Guns N’ Roses – Stade Matmut Atlantique de Bordeaux – 26/06/2018


C'est avec une grande fierté que Bordeaux commence à accueillir des événements musicaux dans des structures plus adaptées. Fini la patinoire Meriadeck ou le stade Chaban Delmas, voilà l'Arena et le nouveau stade Atlantique enfin opérationnels. Dernière date en France de cette tournée après le Download Festival la semaine précédente, et la promesse de plus de trois heures de show, les Guns auront rempli leur part de contrat sans soucis. Le reste, par contre...

Les artistes ne sont pas la seule donnée de l'équation d'une soirée réussie. L’acoustique, l'organisation et les services sont devenus essentiels, qui plus est lorsqu'un stade reçoit plus de 35 000 personnes pour un concert. Heureusement pour ce soir, la composante principale, à savoir la bande à Axl va nous ravir plus que de raison. Et c'est à peu près tout ce qu'il y aura à retenir de la soirée.
 

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Il est 20h lorsque le char d'assaut luttant contre une armée zombie apparaît sur les écrans de la scène montée pour l'occasion. Montée sur plusieurs niveaux, des marches blanches équipées d'écrans, éclairages à foison, avancée de scène très large, quelques passages sur les côtés, l'environnement est vraiment beau au premier abord, et on imagine qu'il sera mis à contribution ce soir. Le groupe aura beaucoup d'espace et on se plaît à imaginer Slash au plus près des premiers rangs, ce qui sera évidemment le cas. Quelques minutes d'attente pour une intro qui prend réellement de l'ampleur: la vidéo fait monter la pression avec quelques clins d’œil à la carrière du groupe, à la tournée ou à certains titres (grenade explosive ou est inscrit ''I'm gonna watch you bleed'' par exemple). Une annonce à la combat de boxe et quelques explosions plus tard, la troupe se met en place avec un premier ''It's so Easy''.
 

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C'est un bonheur de retrouver la bande dont les titres ont fait vibrer toute une génération. Malgré l'absence de Steven Adler ou Izzy Stradlin, on se retrouve avec un line-up très cohérent mélangeant le meilleur de toutes les époques du groupe. Le pilier Slash est évidemment au centre de toutes les attentions, avec une ovation lors des présentations logique et indéniable. Le retour du charismatique bassiste Duff McKagan également en renfort sur les chœurs et même en lead sur un titre est très appréciable, tandis que le talentueux Richard Fortus conserve la guitare rythmique et quelques soli sans aucune difficulté. En fond de scène, l'éternel Dizzy Reed est toujours aux claviers supporté par Melissa Reese, et c'est Franck Ferrer qui s'installe à la batterie. Une bonne moitié d'anciens, une autre moitié ayant forgé le dernier album Chinese Democracy, Axl toujours à la barre, voyons le résultat.

Si la question persistante était ''Axl sera-t-il en voix ?'', on peut l'affirmer malgré quelques faiblesses sur des titres moins évidents et des décalages parfois flagrants (''Civil War'', ''Coma'' ou ''Nighttrain''). Pas forcément mis très en avant dans la balance au départ, le chanteur fait tout de même le job loin des craintes logiques, pour peu que l'on connaisse un peu le parcours du monsieur, la bonne humeur en plus. Slash, Duff et Richard occupent parfaitement l'espace, s'approchant des premiers rangs sans soucis, ou profitant du relief et des faux retours de scène pour sauter lors des breaks ou changements de rythme. Petit mot sur Slash qui ravit les fans présents dans l'enceinte : chapeau haut de forme et Gibson Les Paul sont évidemment de rigueur, et pas question d'en mettre une à côté. Sa vision des titres de Chinese Democracy était attendue, pas de soucis même si l'impact sur le public n'atteint pas encore les classiques d'Appetite For Destruction.
 

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Côté set-list, nous avons droit à la même qu'au dernier Download, amputée de ''Sorry''. Beaucoup d'incontournables avec l'essentiel des trois principaux albums (Appetite, Use Your Illusion 1 & 2), et pas mal de reprises. Même si ces reprises peinent à faire décoller un public Bordelais plutôt tranquille. Le stade est assez rempli (pas complet mais franchement chargé), mais pour les personnes revenant du Hellfest la veille, c'est un public bien plus calme et attentif que lors des festivals d'été. À tel point que la non réaction de la fosse lors des nombreuses reprises du set en devient surprenante : hormis ''Black Hole Sun'' de Soundgarden, les reprises de ''Slither'' de Velvet Revolver, ''Wichita Lineman'' de Glenn Campbell ou ''The Seeker'' des Who passent largement inaperçues. À l'inverse, changement d'ambiance lorsque les hits démarrent : ''Welcome to the Jungle'', ''Rocket Queen'' ou ''Paradise City'' électrisent le stade en un quart de seconde. Les ballades sont également des temps forts de la soirée. L'enchaînement ''Wish You Were Here'' et ''November Rain'' avec un piano à queue sortant de sous la scène pour Axl créent une communion dans tout le stade, éclairé à la lumière des portables ou des briquets.
 

