Summer means fun – le disque qu’il vous faut cet été !

Marseille ville rock en 2018 ? Nos confrères de Longueur d'ondes, avaient démontré preuves à l'appui, la véracité de cette assertion dans un de leurs dossiers en septembre dernier. Concentrés sur des courants très contemporains, ils ont omis de citer la veine rétro représentée par les productions de Daniel Sani - aka Dan Imposter - sur son label Disques Tchoc. Ce passionné de british beat et de psychédélisme 60's, produit ses propres albums et des live en veux-tu-en-voilà des groupes locaux. Après une compilation spécial Noël, dans la grande tradition des Christmas records américains des 60's, il les a rassemblé dans ce double album autour d'un thème hautement fédérateur, l'été. Au menu, madeleines de Proust rock n'roll à déguster givrées et compos ensoleillées, à emmener avec vous sur votre plage favorite…

Plutôt que bouillabaisse, terminologie dont s'enorgueillirait sans doute le patron des Disques Tchoc - mais peut-être un peu péjorative hors Massilia - on parlera de patchwork pour ce Summer means fun. West coast grande époque donc, à l'image du titre éponyme qui ouvre le feu. Un standard de Jan & Dean, deux figures de la surf music aussi connus aux States que les Beach Boys. Interprété par Dan Imposter himself, qui nous embarque d'entrée dans sa De Lorean (ou plutôt son combi Van Wolskwagen du coup…). De l'hommage, de la cover, il y en a à gogo dans ce double album. De nombreuses ombres planent, voire s'installent sous le parasol. Les unes clairement reconnaissables, d'autres plus difficiles à démasquer… On reconnaîtra facilement "Sealed by kiss" de Bryan Hyland repris par les Batmen, popularisé à la période yé-yé sous le patronyme de "Derniers baisers". Et à l'inverse l'influence de Notre Saint Johnny national dans "Quand arrive l'été" revu et corrigée par Big Feet. Idem pour Patrick Coutin et son "J'aime regarder les filles" repris fidèlement par Insomniacs & Emma Amaretto ou réinterprété façon Massila par The broken nuts ("Holiday, les gars, holyday"). Les Batmen s'éclatent eux à interpréter façon Elvis, le magnifique "You're my sunshine" de Johnny Cash

Summer means fun

Même les moins sixties friendly d'entre vous, reconnaîtront l'influence yé-yé totalement assumée des Flosters avec leur titre "La Madrague". Même interprété en mode bluesy ou rock par Big Feet ,"In the summertime" de Mongo Jerry demeure identifiable dès la première mesure. En revanche, il sera moins aisé d'identifier "His last summer" des Barracudas, repris par Surfin London Orchestra. On entend l'humour d'un Bobby Lapointe dans le "Sur la plage" des Broken nuts et une démarche iconoclaste avec "Est-ce que tu viens pour les vacances ?", plagiat rigolard de Début de Soirée (ils se sont mis à trois pour le commettre Guiding Star, Mary K & Alexandre Ayasse). Nous avons également repéré un Monsieur Brun parmi ces marseillais, avec le "Summermess" de Mure, plus pop électronica que sixties. Plus près de notre espace temps vingt et unième siècle, Kino Fontera reprend le paisible "Let's pretend it's summer" de Brian Jonestown Massacre. Tout n'est pas parfait dans le dit-patchwork. La relecture de "Summertime blues" d'Eddy Cochran par The Flooze est un peu trop sage et celle de "Lets the sun shinne in" (Hair) manque d'ampleur par rapport à son modèle. Mais dans la catégorie compos originale, on trouve des pépites. Les classieux "Play in the sunshine" et "When I was young" de Phil Pace et le "We don't care (it is summertime)" de The Fuzz & drums, qui sonne early garage comme il se doit. 

Pour boucler la boucle quant à l'intro de cette chronique, le rock marseillais est bel et bien vivant, même si il s'exporte trop peu… Comme le regrette son exégète et historien, le blogueur inconnu de Rockonmars, dont on vous recommande chaudement les billets. A leurs lectures, Vous ne pourrez plus dire, Marseille, c'est l'OM et le Hip-Hop. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les initiateurs et acteurs ne sont pas nostalgos de l'american college way of life, mais pour bon nombre d'entre eux, présents sur la scène marseillaises depuis plusieurs décennies.

Rockonmars

Sorti le 15 juin chez les Disques Tchoc. Plus d'infos sur la page Facebook

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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