Alice In Chains – Rainier Fog

Les cendres de Layne Staley sont-elles encore fumantes ? Si certains diront que oui, n'étant tout simplement pas au courant qu'Alice In Chains a repris la route des albums, ou ayant refusé d'écouter les deux dernières perles que le groupe a concocté, c'est majoritairement le contraire que l'on entend. En effet, tous ceux connaissant Black Gives Way To Blue et The Devil Put Dinosaurs Here sont généralement unanimes sur la qualité indéniable des récents efforts. Staley responsable du génie du groupe? Alors autant dire qu'il n'était jamais bien loin durant la composition de ce Rainier Fog.

Dès "The One You Know", qui tourne en boucle depuis que son clip est sorti, on est immédiatement plongé dans cet univers que l'on connaît par coeur. Produit à la perfection, avec un son lourd et acéré, il serait impossible de ne pas identifier à l'orée des premières notes frappant le temps avec la précision d'un hachoir la guitare de Jerry Cantrell. Plus pertinent que jamais, le maître et principale tête à penser du groupe nous ravit de riffs toujours originaux et de solos qui n'en font jamais trop. Chez Alice In Chains, point de démonstration, tout n'est qu'harmonie.

Harmonie tant musicale que vocale. La basse de Mike Inez est parfaitement calibrée sur le jeu toujours aussi puissant de Sean Kinney, empoignant l'oreille pour jamais ne nous la lâcher, et la guitare distille ses thèmes sans jamais surpasser ses comparses. Pensée comme un tout, cette harmonie est également savamment pensée au niveau des voix. William Duvall et Jerry Cantrell se complètent constamment, tout n'est qu'un immense jeu de choeurs, de ces deux organes qui, comme avec le défunt regretté, étaient faits pour se rencontrer.

William Duvall, Jerry Cantrell, Mike Inez, Sean Kinney, Grunge, artwork

Évidemment, les titres de ce Rainier Fog font énormément écho à d'anciens titres d'Alice In Chains. Troisième album avec Duvall, fin d'un second cycle si on en croit l'histoire, il est logique que l'on trouve des similitudes, surtout dues au fait que le groupe ait une identité, un son bien précis. Ainsi, on ne pourra pas s'empêcher de revoir les cris agressifs de "Them Bones" lorsque retentit l'intro de "Red Giant", ou de forcément se remémorer les ballades emblématiques sur les titres plus calmes. Pour autant, le travail sur les morceaux est tellement accompli que le pastiche disparaît vite et ces derniers acquièrent rapidement une place dans l'oeuvre du groupe, au même titre que ceux qui dénotent d'une réelle originalité de composition (bien que la patte, elle, soit identifiable entre mille)

En constante évolution, Rainer Fog est la preuve qu'Alice In Chains se devait de reprendre la route tant ces musiciens ont encore nombre de choses à dire. Une formation à vif, en plein dans son vécu mais définitivement tournée vers l'avenir. Qu'on lui souhaite sacrément radieux. Alice In Chains est un de ces groupes rares, qui prennent leur temps pour concocter leur galette (cinq ans séparent ce petit nouveau de son prédécesseur) et qui à chaque fois pondent un chef d'oeuvre. Alors on est prêt à attendre le temps qu'il faudra pour le prochain chapitre.

Sorti le 24 août chez BMG

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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