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Beaucoup de critiques ont été lues sur le son, il est malheureusement impossible de contenter tout le monde dans un stade, pas du tout conçu pour une performance acoustique optimale en premier lieu. On passe du bouillon lourd et difficilement compréhensible dans les hauts gradins à un son plus clair et aéré dans la fosse et les gradins bas, avec une unanimité : un volume conséquent. Avec encore trop de gens inconscients sans protections auditives adaptées. Protections qui règlent la plupart du temps les soucis de clarté, pour peu que l'on ait choisi autre chose que des mousses fluo de chantier bien sûr.
 

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Quelques reproches cependant : le show démarrant assez tôt et malgré la fin tardive, la lumière n'est réellement optimale qu'aux alentours de 22h30, soit une heure avant la fin du concert. Une seule heure pour profiter des magnifiques lumières et ambiances de scène, dommage, mais à part jouer en novembre (sous la pluie), pas d'autre choix pour finir à une heure encore convenable avec 3h20 de show. Les effets spéciaux sont aussi au final assez cheap: si les écrans sont bien utilisés, le décor simple mais classe avec des éclairages superbes, on regrette le peu d’innovation pour des shows de cette envergure. Quelques artifices, des flammes en fond et une pluie d'étincelle, on est bien loin du niveau de mise en scène de la dernière tournée d'Iron Maiden ou des derniers shows d'AC/DC (ou Axl était au micro rappelons-le), les Guns n'ont pas réellement sorti l'artillerie lourde pour le coup.

Et surtout, SURTOUT, l'organisation dans le stade. Clairement le plus gros point noir de la soirée, éclipsant tous les efforts mis en œuvre jusqu'ici. Si l'idée de diffuser le match France – Danemark avant les premières parties était une très bonne idée en soi, les stocks de boissons et de nourriture loin d'avoir été anticipés ont fait défaut assez vite. L'organisation du personnel, les files d'attente interminables pour la moindre victuaille vite en rupture, et l'heure de fermeture de toutes les buvettes du stade : 20h. Pour une fin de concert à 23h30. Du jamais vu sous la chaleur écrasante de cette soirée. Plus aucun point ou acheter bière, soda ou une simple bouteille d'eau dès le début du set des Guns. Résultat, le ballet des civières des secouristes débute pour presque ne jamais s’interrompre, emportant des spectateurs assoiffés et parfois fragiles. Les nombreux commentaires dès le lendemain sur les réseaux sociaux attestent de l'organisation déplorable, comparable aux premiers événements musicaux ayant pris place dans le stade. En espérant une évolution urgente pour les prochains événements !
 

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C'est un final sur ''Paradise City'' qui achève le concert, mettant à genoux les plus fans avec quelques artifices de plus. Il est à noter qu'il fallait, à notre sens, avoir vécu avec les Guns pour apprécier pleinement la saveur de ce show. Le son vintage identique, l'intention, les souvenirs ravivés, beaucoup de fans présents ont vécu le spectacle comme un grand retour dans leurs meilleures années, chaque morceau faisant l'effet d'une allumette entretenant un brasier d'émotion et de folie. Et rien que pour cela, malgré toutes les critiques entendues ici et là, merci Guns N' Roses.

 

It's So Easy
Mr. Brownstone
Chinese Democracy
Welcome To The Jungle
Double Talkin' Jive
Better
Estranged
Live And Let Die
Slither (Velvet Revolver reprise)
Rocket Queen
Shadow Of Your Love
You Could Be Mine
Attitude (Duff au chant)
This I Love
Civil War
Yesterdays
Coma
Slash guitar solo
Sweet Child O' Mine
Wichita Lineman (Glenn Campbell reprise)
Used To Love Her
Wish You Were Here (guitar solo)
November Rain
Black Hole Sun (Soundgarden reprise)
Knockin' On Heaven's Door
Nightrain
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Don't Cry
Patience
The Seeker (The Who reprise)
Paradise City


Photos : Draksmoon - Julie Warnier
Utilisation interdite sans accord du photographe.

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