Toxic Kiss – Fear

Formé en 2001, le groupe Toxic Kiss a sorti au printemps dernier son cinquième album en auto-production. Si on vous en parle aujourd’hui, c’est parce que l’album du quartette est disponible début septembre en version numérique, distribué par Believe.

Si le tout premier album de Toxic Kiss était primairement punk, le groupe a évolué et propose un cinquième album qui mêle punk, garage et pop. Moins brouillon, plus varié, il a gardé l’énergie punk et sauvage de ses débuts pour la mettre en valeur grâce à un vrai travail sur les arrangements et les mélodies.

Le communiqué de presse qui accompagne l’album parle de "rythmique rouleau compresseur". Sébastien Servais à la basse et David L’huillier sont en effet très efficaces, notamment dans les nombreux passages rapides et survoltés. Mais ce qui caractérise le plus ce Fear, c’est justement le changement incessant de rythme tout au long de l’album : on passe d’un "Fear" d’ouverture rapide, imprégné du sentiment d’urgence joyeuse, à une conclusion avec "The Same Factory" en forme de jolie ballade apaisée, après un détour par la langueur vénéneuse de "Strange Lee".

Et ce sont à peu près les seuls titres qui maintiennent un rythme à peu près constant. Les autres, en moins de quatre minutes, passent d’une ballade harmonieuse sur le couplet à un brulot punk scandé sur le refrain, ou d’un couplet brut à un refrain pop accrocheur. Le mélange fonctionne extrêmement bien sur "Ocean Tears", entre un couplet mid tempo et un refrain sauvage, sur "High Plains", au couplet brut proto punk et au refrain plus entêtant, ou encore sur "Like A Bad Seed", qui commence comme une ballade et devient subitement violente sur le refrain. "Rain" est peut-être la quintessence de cet art du changement de rythme, avec un début mid tempo vaguement inquiétant, qui s’accélère, se déchaîne, ralentit, accélère de nouveau, part brutalement dans une course échevelée pour se calmer tout aussi subitement.
 


En plus de cette rythmique qui retient l’oreille, le groupe réussit à imposer un son particulièrement distinctif, qui flirte avec le garage et low-fi, alterne le sentiment d’urgence et la mélancolie sourde. Les claviers vintage de Laetitia Vançon créent une atmosphère sonore vintage, tandis que Manuel Etienne impose une vraie patte à la guitare, dont le son chaud se fait entendre distinctement sur tous les morceaux, notamment sur les parties plus lentes.

Quant au chant, mené conjointement par Vançon et Etienne, il accentue ce décalage, entre éructations sauvages, texte scandé avec urgence, ou chant pop moelleux. Manuel Etienne, en particulier, possède une voix magnétique, expressive au possible et ensorcelante. Celle de Laetitia Vançon est plus irrégulière, d’abord très irritante dans le titre d’ouverture, avant de prendre peu à peu sa place, jusqu’à complètement dominer les débats dans My Girl.

La plus grande surprise de cet album vient peut-être du fait que les musiciens sont français. Car à écouter le rythme, le jeu de guitare, les mélodies, on aurait juré ces quatre-là venus d’Outre-Manche. Raté, ils sont de Strasbourg. Mais leur post punk survolté et imprévisible peut facilement rivaliser avec celui des grands noms anglo-saxons.

Tracklist
1.Fear03:15
2.Ocean Tears03:48
3.Strange Lee03:44
4.High Plains03:42
5.Sparks03:54
6.My Girl04:05
7. Something That Belongs To Me03:54
8.Like A Bad Seed03:14
9.Rain02:54
10.In The Same Factory03:28

 Sortie numérique le 7 septembre chez Believe.

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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