchestral épique lui donne une épaisseur supplémentaire, et contrebalance avec d'autres titres plus chaleureux, comme ce morceau éponyme axé hard-blues, ou encore les big rock "Leave Me Alone" et "What Goes Around". Une variété qui ne se fait pas au détriment de l’homogénéité et de la cohérence de l'opus, notamment grâce à cette production chaude, puissante, qui unifie les morceaux entre eux.

The Dead Daisies, Burn It Down, 2018, album

Doug Aldrich fait encore des merveilles. Semblant plus à l'aise que jamais, ses parties de guitares, que ce soit au travers d'un riff généralement simple mais accrocheur ou d'un solo bien senti, ne tombent jamais dans la démonstration. Il ne faut pas oublier que celui-ci est bien épaulé par le membre au CV le moins impressionnant, mais qui est pourtant le fondateur du projet, David Lowy. La frappe de Castronovo fait également partie des bonnes surprises de cette cuvée 2018, les batteries étant probablement les plus inspirées depuis les débuts du groupe.

Les grands noms du genre nous viennent souvent à l'esprit durant "Burn It Down", Aerosmith et Whitesnake en tête. "Bitch" n'est autre qu'une reprise énergique du titre des Rolling Stones, sur laquelle on sent que les musiciens se sont fait plaisir (quel solo, encore une fois). On ne retrouve pas vraiment de ratés sur ce quatrième album, même si un titre comme "Judgement Day" ne restera pas dans les mémoires, malgré sa jolie introduction en arpèges. "Set Me Free" se révélera par contre une ballade toute en sensibilité, un blues mélancolique qui s'électrifie légèrement sur son refrain. La voix rocailleuse de Corabi nous colle quelques frissons, jouant sur un autre tableau que la puissance qu'il déroule habituellement, toujours avec classe.

The Dead Daisies, Burn It Down, 2018, album

Et après ce joli moment déboule la pépite de l'album, et sûrement l'un des tous meilleurs morceaux écrits par The Dead Daisies, Dead And Gone. En trois minutes trente, la bande nous offre un condensé de ce que le hard rock a de plus jouissif, à savoir un refrain contagieux prêt à être scandé dans tous les stades et des guitares en feu. Un véritable hit en puissance ! La fin de l'album est loin de démériter non plus, "Can't Take It With You"et "Leave Me Alone" (superbe refrain, là aussi) étant deux titres de facture assez classique, mais loin d'être anecdotiques. 

Il est vrai qu'il manque toujours à The Dead Daisies ce petit truc indescriptible qui fait le distinguo entre un très bon disque et un indispensable. Nous passons un moment plus que sympathique en compagnie de la bande, mais ne pouvons nous empêcher de nous dire qu'ils sont capables de faire encore mieux. Un léger sentiment de frustration ressort donc à l'écoute de Burn It Down, mais qui n'arrive pas à nous faire oublier l'essentiel : ce nouvel opus s'écoute, et se réécoute, avec un plaisir évident. Mission accomplie, donc ! 

Sortie le 6 avril 2018 chez Spitfire Music / SPV
Crédits photographiques : DR

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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